Évènement du
28
novembre 587 :

À Andelot, le roi des Francs de Burgondie, Gontran, rencontre son neveu le roi des Francs d’Austrasie, Childebert II, ils signent un traité de paix, et s’échangent des prisonniers.
Rappel du contexte :
À la mort en 561, de Clotaire Ier, dernier fils de Clovis,
roi de l'ensemble des royaumes mérovingiens, ses terres sont partagées entre
ses quatre fils, selon la tradition franque. Caribert Ier est roi de Paris et d’Aquitaine, Chilpéric Ier, roi de Neustrie, Gontran, roi de Burgondie et Sigebert Ier, roi d’Austrasie. Les querelles et jalousies empoissent la famille royale mérovingienne, les luttes internes sont nombreuses et cruelles.
En 569, Gontran réconcilie ses deux frères Chilpéric et Sigebert, qui sont sur le point de se faire la guerre, suite à l’assassinat de Galswinthe, la seconde épouse de Chilpéric, par Frédégonde sa concubine,
car Galswinthe est la sœur de Brunehaut l’épouse de Sigebert.
À la mort de Sigebert, à Vitry-en-Auxois, par assassinat en 575 (meurtre certainement commandité par sa belle-sœur Frédégonde), Brunehaut rencontre les plus grandes difficultés à faire
reconnaitre son fils légitime, le jeune Childebert II, par les Grands d'Austrasie qui menacent de se rallier à Chilpéric. Aussi, pour assurer sa position de régente, elle fait appel à son beau-frère Gontran. En 577, le roi de Burgondie choisit d'adopter son neveu Childebert, comme héritier de son royaume, car il
vient de perdre ses deux derniers enfants.
À la mort de son dernier frère, Chilpéric, en 584, lui aussi par assassinat, Gontran fait
reconnaitre le fils de ce dernier, Clotaire II, comme roi de Neustrie, par
les Grands du royaume.
Le 28 novembre 587, à Andelot, petite cité dans
l'actuelle Haute-Marne, au nord-est de Chaumont, un traité est signé entre le roi de Burgondie Gontran et son neveu Childebert II d'Austrasie, accompagné par sa mère, la reine Brunehaut et son épouse Faileuba. Les deux rois se jurent amitié et déclarent que si l'un d'eux décède, le survivant héritera de ses possessions.
Ce traité nous ait parvenu, il est daté du
28 novembre 587 (« de la vingt-sixième année du règne du seigneur roi
Gontran et la douzième du seigneur Childebert »), il est signé en présence de nombreux évêques et grands laïcs des deux royaumes. Il spécifie en outre :
• La reconnaissance officielle à Brunehaut de son pouvoir de reine, par la mention de son nom dans la souscription du traité.
• Les anciens leudes de Sigebert durent jurer fidélité à
son fils Childebert.
• L'accueil de fuyards ou rebelles fut interdit entre les
deux royaumes.
• La libre circulation des voyageurs et des marchandises entre les
deux royaumes est autorisée.
• Les parties stipulèrent également que les dons accordés antérieurement par les souverains restaient valides malgré les nouveaux partages de territoire.
• Les deux rois et la reine jurèrent de respecter le pacte, échangèrent des cadeaux et s'embrassèrent en signe de paix.
Malheureusement, la mort de Gontran, en 592, va laisser libre cours aux appétits de pouvoirs et aux revendications territoriales de ses
deux neveux. Ainsi va s’ouvrir une nouvelle période de conflits familiaux dans la famille mérovingienne qui se terminera bien des années plus tard.
Les protagonistes - Gontran, roi de Bourgogne - Childebert II, roi d'Austrasie, Traité Andelot en 587 :
Les royaumes des Francs en 561 (la Burgondie en jaune) :


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