Évènement du 3 août 1529 :
Traité de Cambrai, dit Paix des Dames.
Rappel du contexte :
Après le désastre de Pavie en février 1525, le roi François Ier est fait prisonnier,
par son adversaire l’empereur Charles
Quint. Il est retenu quelques temps en Italie, puis emmené en Espagne,
et termine sa détention dans le palais de l’Alcazar à Madrid.
Un premier traité est négocié et signé à Madrid en janvier 1526 afin de libérer le roi. En contrepartie de sa libération, François Ier s'engage à :
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Céder le duché de Bourgogne et le comté de Charolais à Charles Quint
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Renoncer à toute revendication sur le royaume de Naples et le duché de Milan
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Renoncer à toute revendication sur les comtés de Flandre et d'Artois
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Épouser Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint
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Réhabiliter le connétable de Bourbon et lui restituer ses biens et le dédommager
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Libérer
le prince d'Orange Philibert de Chalon-Arlay
Mais Charles Quint n’ayant pas confiance en lui, exige en sus de sa libération, l’incarcération de ses deux fils, François (8 ans),
héritier et dauphin, et Henri (7 ans), duc d'Orléans.
Le 17 mars 1526 « l’échange » entre le roi et ses enfants a lieu sur la Bidassoa, à la frontière entre les 2 royaumes.
François Ier va prendre son temps, car il n’est pas prêt à céder le duché de Bourgogne. De son côté, Charles Quint, voulant faire accélérer les choses,
s’en prend aux deux enfants en supprimant leurs serviteurs et en leur interdisant tout contact avec l’extérieur. Les deux petits sont enfermés dans une tour sans lumière, près de Ségovie,
et dorment sur de simples paillasses.
La situation désastreuse des 2 enfants
émeut les principaux dirigeants européens. C’est ainsi que deux grandes
dames vont se charger de résoudre ce terrible problème.
Louise de Savoie et Marguerite d'Autriche entrent en scène :
Marguerite qui connait bien, la mère de François Ier, Louise de Savoie, c’est la sœur de son mari Philibert II, avec qui elle a grandi à la cour de France,
au temps d’Anne de Beaujeu, lorsqu’elle était promise en mariage à Charles VIII (cousin germain de Louise). Les deux belles-sœurs décident de trouver un accord. Marguerite représente son neveu,
Charles Quint et Louise son fils, François Ier.
Le lieu de la rencontre est fixé à Cambrai à l’été 1529. Louise de Savoie s’installe à l’hôtel Saint-Paul tandis que Marguerite s’installe en face à l’abbaye de Saint-Aubert.
Elles n’ont qu’une rue à traverser, mais bientôt un pont est installé pour faciliter leur réunion. Pendant près d’un mois, elles vont discuter, affiner, et arriver finalement à un compromis.
Aucune des deux ne supportent la guerre, encore moins l’incarcération des 2 jeunes enfants. Point par point, elles vont « faire le ménage » dans la liste des termes du traité de Madrid,
en prenant en compte 2 points essentiels : la France ne veut en aucun cas céder le duché de Bourgogne et l’Empire ne doit pas perdre la face après tant de batailles qui ont mis ses finances à sec.
La sortie de l'impasse - La paix de Cambrai :
Au bout d’un mois, elles établissent un accord signé à Cambrai le 3 août 1529 avec les conditions suivantes :
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François Ier conserve le duché de Bourgogne
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François cède le comté de Charolais à Charles Quint
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François renonce aux comtés d’Artois et de Flandre
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François renonce au duché de Milan et au royaume de Naples
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François épouse Éléonore, sœur de Charles-Quint, en août 1530
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François paye 2 millions d’écus en échange de la libération de ses deux fils
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François restitue la principauté d’Orange à Philibert de Chalon-Arlay
Le traité de Cambrai établit la paix pour quelques années, mais la guerre reprit en 1536, lors de la succession du duché de Milan.
Les 2 protagonistes :
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