Évènement du 21 septembre 1558 :
Décès de Charles Quint à Yuste en Castille.
Historique :
Le 22 octobre 1555, très affaibli par la vieillesse et les maladies (goutte, asthme, diabète, hémorroïdes), Charles Quint convoque les chevaliers de l'ordre de la Toison d'or pour leur faire part de sa résolution. Il se dépouille de sa qualité de chef et souverain de l'ordre.
Le 25 octobre, à Bruxelles, dans le château du Coudenberg, devant les États Généraux il renonce aux États bourguignons septentrionaux au profit de son fils, par ses phrases : « mon cher fils, je vous donne, cède et transporte tous mes pays de par-deçà, comme je les possède, avec tous les avantages, profits et émoluments qui en dépendent. Je vous recommande la religion catholique et la justice ».
Le 16 janvier 1556, Charles Quint renonce à ses États espagnols et à la Sicile au profit de son fils Philippe, qui est déjà duc de Milan et roi de Naples.
Le 10 juin, les États de la Franche-Comté sont convoqués à Dole par le gouverneur, Claude de Vergy. Pierre de Barres, président du parlement de Dole, renonce au nom de l’empereur à la Franche-Comté, au profit de Philippe d'Espagne.
Le 8 août, il adresse un courrier à son frère Ferdinand, l’informant qu’il lui cède la dignité impériale. Ce n’est que dix-huit mois plus tard, que les Grands Électeurs admettent la renonciation de Charles Quint et désignent Ferdinand successeur à son frère sur l'empire germanique.
La fin de sa vie :
Charles quitte les Pays-Bas par le port de Flessingue, vers le 14 septembre, et s’embarque sur un bateau an direction du port de Laredo en Espagne, qu’il atteignit le 28 du mois.
Il prend la route pour Valladolid, le 6 octobre, ou l’attend sa fille Jeanne, gouverneur de l’Espagne. Son arrivée avait été annoncée, et sur le trajet, il reçut de nombreuses marques d’affectation de la population, mais également de certains nobles. Il arriva à destination vers le 15 octobre. Il resta quelques jours avec sa famille, sa fille, son petit-fils, ses 2 sœurs, les reines
Marie de Hongrie et Éléonore de France.
De là, il partit vers le monastère de Yuste vers le 4 novembre, seulement accompagné d’une petite escorte.
Sa demeure n’étant pas terminée, il loge quelques temps dans un village non loin du monastère. Il reçoit ses anciens conseillers qui viennent lui rendre un dernier hommage.
Ses crises de goutte sont de plus en plus nombreuses et douloureuses, et de décembre à fin janvier 1557, il reste alité. Il continue de traiter des affaires familiales car il reste le patriarche de la famille, malgré ses actes d’abdication.
Le 3 février, il s’installe définitivement à Yuste, dans la demeure qu’il a fait construire. L’empereur poursuit l’écriture de ses mémoires, il a seulement avec lui quelques serviteurs. Il continue de suivre certaines affaires politiques, mais se consacre aussi à la prière, et à assister à des messes.
Début juillet, il fait donner un service funèbre en l’honneur de son beau-frère, le roi Jean III de Portugal, décédé le 11 juin dernier.
Le 28 septembre, ses 2 sœurs, les reines Marie de Hongrie et
Éléonore de France viennent lui rendre visite à Yuste, elles installent à quelques kilomètres.
Le 14 décembre, les 2 reines douairières quittent leur frère et vont s’installer à Badajoz.
Il a de nouveau un épisode très douloureux de crise de goutte, début janvier.
Le 18 février 1558, Charles apprend avec une très grande tristesse, la mort de sa sœur
Éléonore, il en ait très affecté. Marie, elle était complètement en désarroi. Elle vient se réfugier auprès de son frère à Yuste.
Le 1er mai, il assiste à un service solennel pour le repos de l’âme de sa femme Isabelle.
En août 1558, il demande à son confesseur de faire tenir plusieurs messes d’obsèques en l’honneur de son père et de sa mère.
Le 1er septembre, il s’entretint avec son majordome et son confesseur, pour relire ses dernières recommandations testamentaires.
Il meurt le 21 septembre 1558, âgé de 58 ans, de la malaria, qui l’avait considérablement affaibli depuis plusieurs mois.
Sa sœur Marie le suit dans la tombe, le 15 novembre 1558.
Leurs oraisons funèbres sont prononcées par François Richardot.
En 1574, Philippe II fit transporter dans la nécropole royale de l’Escurial, les corps de son père, de sa mère, de sa grand-mère Jeanne de Castille et de ses 2 tantes
Éléonore et Marie.
Charles Quint à
Yuste :
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