Évènement du 17 août 1336 :

Terrible bataille entre les nobles comtois contre les troupes du duc Eudes IV de Bourgogne
Origine du conflit :
En 1330, Jeanne III de France comtesse de Bourgogne et d'Artois, fille aînée du roi Philippe V et de Jeanne II de Bourgogne, apporta en dot ses terres, à son mari
Eudes IV duc de Bourgogne. Les deux Bourgognes se trouvaient réunies après quatre cents ans de séparation.
Cette succession ne se fit pas sans heurts, car ses 2 autres sœurs,
Marguerite de France qui avait épousé Louis II de Flandre, comte de Flandre et de Nevers, et Isabelle de France,
qui avait épousé Guigues VIII, dauphin du Viennois, se sentaient lésées et s’insurgeaient.
Louis et Marguerite réclamaient le comté d’Artois, et Guigues et Isabelle le comté de Bourgogne. Ces derniers trouvaient du soutien dans la noblesse comtoise, notamment auprès de
Jean II de Chalon-Arlay, Jean III de Faucogney, qui épousera Isabelle de France, après la mort de son premier mari en 1333, et Henri Ier de Montfaucon, comte de Montbéliard.
En avril 1336, Jean II de Chalon-Arlay, fort du soutien d’Henri Ier de Montfaucon, de Jean III de Faucogney et de Thibaut V de Neufchâtel, seigneur de Neufchâtel,
et des bourgeois Bisontins, déclara la guerre au duc-comte Eudes IV.
Les insurgés se liguèrent contre le duc Eudes IV, leurs troupes s’emparaient de Port-sur-Saône, des châteaux forts de Dampierre-sur-Salon, de Montferrand, d’Arguel
et de la Rochelle. Elles pillaient et incendiaient les villes de Salins et de Pontarlier.
Eudes IV rassembla ses troupes fortes de 9 000 hommes et
marcha sur les ligueurs ; la rencontre eut lieu entre Besançon et Avanne, où 1 000 bisontins périrent.
La médiation de l’archevêque de Besançon, Hugues de Vienne, arrêta le conflit. Depuis ce temps, le lieu-dit de cette bataille s’appelle la Malecombe pour rappeler ce terrible
évènement.
D’autres combats eurent lieu dans le comté et les révoltés seront battus dans plusieurs rencontres par les troupes du duc, notamment à Chaussin, elles
reprenaient
le château fort de Dampierre-sur-Salon. La ville de Marnay qui était un des fiefs de Jean II de Chalon Arlay fut prise d’assaut malgré une vigoureuse résistance.
En 1337, ce fut le début de la guerre de Cent Ans, entre les Anglais et les Français. Eudes
rejoignit le roi Philippe VI, il
était chargé de défendre les environs de Saint-Omer, il y battait les Anglais. Au début de la guerre, les Anglais ne
parvenaient pas à rallier la noblesse comtoise contre la France. Au contraire, on
voyait certains nobles comtois combattre sous la bannière d'Eudes, les Anglais, en Flandre.
Le conflit reprit à l’hiver 1337, cette lutte appelée guerre de Chalon du nom de celui qui en était le chef.
Elle se terminait par la médiation du roi de France Philippe de Valois, beau-frère d’Eudes IV, qui imposa aux révoltés ses conditions de paix, en septembre 1341.
Les chefs des révoltés furent emprisonnés. Jean II de Chalon-Arlay fut emmené en prison à Montréal en Auxois, il y resta un an.
Isabelle de France reçut de la part du duc les terres de Montbozon et Givry, et 1 000 livres de rentes sur les puits de Salins et Marguerite de France se voyait attribuer la seigneurie
d’Arbois en compensation.
La guerre civile reprit en 1342, car Jean II humilié par son emprisonnement, et refusant de détruire sa forteresse de Salins, et Eudes IV n’oubliant pas l’incendie de Salins,
les braises du conflit de 1336/1337 n'étaient pas éteintes. Les hommes du duc-comte s’emparaient du château de Châtelguyon, appartenant au sire d'Arlay. Ce dernier se réfugia dans le Haut-Doubs pour poursuivre la lutte.
Eudes s’en prit à Thibaut V de Neufchâtel, allié du sire d'Arlay, qui vaincu, implora la paix.
En 1345, sans enfants de ses 2 mariages, Isabelle de France, instaura peu de temps avant sa mort (1348), sa sœur Jeanne et son beau-frère Eudes comme ses héritiers.
En 1346, la défaite des Français à Crécy en août, ou le comte Louis de Flandre et Nevers trouva la mort, priva Eudes du soutien du roi. Puis le malheur frappa la famille ducale, Philippe l’héritier
fut tué au siège d'Aiguillon, en septembre, où il combattait dans l’armée française.
Jean II de Chalon en profita pour former une nouvelle ligue avec Thibaut de Neufchâtel, Henri de Faucogney et les bourgeois de Besançon. Il demanda l’appui financier
des Anglais et l’obtint en octobre. Les ligueurs ravagèrent dans le comté les châteaux appartenant au duc. Les escarmouches
étaient nombreuses, mais aucune bataille n'était décisive. Eudes s’absenta de la Comté pour aller prêter main forte au roi au siège de Calais.
La guerre épuisa matériellement les belligérants et sur l’arbitrage du roi un traité de paix
était signé à l’automne 1347. Eudes dut restituer le château de Pontarlier,
et tous les droits que possédaient les ancêtres de Henri de Faucogney sur le comté. Jean de Chalon rebâtit Châtelguyon, il ressortit comme vainqueur de ce conflit.
Jeanne III de France décéda en août 1347,
son petit-fils Philippe, dit de Rouvres,
était désigné comte de Bourgogne et d’Artois, mais il n’avait pas 2 ans !!
Mais un malheur ne venant jamais seul, la peste noire frappa l’ensemble de la Bourgogne (duché et comté) entre 1346 et 1349, des villages entiers
furent dépeuplés, des villes perdirent les trois quarts de leurs populations.
EEudes de Bourgogne décéda lui aussi de la peste en avril 1349, ce qui
amena son petit-fils Philippe de Rouvres enfant
maladif, âgé de moins de 4 ans, à la succession de cet immense territoire. Les protagonistes :


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