Évènement du 28 juillet
754 :
Le pape Étienne II sacre dans l’abbaye de Saint-Denis, le roi des Francs, Pépin le Bref et sa femme Bertrade.
Qui est Pépin ?
Pépin III, surnommé le Bref sans doute en raison de sa petite taille, est issu d'une puissante famille franque d'Austrasie, les
Pippinide. Né vers 715, il est le fils cadet de Charles Martel, maire ou « majordome » du palais royal et véritable chef des Francs. Il porte le nom de son grand-père Pépin II de Herstal, maire du palais d’Austrasie.
Pourquoi Pépin est-il devenu roi ? rappel
Depuis 719, Charles Martel gouverne les 3 royaumes mérovingiens (Austrasie, Neustrie et Bourgogne), en laissant un pouvoir purement nominal au roi mérovingien en titre.
En 737, à la mort du roi Thierri IV, il ne dédaigne même pas lui désigner un successeur.
Lorsqu’il décède en 741, ses 2 fils se partagent ses territoires, à l’aîné, Carloman, on lui attribue l'Austrasie, et au cadet, Pépin, la Neustrie et la Bourgogne.
En 743, le royaume est en proie à de violentes révoltes contre les deux frères, d’une part celle de leur demi-frère Griffon qui réclame une part de l’héritage et d’autre part celle
des Grands du royaume qui s’insurgent contre cette occupation « non royale ».
Alors, ils font couronner pour la forme le fils de Thierri IV, qui devient roi sous le nom de Childéric III, dont le pouvoir reste que nominal.
Entre 744 et 745, Pépin et Carloman réforment en douceur et prudemment la question des biens ecclésiastiques qui avaient été spoliés, lors du gouvernement de leur père, pour financer ses efforts de guerre.
Après la retraite de Carloman en 747 dans le monastère du mont Cassin, Pépin se retrouve seul et exerce le pouvoir tout en laissant sur le trône le dernier roi mérovingien, Childéric III.
Pépin prépare son accession au trône, sollicitant l'avis du pape Zacharie en 750 et obtenant de lui la célèbre réponse « Il vaut mieux appeler roi celui qui a plutôt que celui qui n'a pas le pouvoir ».
Alors avec l’accord du pape Zacharie, Pépin le Bref convoque une assemblée au champ de mai à Soissons de tous les Grands et se fait élire roi des Francs en se faisant hisser sur le pavois en 751. L'archevêque de Mayence, Boniface, donne l'onction au nouveau roi. Les rois mérovingiens n’ont jamais été sacré.
Childéric III et son fils Thierri, sont tondus et envoyés au monastère de Saint-Omer. La dynastie mérovingienne a vécu, les pippinides puis les carolingiens prennent le pouvoir.
Menacé par le roi des Lombards, Aistulf ou Aistolf, le pape sollicite son protecteur habituel c’est-à-dire, l'empereur byzantin qui règne à Constantinople sur l'empire romain d'Orient. Mais celui-ci est en mauvaise posture et nullement en mesure de secourir le malheureux pape. Désespérant d'obtenir des secours de l'Empire byzantin, le nouveau pape Étienne II se rend en Francie pour solliciter l'aide de Pépin, il passe par Besançon.
Le 6 janvier 754, au palais de Ponthion, au sud de la Champagne, le roi Pépin vient au-devant du pape et, avec déférence, prend la bride de son cheval. Habile politique, il reproduit de la sorte le geste d'allégeance de l'empereur Constantin le Grand à l'égard du pape Sylvestre Ier.
Le 28 juillet 754, à l’abbaye de Saint-Denis, le pape donne l’onction sainte au roi des Francs, ainsi qu’à sa femme, Berthe et à ses deux fils, Charles et Carloman. L’événement est considérable car les rois mérovingiens n’ont jamais été sacrés. Le sacre que lui confère le pape le revêtit d'une légitimité nouvelle, celle d'être l'élu de Dieu.
Deux campagnes en Italie (755 et 756) permirent aux troupes franques d'arracher aux Lombards leurs conquêtes et de remettre vingt-deux villes de l'Exarchat de Ravenne, de l'Émilie et de la Pentapole au pape qui était déjà en fait maître de Rome : l'État pontifical était né.
La donation de Pépin au Saint-Siège, renouvelée par son fils et successeur Charles (futur Charlemagne) pose problème car les territoires en question relèvent directement de l'empereur de Constantinople !!
L'administration pippinide puis carolingienne lève l'obstacle en produisant vers 778 ou 800 un document apocryphe, sans doute le faux le plus célèbre du Moyen Âge : la « donation de Constantin ».
Ce document est présenté comme une convention entre le premier empereur chrétien, Constantin le Grand, et le pape Sylvestre Ier, d'où il ressort que l'empereur aurait concédé au pape une pleine souveraineté sur Rome, l'Italie et les régions occidentales, au moment de quitter Rome pour Byzance, sa nouvelle capitale !!
Souverain séculier d'un assez vaste territoire, le pape se démarque des autres évêques et devient le chef de l'église d'Occident, et s'en remet pour sa sécurité aux souverains francs.
Pépin le Bref étend ses frontières, en réalisant la conquête de l’Aquitaine entre 760 et 768, il met fin à plusieurs rebellions avant de laisser la place à ses fils, Carloman et Charlemagne quelques années plus tard.
Pépin le Bref meurt le 24 septembre 768.
Son mariage :
Pépin épouse une très noble dame Berthe ou Bertrade, dite au Grand Pied, certainement dû à un pied bot, entre 743 et 748. Bertrade est la petite-fille de Bertrade de Prüm, fondatrice du monastère de Prüm, et celle-ci est probablement fille du roi mérovingien Thierri III.
Elle comble de dons les églises et les villes de Bourgogne Transjurane, lorsque son mari est maire du palais de Bourgogne.
À la mort de Pépin, le royaume des Francs est partagé entre ses deux fils,
Charles, qui sera appelé Charlemagne après sa mort,
hérite de la Bourgogne, de la Provence, et une partie de la Neustrie et Carloman,
de l'Austrasie, de l'Aquitaine, et de l'autre partie de la Neustrie, mais pour quelque temps car il meurt en 771.
Son portrait :
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