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Évènement du 11 Janvier 887 :

Le roi Boson mourut le 11 janvier 887, il fut enterré à Vienne dans la cathédrale Saint-Maurice.
Qui était-il ?
Il était le fils d’un noble de Lotharingie, Bivin, qui fut comte et abbé laïc à Gorze (abbaye
proche de Metz), et d’une noble dame dont le nom ne nous n'ait pas parvenu.
Elle était la fille du
comte Boson de Verceil, sœur de l'impératrice Teutberge. Son père le comte Bivin, serait un descendant de Jérôme, fils naturel de Charles Martel. Boson, a
eu deux frères connus,
Richard, qui sera comte d’Auxerre,
comte de Sens, marquis puis duc de Bourgogne, et Bivin, lui
sera comte à Gorze ; et une sœur Richilde, décrite ci-dessous.
Sa vie politique sous les rois Charles le Chauve et Louis le Bègue :
Sa montée en puissance, fut liée au mariage le 22 janvier 870, du
roi Charles le Chauve, avec sa sœur Richilde, qui était probablement la maîtresse
du roi. Le roi s’appuya alors sur son nouveau beau-frère Boson, pour gouverner.
Lors du traité du 8 août 870 à Meerssen, Louis le Germanique et Charles le Chauve se
partagèrent le royaume de Lotharingie de leur neveu
Lothaire II, qui venait de décéder. Le duc Girard, conseiller de Lothaire
II, refusa ce partage et entra en rébellion contre Charles. Mais ce dernier
avait l’appui des archevêques de Lyon et de Vienne, les troupes de
Charles assiégèrent en décembre, dans Vienne, les armées de Girard sous le
commandement de sa femme Berthe. La ville résista, mais les troupes royales
dévastèrent la campagne, Girard accourut et demanda une capitulation
honorable. Lui et sa femme se retirèrent à Avignon où sur leurs terres de
Vézelay (les deux hypothèses sont défendues par les historiens), où ils
finirent leurs jours. Ainsi se termina la carrière politique de cet aristocrate que la
légende s’emparera, quelques années plus tard sous le vocable de la chanson
de geste de "Girard de Roussillon".
Charles annexera le Lyonnais et le Viennois dans son
royaume et fin 870 ou début 871, il les concèdera à Boson.
À l’automne 871, Boson fut l’exécuteur testamentaire, en compagnie du
marquis Bernard Plantevelue, du comte Eudes qui avait été en possession des comtés de Mâcon et
d'Autun.
L’année suivante, la montée en puissance de Boson continua, Charles le Chauve, le nomma conseiller et chambrier de son fils Louis le Bègue
qui était roi d’Aquitaine.
Dès 872, Charles s’intéressait à la succession de son neveu, Louis II l’empereur et roi d'Italie, il
était prêt à intervenir et fit un long séjour en Bourgogne, on le vit à Besançon
et
à Pontailler.
À la mort de l’empereur d'occident et roi d'Italie, Louis II, en 875, Charles le Chauve partit se faire couronner empereur à Rome, par le pape Jean VIII, le 25 décembre, il
fut couronné,
soixante-quinze ans après son grand-père, Charlemagne. L’empereur nomma son beau-frère Boson, duc d'Italie et duc de Provence.
En février 876, Boson reçut à Pavie le titre de vice-roi sur ce royaume, au départ de Charles le Chauve pour la Francie. Cette même année, il épousa Ermengarde,
le seul enfant survivant de l’empereur défunt Louis II.
Rappelé début 877, par Charles le Chauve, Boson confia le
gouvernement de l’Italie et de la Provence, à son frère Richard le Justicier
et au comte d'Auxerre, Hugues l’Abbé.
En mars, il porta sur les fonts baptismaux, son neveu, le fils de sa sœur Richilde et de Charles le Chauve, appelé Charles
comme son père.
À la mort de son oncle, le comte Echard, Boson reçut de son
impérial beau-frère, une partie des fiefs du défunt, notamment les comtés de Mâcon et
de Chalon-sur-Saône.
Boson était possesseur de toute la vallée du Rhône et de la Saône (Provence, Viennois, Lyonnais, Mâconnais et Chalonnais).
L’empereur convoqua les grands au plaid de Quierzy-sur-Oise le 14 juin 877, une partie d’entre eux
n'étaient présents, toutefois Charles demanda à son fils Louis de prendre
conseil auprès d’eux.
Puis Charles partit une dernière fois, pour l'Italie à l’appel du pape, pour lutter contre les Sarrasins. Charles passa par Besançon, où il rencontra Boson, et
rejoignit l’Italie,
mais sans son beau-frère.
Il fit couronner en Lombardie, Richilde comme impératrice par le
pape.
