Évènement du 21 septembre 1435 :
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Signature du traité d'Arras entre le roi Charles VII et le duc Philippe le Bon.
Historique :
Nous sommes en pleine Guerre de Cent Ans entre la France et l’Angleterre, le conflit s’éternise. Après le
meurtre du duc Jean sans Peur sur le pont de Montereau, en 1419, tenant le dauphin Charles (le futur Charles VII) pour responsable du meurtre, le duc Philippe signe
le traité de Troyes avec le roi d'Angleterre Henri V en 1420. Philippe réussit à convaincre le roi fou Charles VI de reconnaître Henri V comme son héritier. Cette reconnaissance accentua les rivalités dans le royaume, les conflits et batailles furent nombreuses entre l’alliance anglo-bourguignonne et les français.
En 1434, à Nevers, une conférence entre Philippe de Bourgogne et le connétable Richemont et le duc de Bourbon pour la France, a lieu, les protagonistes décidèrent de réunir un congrès à Arras, pour débattre des intérêts des deux royaumes et tenter de mettre fin au plus grand conflit du moyen-âge.
Ouverture du congrès :
Il s’ouvre le 5 août 1435 dans la chapelle de Saint-Vaast à Arras sous la présidence de 2 cardinaux légats,
le cardinal Nicolas Albergati et le cardinal Hugues de Lusignan.
L'archevêque de Reims, Regnault de Chartres, le connétable de Richemont, Arthur III de Bretagne, et le duc Charles Ier de Bourbon représentent le roi Charles VII, le cardinal de Winchester, Henri Beaufort,
l'archevêque d'York, Jean Kemp, représentent le roi Henri VI, chacune des 2 parties accompagnées de nombreux nobles
et ecclésiastiques, le duc de Bourgogne est présent accompagnés de ses conseillers, notamment
son chancelier,
Nicolas Rolin.
Mais il y a aussi les ambassadeurs de nombreux États européens, ceux du pape, de l’empereur germanique, des rois de Castille, de Navarre, d’Aragon, de Portugal, de Sicile, de Naples, des ducs de Bretagne et de Milan, des évêques, des docteurs en droit, et de nombreux représentants des villes et de l’Université. Les chroniqueurs de l’époque parlent de 10 000 personnes présentes à Arras pour assister à ce congrès.
Les Anglais prennent pour base de discussion l’exécution pure et simple du traité de Troyes et que chaque partie conserve les territoires conquis. Les Français s’appuient sur le traité de Paris de 1327.
Après plusieurs jours de négociation et pourparlers, les Français concèdent à Henri VI, l’Aquitaine et la Normandie, en fiefs, mais les Anglais refusent de lâcher leur prétention à la couronne de France. Ils proposent une trêve de quarante ans pendant laquelle les droits des deux parties restent intacts. Ce fut la rupture, l’ambassade anglaise quitta le congrès, le 6 septembre.
L’accord franco-bourguignon :
Alors des démarches sont engagées auprès du duc de Bourgogne, pour lui demander de faire la paix avec le roi Charles VII. Le duc avait des scrupules d’abord il avait juré de venger la mort de son père, ensuite il avait prêté serment aux Anglais au traité de Troyes.
Les cardinaux légats qui présidaient l’assemblée lui offrirent de le délier tout aussitôt de ce mauvais serment, ensuite les docteurs en droit lui expliquèrent la nullité du traité de Troyes vu que la loi romaine défend de traiter de la succession d’une personne encore vivante.
Puis le 14 septembre, le duc de Bedford, Jean de Lancastre, meurt, celui-ci qui avait été l’allié de Philippe le Bon durant tous ces conflits, délivre
par sa disparition, le duc de son serment avec les Anglais. Le duc engage des négociations avec le roi, et va pouvoir signer le traité.
Dans un premier temps, les négociations traitent des aspects moraux.
Par ce traité Charles VII reconnu « que Jean sans Peur avait été mis à mort méchamment et iniquement que c’était son jeune âge seul qui l’avait empêché de s’opposer à ce meurtre et il pria Philippe de le lui pardonner de toute rancœur et haine, et que désormais règne entre eux la paix et l’amour.
»
Pour l’âme du duc Jean, une chapelle sera édifiée au frais du roi dans l’église de Montereau, au fut enterré provisoirement le défunt. De même sur le pont ou a eu lieu le crime, une croix sera édifiée et entretenue au frais du roi. Enfin à la Chartreuse de Champmol à Dijon, une messe quotidienne sera dite en mémoire du duc Jean, là aussi au frais du roi.
Ensuite ce sont les accords politiques.
Le roi concède à perpétuité les comtés
d’Auxerre et de Mâcon, la vicomté de Bar-sur-Seine, les châtellenies de
Péronne, Roye et Montdidier, et la garde de
l'abbaye de Luxeuil au duc et à
ses descendants. Il cède au duc, sous condition de rachat des villes de la Somme : Saint-Quentin, Ponthieu, Boulogne-sur-Mer, Corbie, Amiens, Abbeville et Saint Valery. Ensuite le roi exempte le duc et lui-seul pendant sa vie et le sienne de tout hommage ressort et souveraineté de sorte, que Philippe fût véritablement roi dans ses domaines français.
Afin de bien montrer, qu'il n'y avait aucun seigneur au-dessus de lui, le
duc signa le traité avec la formule "duc par la grâce de Dieu". Le
duc renonça à toute alliance contre le roi et jura de l’aider contre tous ses ennemis A ces conditions Philippe reconnut Charles comme roi de France.
A noter, que le roi et le duc ne se rencontrèrent jamais, c'est la duchesse
Isabelle qui servira de "messager" entre les 2 hommes.
Ce traité du 21 septembre 1435, répandit une grande joie dans tout le royaume.
En 1436,
Philippe déclare la guerre à l’Angleterre : la guerre civile est terminée,
et en 1438, Charles, fils de Philippe, est fiancé à Catherine, fille du roi,
décision qui fut prise au moment du traité en 1435.
Le traité d'Arras :
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