Évènement du 31 juillet 1396 :
Naissance au château de Rouvres, près de Dijon, de Philippe III de Bourgogne, dit le Bon.
Qui est-il ?
Il est le fils du
duc de Bourgogne Jean-sans-Peur et de la duchesse Marguerite de Wittelsbach. Il est le 4ème enfant du couple, et le seul garçon. Il porte le nom de son grand-père.
Son enfance :
Quand il naît, son père est seulement comte de Nevers, son grand-père
le duc Philippe, fondateur de la maison de Valois-Bourgogne, dit le Hardi, est toujours vivant. Son père n’est pas présent lors de sa naissance, il vient de partir en
croisade, contre les Turcs, suite à l’appel du roi de Hongrie, avec le soutien de son père.
Il vit majoritairement en Bourgogne, dès fois à Paris auprès de ses grands-parents, puis suite à son mariage avec Michelle de France, à la Cour de France.
Puis c’est dans le comté de Flandre, qu’il va recevoir son éducation, au château de Prinsenhof à Gand et dans celui de Lille, dans sa jeunesse. Là, il se familiarise avec les mœurs
et la langue de ses sujets, il est d'ailleurs éduqué par des précepteurs flamands. Il apprend le thiois et le français, langues de ses futurs sujets, et le latin.
Ses premiers moments politiques – l’alliance anglo-bourguignonne :
À 14 ans, son père le nomme comte de Charolais, pour le préparer à l’exercice du pouvoir.
Philippe devient duc de Bourgogne à vingt-trois ans, suite à l’assassinat de son père. Il succède à son père en 1419, sur le duché de
Bourgogne, les comtés de Flandre, de Bourgogne et d'Artois.
Tenant le dauphin Charles (le futur Charles VII) pour responsable du meurtre de son père, il signe le traité de Troyes avec le roi d'Angleterre
Henri V en 1420. Philippe réussit à convaincre le roi fou Charles VI, qu’il devait marier sa fille Catherine à Henri V, et reconnaître celui-ci comme son héritier !! Le duc réussit à convaincre la reine de
reconnaître son fils Charles, le dauphin, comme un enfant illégitime, et ainsi l’exclure de la succession !!
Il maintient son alliance avec l'Angleterre, mais ne lui offre qu'un faible appui contre son ennemi français.
Début décembre de la même année, le duc et la duchesse se rendent à une assemblée réunie à Mâcon sous la médiation du duc de Savoie, Amédée VIII, afin de rencontrer les ambassadeurs
du roi. Outre les deux ducs, il y avait le comte de Richemont, connétable de France, mais aussi beau-frère de Philippe, Charles de Bourbon comte de Clermont, représentant son père le duc Jean de Bourbon, les
représentants du roi étaient Renault II de Chartres, archevêque de Reims, Jean VI de Frétigny, évêque de Chartres, et Guillaume IV de Chalençon, évêque du Puy-en-Velay. Philippe accueillit avec sa courtoisie
habituelle les envoyés de Charles VII mais il déclara énergiquement qu'une réconciliation était impossible tant que les meurtriers de son père resteraient auprès du roi. Ils se séparent le 5
décembre, sans avoir pu s'entendre, le duc de Savoie s'en retourne en Bresse, le duc et la duchesse de Bourgogne à Dijon.
Le 23 mai 1430, les troupes bourguignonnes capturent Jeanne d'Arc à Compiègne. Philippe rencontre Jeanne, le soir même, mais on ignore complètement leur échange, la chancellerie
bourguignonne est muette à ce sujet. Les Anglais la réclament, alors Philippe laisse carte blanche à son vassal Jean de Luxembourg, qui l’a capturé, et ce dernier la livre aux Anglais, contre une rançon.
À partir de 1431, Philippe commence de s’éloigner de plus en plus des Anglais.