Lors de son arrivée sur le sol italien, Charles réclama des renforts, mais les
grands du royaume
s'étaient soulevés, et refusèrent d’aller au secours de l’empereur, qui
selon eux, avait « déserté » son royaume. En effet ils n’étaient pas d’accord
avec lui sur cette expédition, prétextant que la lutte contre les Normands était plus importante pour le royaume
de Francie. Les chefs des révoltés étaient les quatre hommes forts du royaume, le
duc Boson, et les trois marquis : Hugues l’Abbé, Bernard Plantevelue et Bernard de
Gothie. N’ayant pas le secours attendu, Charles fit demi-tour, mais il
mourut lors du voyage retour au pied du Mont Cenis, il fut enterré à Nantua.
De sa seconde épouse, il eut 5 enfants, mais un seul survécut, une
fille prénommée Rothilde.
En mai 878, Boson et sa femme Ermengarde, reçurent à Arles, le pape Jean VIII qui
venait chercher des renforts en Francie, car il était en conflit avec Lambert de Spolète et
Adalbert de Toscane. Boson escorta par Lyon, Chalon et Langres, jusqu’à Troyes le pape,
ou un grand concile fut organisé, en présence de Louis le Bègue, qui venait d’être élu roi de Francie.
Lors de ce concile
du 11 septembre 878, une promesse de mariage fut conclue, entre Ermengarde, fille de Boson, et Carloman, fils de Louis le Bègue.
Le pape demanda à Louis de l’accompagner à Rome pour le couronner empereur, mais le roi refusa, trop malade pour un tel déplacement, et demanda
à Boson d'accompagner le souverain
pontife. Ils prirent le chemin du retour en passant par le Mont Cenis,
pendant ce voyage, les deux hommes avaient-ils conclut des accords ? Le pape avait besoin d’aide et à défaut du roi des Francs, il se contenta de Boson, et il avait pour ce
dernier beaucoup d’affection, il souhaitait convaincre les Grands d’Italie de choisir son protégé comme
nouveau roi. Mais une fois arrivé à Pavie, Boson ne souhaita pas donner suite à la proposition du pape, car il n’avait pas
les ressources militaires suffisantes pour lutter contre ses potentiels concurrents
italiens, il prit alors le chemin de retour.
À la mort de Louis II le Bègue, fils de Charles le Chauve, le 11 avril 879, les insignes royaux
furent donnés au comte d'Autun Thierry le Chambrier,
pour qu’il les apporta aux deux fils du souverain, Louis III et Carloman.
Pour accomplir cette mission, Thierry avait besoin de l’appui de Boson, qui
était aussi son beau-fils, depuis son remariage avec la mère de Boson.
Aussi pour faire accepter par les grands, la succession de Louis, les deux hommes
passèrent un accord par un échange
de biens, Thierry donna le comté d’Autun à Boson, et ce dernier lui donna les églises qu’il
possédait dans cette région.
En juillet 879, Boson et Ermengarde donnèrent à l’abbaye de Montiéramey,
en Champagne, les biens qu’ils avaient reçus de Charles le Chauve dans le
comté de Lassois. Dans cet acte, les époux montrèrent une ambition
forte d’indépendance en évitant de faire référence à leur vassalité, vis à vis des
deux jeunes rois des Francs, Boson s’intitula « moi, Boson par la grâce de Dieu, … ». On
pouvait déjà voir poindre les
évènements qui allaient suivre.
La royauté :
Les archevêques Robert d’Aix-en-Provence, Rostaing d'Arles, Thierry de Besançon, Aurélien de Lyon, Teutran de Tarentaise, et Otran de Vienne, et leurs vingt et un évêques, parmi eux,
Gerbaud de Chalon-sur-Saône, Gontard de Mâcon et Jérôme de Lausanne, et l’abbé Geilon de Tournus, parmi les laïques il y avait Richard, son frère, se réunirent en concile
le 15 octobre 879 au château de Mantaille, près de Vienne sur le Rhône, pour choisir l’homme le plus apte à protéger l’Église et le pays. Ils choisirent comme roi, Boson. Ce royaume reprenait toutes les possessions
de Boson (Provence, Viennois, Lyonnais, Mâconnais, Chalonnais et Autunois), mais également tous les diocèses de ceux qui l’avaient
élu (Beaune, Besançon, Lausanne, Genève, Tarentaise, Grenoble, Valence, Uzès, Gap, Die, Orange, Avignon, Arles, Aix,
Apt, Marseille, Toulon).
La Burgondie initiale était restaurée, Boson installa sa capitale à Vienne, tout près de l’église Saint-Maurice, protecteur traditionnel de la Bourgogne, et se dota d’une chancellerie. Adalgaire, évêque d’Autun assura un moment le rôle d’archichancelier du nouveau royaume.
Boson aurait été sacré quelques jours plus tard par l’archevêque de Lyon, Aurélien, qui succèdera à Adalgaire au poste d’archichancelier du royaume, mais pas d’écrit certain sur ce
second sacre.
Le pape Jean VIII qui avait pourtant offert la couronne d'Italie à Boson en 878, refusa cette élection et traita le nouveau roi de tyran et d’usurpateur. Le pape ne comprenait pas
qu’un homme qui pouvait sauver l’empire, s’intéressait seulement à des intérêts personnels. En d’autres termes, si Boson avait revendiqué la succession à l’empire, il aurait eu le soutien du pape !
