Évènement du
14 Janvier 1200 :
Otton Ier de Hohenstaufen, comte de Bourgogne, depuis 1189, décède.
Son origine bourguignonne :
Il est le fils de l'empereur
Frédéric de Hohenstaufen, dit Barberousse, et de la comtesse
Béatrice de Bourgogne, et le petit-fils du comte
Renaud III de Bourgogne.
Frédéric Barberousse a épousé
l’héritière du comté de Bourgogne en 1156, dans la cathédrale de Wurtzbourg, Béatrice de Bourgogne, comtesse de Bourgogne. L’empereur Germanique devient comte de Bourgogne, la
Comté est liée directement à son souverain.
De l’union de Frédéric et de Béatrice naitront 12 enfants, 4 filles et 8 garçons. Henri est le deuxième fils du couple, à la mort de son frère ainé, Frédéric, c’est lui l’héritier
des titres de son père, son frère cadet Otton, sera lui désigné à la succession de leur mère, il recevra le titre de comte palatin de Bourgogne.
Son gouvernement :
À la mort de Fréderic, selon le partage de 1189, réalisé à Haguenau, il laisse le comté de Bourgogne, héritage de son épouse, à son
septième fils Otton Ier.
Le nouveau comte prend le titre de comte palatin de Bourgogne, qu’on lit dans les chartes de cette époque. Il trouve une opposition à son investiture, dans la branche cadette des
comtes de Bourgogne, issue de Guillaume IV, frère de Renaud III, de la part du comte d'Auxonne Étienne III de
Bourgogne. Celui-ci exclut de l'héritage comtois s'emploie à miner l'autorité impériale.
Otton a passé sa jeunesse en Germanie et c'est dans ce pays qu'il préfère séjourner, il montre peu d'intérêt à ses domaines de Bourgogne où il ne réside que très rarement. Il se fait
représenter par un bailli.
En 1192, Etienne III de Bourgogne, se fait appeler abusivement, comte de Bourgogne, mais l’année suivante au traité de Poligny, Etienne doit s’incliner devant
Otton, et renonce aux
terres de Scey-sur-Saône et de Ferrières, et au titre.
Otton est en lutte contre le comte de Montbéliard, Amédée de Montfaucon, suite de la construction par
Otton de la place forte de Clerval, située à la frontière du comté de Montbéliard
et qui par sa position menace les terres du comte de Montbéliard. Otton tue de ses propres mains, le comte en 1195.
Début 1196, pour montrer sa puissance, il parcourt son comté de Bourgogne depuis l'Alsace jusqu'à Besançon, avec son frère l'empereur Henri VI et l'archevêque de Besançon,
Amédée de Dramelay.
Cette même année, à la mort de son jeune frère, Conrad, duc de Souabe, il s’empare de force des terres alsaciennes de celui-ci, le conflit avec les autres héritiers va durer quatre années.
Au cours des hostilités, il avait attaqué le château de Hunebourg défendu par Eberhard de Hunebourg, frère de l'évêque de Strasbourg Conrad. Eberhard fut tué lors de la prise du château, par
Otton, qui lui porta le
coup fatal. Pour se venger, l'évêque avait alors envahi les terres alsaciennes de son adversaire, et les avait ravagées. Une trêve fut conclue entre les deux parties vers le début septembre 1197. Mais le 27 septembre,
Otton attira le comte de Ferrette Ulrich Ier, cousin d’Amédée de Montfaucon, et soutien de l'évêque de Conrad de Strasbourg, pour des négociations, et l'assassina de ses propres mains.
En l'espace de trois ans, le comte Otton avait assassiné trois nobles de haut lignage, il voit alors se dresser contre lui, en Alsace et en Bourgogne, une opposition forte de la
noblesse locale.
A la mort de l'empereur Henri VI début septembre 1197, sa succession va mettre à feu et à sang l'Alsace, l'évêque de Strasbourg ravagent les terres détenues par l'empereur et
celles du comte de Bourgogne. Philippe de Souabe, frère d'Henri VI et d'Otton Ier, est en lutte pour la succession à la couronne germanique contre Othon de Brunswick. Le comte soutient évidemment son frère Philippe,
et s'absente du comté de Bourgogne.
Début 1198, le comte Etienne avec son
gendre le comte de Montbéliard, Richard de Montfaucon, en profitent et
s'emparent de certains domaines du palatin. Pour l'aider dans son entreprise Etienne rechercha l'alliance du duc de Bourgogne Eudes III, aussi il se déclara jurable et rendable au duc, de son comté d'Auxonne qui
n'était pas un fief du comte palatin. En échange, Eudes III s'engagea à prêter mainforte à son nouveau vassal contre le comte Otton. Le duc de Bourgogne venait de réaliser le premier pas pour étendre l'influence
du duché sur le comté.
En Alsace, une coalition menée par l’évêque Berthold de Bâle et le duc Berthold V de Zahringen, reprend les places conquises par
Otton, et dès 1199, Otton a perdu ses conquêtes alsaciennes.
Le comte de Montbéliard envahit le nord et l'est du comté de Bourgogne et dévasta
l'abbaye de Luxeuil qui était favorable au parti de Philippe de Souabe et envahit les
terres de l'archevêque de Besançon. Il parvint à capturer ce dernier et le retint prisonnier dans son château de Montbéliard. Dans le même temps Étienne avait soulevé le reste de la Comté.
Otton demanda l'appui de
l'empereur Philippe qui se porta au secours de son frère. Il entra dans le comté au mois de juin
1199 à la tête d'une armée, soumit le comte de Montbéliard, rendit à la liberté à
l'archevêque de Besançon et réduisit à l'obéissance tous les barons qui avaient pris les armes contre lui. Étienne et ses alliés
déposèrent les armes mais le comte d'Auxonne n'avait pas abandonné
ses prétentions.
Otton avait épousé en 1190 Marguerite de Blois, fille du comte Thibaut V de Blois et d'Alix de France, celle-ci fille du roi Louis VII et de la duchesse Aliénor d'Aquitaine.
À la mort d’Otton, le 14 janvier 1200, son corps est déposé dans
l'église Saint-Etienne de Besançon, puis transféré dans la
cathédrale Saint-Jean au XVIIème. Il laisse deux filles, l’aînée Jeanne Ière hérite du comté, mais elle a
seulement 9 ans, c’est sa mère qui exerce la régence, mais elle meurt rapidement, en 1205, et c’est sa sœur cadette, Béatrice II qui hérite du comté de Bourgogne, elle a 13 ans, et sa mère continue sa régence.
Béatrice épousera en 1208, le duc Othon de Méranie. Une lutte régulière va
opposer le futur comte de Bourgogne avec le comte Etienne III d'Auxonne.
Marguerite avait sollicité son beau-frère le roi de Germanie, Philippe de Souabe ou Hohenstaufen, pour l’investiture du comté en 1202, le roi lui confirme sa charge de régente, et il
vint dans l’été à Besançon et fut reçu par l’archevêque Amédée de Neufchâtel ou de Dramelay et la comtesse Marguerite.
Son portrait (cathédrale Saint-Jean à Besançon) :
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