Évènement du 9 janvier 1464 :
Convocation des États Généraux de Bourgogne par
le duc Philippe le Bon,
à Bruges.
Rappel du contexte historique :
Le duc Philippe le Bon songeait à convoquer pour la première fois les États généraux de tous ses terres septentrionales. Mais
Charles qui était en différend avec son père,
le devança et réunit les députés des États de son père, le 3 janvier 1464 à
l'abbaye Saint-Michel d'Anvers. Il en profita pour exprimer devant l'Assemblée sa haine et sa rancœur contre les seigneurs Antoine et Jean de Croÿ, qui étaient
soutenus par son père.
Une parenthèse sur les Croÿ, petits seigneurs picards,
qui se sont élevés grâce aux faveurs du duc Philippe de Bourgogne. Antoine seigneur de Croÿ et de Bar-sur-Aube, devient comte de Beaumont
(Hainaut), de Porcien et de Guînes. Il fut gouverneur du comté de Namur et du duché de Luxembourg, et épousa Marguerite de Vaudémont, petite-fille du duc René de Lorraine. Son frère Jean II seigneur de Chimay fut
gouverneur du comté de Namur, et épousa Marie de Lalaing. Ils furent tous les deux, nommés
chevalier de la Toison d'Or.
Les Croÿ furent les artisans du
Traité d'Arras en 1435. Jean s'était lié d'amitié avec le dauphin Louis
lorsque ce dernier était hébergé dans les États du duc, et Charles
reprochait à Jean de Croÿ d'être
trop proche de Louis, maintenant qu'il était devenu roi de France.
Mais le duc Philippe reprit la main, et convoqua à l'hôtel de ville de Bruges, le 9 janvier 1464, les États généraux. Il y avait des représentants de l'Artois, de Boulogne, du Brabant,
de la Flandre, du Hainaut, de Hollande, de Limbourg, du Luxembourg, de Malines, de Namur et de Zélande,
mais aussi les évêques et abbés des États du duc. Le duc fit l'ouverture de l'Assemblée, et reprocha aux représentants d'avoir obéi à la convocation de Charles, leur rappelant
que seul lui pouvait les convoquer, mais leur pardonna sous réserve qu'ils ne le fissent plus. Philippe se plaignit vivement de son fils auprès des députés,
reprochant à Charles d'avoir fait courir le bruit, que si le duc partait en croisade, le duc confirait le gouvernement de certains de ses pays, au roi
d'Angleterre, voire aux seigneurs de Croÿ. Les États restèrent réunis jusqu'à la mi-février, dans une ambiance tendue.
L'abbé de Cîteaux servit de médiateur entre le père et le fils, et alla
trouver, avec Antoine, bâtard de Bourgogne, Charles qui séjournait à Gand.
Alors le 12 février, le père
et le fils se réconcilient, Charles qui était revenu à Bruges, s'agenouille devant son père et lui demande pardon,
le duc accepta. Le duc et son fils remercient les
participants et chacun retourna dans ses terres. Le sire Jean de Croÿ partit
à Lille rejoindre Louis XI.
Suite à cette première assemblée, il fut décider qu'elle devait se tenir chaque année. L'année suivante Philippe le Bon
convoqua dans son palais de Bruxelles les
États généraux de tous ses Pays septentrionaux, le 25 avril 1465. Il leur annonça qu'il s'était réconcilié avec son fils et qu'il les priait de reconnaitre Charles comme son héritier.
Désormais, les souverains de tous ces territoires ne pourront régner qu'avec les États généraux, qui se réunirent
annuellement de 1464 à 1576. Le pouvoir bourguignon était réparti en trois niveaux, en bas, les villes et leur pouvoirs locaux, au milieu les régions
avec leurs conseils et leurs chambres des comptes, enfin en haut le duc avec ses conseillers et les États généraux.
Les protagonistes :
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