Ses luttes
contre les Carolingiens :
Dès les premiers mois de son règne, Boson intervenait comme souverain dans son royaume, de nombreux actes sur les comtés de Mâcon, Chalon, Autun, Genève, Lyon, Tarentaise sont
attestés dès 879.
Le couronnement de Boson eut pour effet de resserrer les liens entre les rois carolingiens. Louis III le Germanique et Charles III le Gros rejoignirent dans la lutte leurs cousins
occidentaux Louis III et Carloman II. Ils se rencontrèrent en juin 880, à Gondreville en Moselle et se
mirent d’accord pour lutter contre Boson.
Afin de consolider sa position dans le nord de son royaume, Boson nomma en juillet 880, l’abbé Geilon de Tournus, à la tête de l’évêché de Langres.
Les troupes carolingiennes récupèrent sans combat, les villes de la Bourgogne Éduenne et Jurassienne, sauf Mâcon qui nécessita un siège. Après la prise de cette ville, Boson, se réfugia
dans Vienne. En septembre 880, les rois carolingiens se retrouvèrent tous ensembles devant Vienne. À partir de là, les sources divergent, avait-il laissé la ville sous le commandement de son épouse ou commandait-il en
personne les troupes, de toute manière, la ville était fortement protégée, et elle résista.
En novembre, Charles le Gros quitta le siège et se rendit en Italie, à l’appel du pape, pour recevoir la couronne de ce pays, et succéder à son frère Carloman. Les deux rois occidentaux,
Louis et Carloman, se retirèrent à leur tour, fin novembre, car dans le nord de la Francie, les Normands continuaient leur razzia.
Dès le début de 881, Boson était libre d’agir dans le Viennois. Entre temps, Charles le Gros avait été élu empereur d’Occident.
Dans la lutte pour le maintien à la tête de son royaume, Boson ne sembla pas avoir compter sur une prise de position très claire de son frère
Richard. Toutefois, le comte Richard qui
s'accapara ou décrocha le comté d'Autun, en 880, au détriment de Boson, avec l'appui des rois de Francie, n'était
pas son frère. Il s'agissait du fils de Thierry le Chambrier, l'ex-comte d'Autun, qui s'appelait également Richard,
mais qui était son demi-frère, depuis le remariage de la mère de Boson avec Thierry le Chambrier.
Mais c'est peut-être Richard, frère de Boson, qui en 882, vint chercher sa belle-sœur, la reine Ermengarde, son neveu Louis et ses deux nièces Engelberge et Ermengarde, à Vienne,
pour les emmener sur ses terres en Bourgogne.
La guerre reprit en août 882, Carloman était sous les
murs de Vienne, lorsqu’il apprit la mort de son frère Louis. Il leva le camp pour recueillir
sa succession. Il confia le
commandement de son armée, au comte Richard d'Autun, fils de Thierry le
Chambrier. La ville fut pillée et incendiée.
On ne sait pas grand-chose de la suite, Boson continua-t-il de régner ou
disparut-il ? Il
est fort probable d’envisager plutôt une continuation du règne de Boson,
plutôt qu’une disparition.
Mais l’étendue de son pouvoir fut réduite au minimum au Viennois, et peut-être à d’autres comtés, mais les sources sont très rares et contradictoires. Boson n’avait plus autorité sur le Lyonnais, ni sur la Provence.
Ces deux régions passèrent sous la suzeraineté de Carloman.
En 884, Charles III le Gros troisième fils de Louis II le Germanique, empereur d'Occident depuis 881,
fut élu roi des Francs Occidentaux, après la mort de ses cousins Louis III et
Carloman II. Reconnut-il Boson, comme roi de Provence, sous la simple condition d’hommage au royaume des Francs ?
C’est une hypothèse qui peut expliquer la mort de Boson, en tant que roi, mais on peut aussi admettre qu’il n’accepta jamais la royauté de Boson, mais ne réussit jamais à le renverser.
Dans l’été 886, Bernard Plantevelue, comte d’Auvergne, mais également comte de Mâcon et comte de Lyon, chargé de surveiller Boson, pour le compte des rois carolingiens, trouva la
mort en combattant le roi de Provence.
Boson sortit vainqueur de sa lutte contre les
Carolingiens, mourut roi le 11 janvier 887, dans une dernière charte de sa vie, il
s'intitule "Burgundiorum Ausonorumque Rex". Il fut enterré à Vienne dans la cathédrale Saint-Maurice.
À sa mort, il laissa sous la protection de sa femme Ermengarde, son fils Louis, et ses deux filles. Ermengarde pour assurer la succession de
son fils, conduisit Louis auprès de l’empereur Charles le Gros à Kirchen, près de Bâle, en mai 887, pour qu’il l’adopte, ce que fit le souverain.
Les Bourgogne au IXème siècle :
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