Évènement du 15 juin 1467 :
Décès du grand-duc d'Occident Philippe le Bon.
Le début de sa carrière : c'est ici
La "gloire" de Bourgogne :
C'est sous Philippe le Bon que la richesse de la vie de cour atteint leur apogée dans l'Europe médiévale. Le duc de Bourgogne aime en effet à s'entourer de toute la pompe et de
tout l'apparat alors imaginables. Au sein de ces « terres promises », le comté de Flandre apparaît comme la plus belle part, dont Bruges constitue le cœur. La cité est alors la ville la plus riche et la plus active
des États bourguignons septentrionaux, le carrefour du grand commerce international, l'une des principales places financières européennes, le point de rencontre de marchands venant d'Italie, d'Angleterre, d'Écosse,
de la péninsule Ibérique, de l'espace germanique. C'est la pièce maîtresse d'un vaste ensemble dans lequel d'autres grandes villes jouent un rôle économique important : ainsi Gand, vouée aux productions textiles et
à leur commercialisation, Anvers et ses foires internationales, Amsterdam, déjà l'un des grands centres du commerce maritime.
Le centre de gravité de ses territoires se trouvait dans ses villes du nord,
Bruges, Bruxelles, Gand, Lille, Anvers, La Haye et Amsterdam.
Précurseur de la Renaissance, Philippe emploie les meilleurs artistes de l'époque pour peindre ses bannières et ses flammes, décorer ses palais et ses équipages, et enluminer de
splendides manuscrits. Désireux de voir le visage de sa future épouse avant d'accepter l'union, il envoie le peintre Jan van Eyck au Portugal pour faire le portrait de la fille du roi, Isabelle.
Il tient sa cour à Bruxelles, Bruges, Gand, Malines ou Lille, ces villes accueillent la noblesse de cour, les officiers ducaux et une clientèle de citadins fortunés, elles deviennent
le cadre du développement de l'artisanat de luxe : orfèvrerie, tapisserie, armurerie y prospèrent, tandis que s'y développe l'activité des sculpteurs, des tailleurs de pierre et des peintres. Certains d'entre eux,
comme Rogier van der Weyden, peintre officiel de la ville de Bruxelles, reçoivent d'importantes commandes de la cour de Bourgogne, tandis que d'autres, comme le Gantois Jan Van Eyck, devenu peintre et valet de
chambre de Philippe le Bon, rejoignent la cour ducale.
Le 10 janvier 1430 il fonde l’ordre de la Toison d'Or qui sert au duc-comte de montrer sa puissance.
En septembre 1423, il fonde l'Université de Franche-Comté à Dole.
Le duc de Bourgogne tient des banquets extrêmement raffinés, tel le célèbre banquet du Faisan, organisé à Lille en février 1454, lors des
fiançailles, de sa nièce Élisabeth de Bourgogne avec le duc Jean de Clèves, les puissants de l’Europe chrétienne, sont invités à se mobiliser pour lutter contre le péril turc. Philippe organise également de temps
à autre des tournois de chevalerie.
Ses dernières actions politiques :
Durant l’hiver 1450-1451 à Besançon, une révolte des bourgeois éclate. Après une première tentative de médiation infructueuse, le duc de Bourgogne envoie à l’été 1451 le maréchal
de Bourgogne, Thibaud IX de Neufchâtel, pour y mettre un terme. Bien qu’il connaisse la cité et ses environs, sa mission se déroule dans un climat très délicat et sa résidence est surveillée jour et nuit par les révoltés.
Sa médiation est écoutée et semble acceptée par une partie des révoltés. Mais les rumeurs évoquées de sa décision de prendre deux otages rendent la situation explosive, si bien que le maréchal doit fuir la cité un matin
de juillet 1451. Il parvient de justesse à s'enfuir. Il revient avec plus de 1 200 cavaliers et soldats pour libérer la ville en septembre 1451. Les principaux révoltés sont arrêtés et jugés deux semaines plus tard à Gray.
Quatre d’entre eux sont décapités, et leurs têtes sont ramenées dans des sacs de Gray à Besançon, puis posées sur des lances à la porte de Charmont, à l'endroit ou le maréchal a été agressé. Le calme revient dans la ville.
En juillet 1453, ce sont les Gantois, qui subiront la colère du duc.
Afin de ne plus devoir solliciter chaque année le renouvèlement des
subsides, Philippe le Bon avait établi en 1447, à Gand une taxe permanente
sur le sel (la gabelle) et sur la mouture. La ville refusa de payer.
