Évènement du 20 juillet 911 :
Les troupes de Robert de Francie, de
Richard de Bourgogne et d’Ebles d’Aquitaine, font subir une terrible défaite aux
Normands (Nortmanni dans les chroniques) près de Chartres.
Origine de la bataille et ses conséquences ?
Depuis le début du IXe siècle, le mouvement viking avait désorganisé les états d’Occident, notamment l’empire franc et les royaumes de Francie.
Les Scandinaves avaient réussi à s’implanter dans certaines régions, comme l’Angleterre du nord-ouest et l’Irlande.
Les nouvelles données génétiques confirment ce que les chercheurs et les archéologues soupçonnaient depuis longtemps : les
vikings étaient un groupe diversifié non lié par la nationalité ou l'ethnie
mais plutôt par des intérêts de conquêtes. Ces guerriers scandinaves remontent les fleuves français avant d’accoster et ensuite de progresser à pied pour piller les villes et villages et gagner du territoire sur l’ennemi.
À la fin du IXe siècle, Rollon est l'un
des chefs viking. Il participe aux principales opérations militaires des Scandinaves, qui n’hésitent plus à s’attaquer aux villes : sièges de Paris (885 et 889) et de Saint-Lô (890).
Au retour d’un siège de Paris, en 910, Rollon prend la ville de Bayeux et
s'empare de la fille du comte Bérenger de Bayeux, nommée Poppa. Il l’épouse.
En 911, les Normands conduits par Rollon assiègent Auxerre, mais la ville résiste, les assiégeants lèvent le camp. Les
Normands se dirigent vers Chartres et assiègent la cité, mais la ville est bien fortifiée et résiste, elle aussi aux assauts.
La coalition des troupes de Robert, duc des Francs, de Richard le Justicier, duc de Bourgogne, et son bras droit le comte Manassès Ier de Dijon, et d’Ébles d’Aquitaine, comte de Poitiers, lance une contre-attaque et leur fait subir une terrible défaite, le 20 juillet, en plein cœur de la Beauce, dans l’actuelle commune de Lèves près de Chartres, plus de 6 000
vikings sont tués.
Le roi Charles III le Simple vit là l'occasion d'en finir avec les expéditions de pillage.
Le conflit se termine par un accord de compromis, c’est le traité de Saint-Clair-sur-Epte, à l’automne 911. Il permet au roi une reprise en main, de pacification et de christianisation, de
l'ouest de son royaume franc.
Le duc des Francs et Francon, archevêque de Rouen, négocient pour le roi carolingien Charles III le Simple, le traité avec le chef normand Rollon. Il n’y a plus de trace
écrite de ce traité, nous le connaissons par le récit de l’historien Dudon de Saint-Quentin au XIème siècle.
Par ce traité, les Normands de Rollon s'engagent à cesser leurs raids et à empêcher d'autres bandes vikings de piller la Francie, et de se faire baptiser.
En échange, le roi veut leur donner la
Flandre, mais Rollon refuse, alors le roi leur abandonne une partie de la Neustrie, vers l’embouchure de la Seine, dans les 3 diocèses de Rouen, Évreux et Lisieux, base du futur duché de Normandie. Rollon fait l'hommage de vassalité au roi Carolingien.
Médaillon représentant la bataille :
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