Lors du congrès d'Arras, en septembre 1435, Charles VII regrette le meurtre de Jean sans Peur, concède des terres et fait la paix avec
Philippe le Bon. En échange de ces concessions, le duc le reconnaît comme roi de France mais obtient pendant toute sa vie, l'exemption de toute vassalité, et rompt ainsi l'alliance anglo-bourguignonne.
En 1436, Philippe déclare la guerre à l’Angleterre : la guerre civile est terminée.
En 1436 le duc, Philippe le Bon, qui avait voulu reprendre aux Anglais Calais, c’était fait aider par les milices urbaines de Flandre. Mais les Gantois désertèrent l’ost ducal, très
rapidement, suivis par les autres milices. Le duc n’eut d’autre recours que de lever pitoyablement le siège. De retour chez elles, les milices brugeoises en août 1436, se mettent en grève. Le prévôt du duc est tué,
la duchesse est insultée. Le 3 septembre tous ceux qui avaient été des magistrats urbains depuis trente ans sont arrêtés. En avril 1437 des partisans du duc sont condamnés. Les marchands et les riches prennent la fuite.
Le 22 mai le duc vient à Bruges avec 3 000 Picards. Il est pris au piège, et Jean de Villers Adam, son maréchal, est tué et 22 Picards sont décapités. Le duc s’en tire par des promesses. La réaction du duc est terrible
c’est donc une guerre totale. Les troupes ducales bloque la grande place marchande, et le 4 mars 1438 la ville se soumet. Les châtiments individuels sont nombreux, les clauses économiques sont humiliantes, les amendes
sont importantes. La ville orgueilleuse est réduite au droit commun. Les autres villes n’ont pas soutenu les Brugeois.
L’extension des États Bourguignons :
Le duc Philippe le Bon est un opportuniste féroce qui va se concentrer sur la conquête des États voisins.
En 1429, Philippe rachète pour 132 000 écus le comté de Namur.
À la mort de ses deux cousins Jean (1427) et Philippe (1430), les deux fils de son oncle Antoine, Philippe hérite des duchés de Brabant et de Limbourg.
Entre 1421/1428, Philippe est occupé à lutter contre sa cousine, la comtesse d’Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Frise, Jacqueline de Bavière. Après la conquête du Hainaut en 1427,
Jacqueline battue, doit reconnaitre son cousin germain, comme l’héritier de ses
quatre comtés, par le traité de Delft en 1428, et en 1433, c’est
le traité de La Haye, ou elle doit les céder
définitivement à Philippe.
En octobre 1442, il rencontre l’empereur Frédéric III d’Habsbourg à Besançon. Dans l’Empire, il entretient une grande activité diplomatique, se ménage des réseaux d'alliances avec
les princes et les villes, tente même d'obtenir, mais en vain, de Frédéric, la couronne royale pour ses États germaniques septentrionaux en 1447. Il sera de nouveau déçu en 1454, dans cette même tentative, l'empereur
méfiant d'un duc trop puissant, évita de le rencontrer.
En 1443, la duchesse de Luxembourg Élisabeth de Görlitz, tante par alliance de Philippe, vient trouver son neveu, car les troupes de Saxe envahissent son duché. Philippe accepte
de l’aider et se fait remettre en échange de son aide, par un accord le duché de Luxembourg. Sa politique d'expansion territoriale est parachevée par la conquête de ce duché.
Philippe est désormais le plus puissant prince d'Occident. Philippe se fait appeler grand-duc d’Occident.
À la fin de sa vie, voici sa titulature complète : « Philippe, par la grâce de Dieu duc de Bourgogne, de Lothier, de Brabant et de Limbourg, comte de Flandre, d'Artois,
de Bourgogne, de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Namur, marquis du Saint Empire, seigneur de Frise, de Salins et de Malines. »
Il porte alors la maison de Bourgogne à son plus haut degré de puissance et de prestige.
La fin de sa carrière : c'est ici
Son portrait :
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