Aussitôt la population passa aux résolutions extrêmes et fit décapiter ou
expulser les gens à la solde du duc. La guerre entre la ville et le duc
devint impitoyable. Le 23 juillet 1453,
le duc accompagné de son fils, Charles, à la tête de son armée, tailla en pièces les Gantois. Même si le duc perdit son fils bâtard préféré, Corneille, et le chevalier Jacques de Lalaing lors de ce conflit, la ville
de Gand lui paya une lourde amende et les notables durent lui demander pardon devant l'ensemble de la cité.
En 1456, il ne peut refuser l'hospitalité au dauphin Louis, qui fâcher avec son père, est venu rencontrer le duc au palais du Coudenberg à Bruxelles, pour lui demander l'asile politique.
Le duc écrivit au roi, qu'il ne pouvait refuser d'accueillir Louis, pour respecter les règles de l'hospitalité, et précisa qu'il n'avait rien organisé dans cette démarche. Le duc lui attribue le château de Génappe,
Louis y restera jusqu’à la mort de son père en juillet 1461. Le futur roi observe le fonctionnement de la cour bourguignonne et note les tensions
entre les protagonistes. Cet accueil n'est pas du goût du comte de
Charolais, et les tensions entre le père et le fils seront plus fréquentes. L'héritier bourguignon quitta la cour et s'installa dans la ville de Gorinchem en Hollande.
Sous la pression de son fils, qui est en conflit avec son père, le duc se trouve contraint d'organiser pour la première fois les États généraux de ses États septentrionaux à Bruges,
le 9 janvier 1464, organe politique qui se réunira chaque année.
Il développe aussi une politique religieuse qui l'amène à soutenir les papes successifs contre ceux qui contestent leur autorité, et le conduit également à se faire l'un des plus
chauds partisans de leurs appels à la croisade. En contrepartie, il peut, avec l'aide de Rome, placer des prélats fidèles à sa maison sur les sièges épiscopaux
dans ses territoires.
Dans les dernières années de sa vie, le duc n'est plus en bonne santé, victime de plusieurs attaques cérébrales, son état mental est fortement diminué. Il contracte une pneumonie puis
une hémorragie cérébrale l'emporte dans un dernier soupir le 15 juin 1467.
Il porta alors la Maison de Bourgogne à son plus haut degré de puissance et de prestige.
Son chancelier :
Nicolas Rolin, ce bourguignon, né à Autun, en 1376, devient avocat de Jean sans Peur près du Parlement de Paris en 1408.
Nicolas est nommé chancelier par Philippe le Bon, ce qui fait de lui le chef du gouvernement ducal, de 1422 à 1461, quarante années pendant lesquelles, il dirigea l’administration et
la diplomatie des États Bourguignons, comme représentant du duc dans de nombreuses négociations et traités.
Toutes les affaires passent par lui, d'autant plus que Philippe le Bon s'en décharge volontiers. C’est un Richelieu avant l’heure, un Premier ministre sans le titre, son homme de confiance.
Ses mariages et sa descendance :
Le duc a été marié trois fois, en juin 1409, son grand-père organise son mariage avec Michelle de France, fille du roi Charles VI, elle décède en juillet 1422 à Gand. Le couple a eu
une seule enfant, Agnès, morte très jeune.
Il se remarie avec Bonne d’Artois, qui est à la fois, sa tante et sa cousine, le 30 novembre 1424. Elle est veuve de Philippe de Bourgogne,
comte de Nevers, oncle de Philippe le Bon. Elle décède en septembre 1425. Le couple n’a pas eu d’enfant.
Enfin, en troisièmes noces, il épouse Isabelle de Portugal, le 7 janvier 1430, qui lui donnera son unique héritier,
Charles, comte de Charolais, le futur « Téméraire ».
Philippe eut de très nombreux enfants illégitimes, on en dénombre une vingtaine, avec de très nombreuses maîtresses.
À la fin de sa vie, voici sa titulature complète : « Philippe, par la grâce de Dieu duc de Bourgogne, de Lothier, de Brabant et de Limbourg, comte de Flandre, d'Artois,
de Bourgogne, de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Namur, marquis du Saint Empire, seigneur de Frise, de Salins et de Malines. »
Philippe le Bon laisse à sa mort, en juin 1467, un État puissant qui rivalise avec le royaume de France au XVème siècle.
Son fils, Charles, déposera les corps de ses parents, Philippe et Isabelle dans la chartreuse de Champmol de Dijon, en 1474.
Son portrait :
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