Événement du 15 octobre 879 :

Le duc et comte Boson devient roi sur la Bourgogne et la Provence.
Qui est Boson :
C'est ici
En juillet 879, Boson et Ermengarde donnent à l’abbaye de Montiéramey les biens qu’ils avaient reçus de Charles le Chauve dans le Lassois. Dans cet acte, les époux montrent une ambition forte d’indépendance en évitant de faire référence à leur vassalité, vis à vis du roi des Francs, Boson s’intitule « moi, Boson par la grâce de Dieu, … ». On voit poindre les événements qui vont suivre.
La royauté :
Les archevêques Robert d’Aix-en-Provence, Rostaing d'Arles, Thierry de Besançon, Aurélien de Lyon, Teutran de Tarentaise, et Otran de Vienne, et leurs vingt et un évêques, parmi eux, Gerbaud de Chalon-sur-Saône, Gontard de Mâcon et Jérôme de Lausanne, et l’abbé Geilon de Tournus,
parmi les laïques il y a Richard, son frère, se réunissent en concile le 15 octobre 879 au château de Mantaille, près de Vienne sur le Rhône, pour choisir l’homme le plus apte à protéger l’Église et le pays. Ils choisissent comme roi, Boson.
Ce royaume reprend toutes les possessions de Boson, mais également tous les diocèses de ceux qui l’ont élu (Besançon, Beaune, Autun, Chalon, Lausanne, Mâcon, Genève, Lyon, Vienne, Tarentaise, Grenoble, Valence, Uzès, Gap, Die, Orange, Avignon, Arles, Aix, Apt, Marseille, Toulon).
La Burgondie initiale est restaurée, Boson installe sa capitale à Vienne, tout près de l’église Saint-Maurice, protecteur traditionnel de la Bourgogne, et se dote d’une chancellerie. Adalgaire, évêque d’Autun assure un moment le rôle d’archichancelier du nouveau royaume.
Boson aurait été sacré quelques jours plus tard par l’archevêque de Lyon, Aurélien, qui succèdera à Adalgaire au poste d’archichancelier du royaume, mais pas d’écrit certain sur ce second sacre.
Le pape Jean VIII qui avait pourtant offert la couronne d'Italie à Boson en 878, refuse cette élection et traite le nouveau roi de tyran et d’usurpateur. Le pape ne comprend pas qu’un homme qui peut sauver l’empire, s’intéresse seulement à des intérêts personnels. En d’autres termes, si Boson avait revendiqué la succession à l’empire, il aurait eu le soutien du pape !
Dès les premiers mois de son règne, Boson intervient comme souverain dans son royaume, de nombreux actes sur les comtés de Mâcon, Chalon, Autun, Genève, Lyon, Tarentaise sont attestés dès 879.
Le couronnement de Boson a pour effet de resserrer les liens entre les rois carolingiens. Louis III le Germanique et Charles III le Gros rejoignent dans la lutte leurs cousins occidentaux Louis III et Carloman II. Ils se rencontrent en juin 880, à Gondreville en Moselle et se mettent d’accord pour lutter contre Boson.
Afin de consolider sa position dans le nord de son royaume, Boson nomme en juillet 880, l’abbé Geilon de Tournus, à la tête de l’évêché de Langres.
Les troupes carolingiennes récupèrent sans combat, les villes de la Bourgogne Éduenne et Jurassienne, sauf Mâcon qui nécessite un siège. Après la prise de cette ville, Boson, se réfugie
dans Vienne. En septembre 880, les rois carolingiens se retrouvent tous ensembles devant Vienne. À partir de là, les sources divergent, a-t-il laissé la ville sous le commandement de son épouse ou commande-t-il en
personne les troupes, de toute manière, la ville est fortement protégée, et elle résiste.
En novembre, Charles le Gros quitte le siège et se rend en Italie, à l’appel du pape, pour recevoir la couronne de ce pays, et succéder à son frère Carloman. Les deux rois occidentaux,
Louis et Carloman, se retirent à leur tour, fin novembre, car dans le nord de la Gaule, les normands continuent leur razzia.
Dès le début de 881, Boson est libre d’agir dans le Viennois. Entre temps, Charles le Gros a été élu empereur d’Occident.
Dans la lutte pour le maintien à la tête
de son royaume, Boson ne semble pas avoir compter sur une prise de position
très claire de son frère Richard. Le comte Richard qui s'accapare ou obtient
le comté d'Autun, en 880, au détriment de Boson, avec l'appui des rois de
Francie, n'est pas son frère. Il s'agit du fils de Thierry le Chambrier,
l'ex-comte d'Autun, qui s'appelle également Richard, mais qui est son
demi-frère, depuis le remariage de sa mère.
Mais c'est peut-être Richard, frère de Boson, qui en 882, vient chercher sa belle-sœur, la reine Ermengarde, son neveu Louis et ses deux nièces Engelberge et Ermengarde, à Vienne,
pour les emmener sur ses terres en Bourgogne.
La guerre reprend en août 882, Carloman est sous les murs de Vienne, lorsqu’il apprend la mort de son frère Louis. Il lève le camp pour recueillir la succession. Il confie le
commandement de son armée, à un comte Richard, qui n’est pas le frère de Boson. La ville est pillée et incendiée.
On ne sait pas grand-chose de la suite, Boson continue-t-il de régner ou disparaît-il ? Il est fort probable d’envisager plutôt une continuation du règne de Boson, qu’une disparition.
Mais l’étendue de son pouvoir est réduite au minimum au Viennois, et peut-être à d’autres comtés, mais les sources sont très rares et contradictoires. Boson n’a plus autorité sur le Lyonnais, ni sur la Provence.
Ces deux régions passent sous la suzeraineté de Carloman.
En 884, Charles III le Gros troisième fils de Louis II le Germanique, empereur d'Occident depuis 881, est élu roi des Francs Occidentaux, après la mort de ses cousins Louis III et
Carloman II. Reconnaît-il Boson, comme roi de Provence, sous la simple condition d’hommage au royaume des Francs ?
C’est une hypothèse qui peut expliquer la mort de Boson, en tant que roi, mais on peut aussi admettre qu’il n’accepta jamais la royauté de Boson, mais ne réussit jamais à le destituer.
Dans l’été 886, Bernard Plantevelue, comte d’Auvergne, mais également comte de Mâcon et comte de Lyon, chargé de surveiller Boson, pour le compte des rois carolingiens, trouve la
mort en combattant le roi de Provence.
Boson sortit vainqueur de sa lutte contre les Carolingiens, meurt roi le 11 janvier 887,
dans une dernière charte de sa vie, il s'intitule "Burgundiorum Ausonorumque Rex". Il est enterré à Vienne dans la cathédrale Saint-Maurice.
À sa mort, il laisse sous la protection de sa femme Ermengarde, son fils
Louis, et ses deux filles. Ermengarde pour assurer la succession de son fils, conduit Louis auprès de l’empereur Charles le Gros à Kirchen, près de Bâle, en mai 887, pour qu’il
l’adopte, ce que fit le souverain.
Son portrait :


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