Évènement du 1 novembre 1183 :
Le roi Philippe Auguste confirme la charte de commune octroyée par le duc Hugues III aux habitants de Dijon.
Rappel historique
Cette charte d’affranchissement est écrite sous la même forme que celle de Soissons, et d’ailleurs le duc est dans cette ville lorsqu’il la rédige. Le texte de cette charte ne
nous ait pas parvenu, seule la ratification par le roi est parvenue jusqu’à nous.
Les bourgeois du XIIème siècle étant méfiants, comme on l’est quand on est faible et qu’on a souvent
été trompé, multiplient les précautions. Cette charte octroyée par leur cher seigneur et père Hugues, ils la font immédiatement confirmer par son fils Eudes même
s'il était très jeune et comme cette garantie n’était pas encore suffisante, ils obtiennent qu’elle soit placée par le duc sous la ratification du roi de France Philippe Auguste.
Elle fut ratifiée entre le 1 novembre 1183 et le 31 mars 1184 à Chaumont par le roi. Et celui-ci se porte garant de cette concession et de contraindre le duc s’il ne la respecte pas.
Le roi ratifiait la concession d’une
charte de commune, que le duc Hugues et son fils ainé Eudes faisaient aux bourgeois
de Dijon.
Le duc accorde cette charte au moment même où il doit verser une amende au roi pour les dégâts que lui et ses troupes ont causés aux églises et monastères du duché.
Cette charte sera amendée par une autre en 1187 par le duc et son fils. Là aussi,
un fait est à mettre en parallèle, le duc est obligé de verser une amende au roi suite aux exactions commises
par ses troupes lors des sièges de Vergy et Châtillon-sur-Seine.
N'y a t-il pas des contraintes du roi vis
à vis du duc pour le pousser à rédiger ces chartes de communes, afin qu'il
le rembourse de ses dettes, mais également à réduire la puissance du duc ?
Extrait de la charte de 1187 :
Que la foire de Saint-Bénigne ne sera jamais transférée ailleurs. Que celle de Saint-Jean ne pourra jamais se tenir que sur le forum de Saint-Bénigne. Que les marchés du mercredi et
du samedi se tiendront toujours aux mêmes places, c’est à dire celui du mercredi dans le castrum sur les cryptes de Saint-Bénigne celui du samedi dans le bourg sur le cimetière du Saint. Que si quelqu’un tombe en
quelque forfaiture contre le duc, le maire et les échevins sur ses plaintes s’assembleront sur
le forum de Saint-Bénigne (vaste emplacement situé entre les églises Saint-Jean et Saint-Bénigne, au centre duquel s'élevait
l'église Saint-Philibert), et là rendront leur jugement contre l’auteur du forfait sans que le duc puisse les contraindre à plaider et juger cette affaire ailleurs qu’en ce forum.
C’est devant le portail de l’église Saint-Philibert que la commune, convoquée à cor et à cri, tenait ses assemblées, élisait ou recevait ses magistrats, et qu'elle accomplit
jusqu'à la Révolution tous les actes importants de sa vie politique.
Ratification de la charte par
Philippe Auguste :
|