Évènement du 15 octobre 879 :
Le duc et comte Boson devient roi sur la Bourgogne et la Provence.
Qui est-il ?
Il est le fils d’un noble de Lotharingie, Bivin, qui fut comte et peut-être abbé laïc à Gorze (près de Metz), et d’une noble dame dont le nom est inconnu, qui était la fille du
comte Boson de Verceil, sœur de l'impératrice Teutberge. Son père le comte Bivin, serait un descendant de Jérôme, fils naturel de Charles Martel. Boson, a deux frères connus,
Richard, comte d’Auxerre puis duc de Bourgogne, et Bivin, lui comte à Gorze ; et une sœur Richilde, que nous retrouverons plus tard.
Sa vie politique sous Charles le Chauve et Louis le Bègue :
Sa montée en puissance, est liée au mariage le 22 janvier 870, de Charles le Chauve, avec sa sœur Richilde, qui était probablement la maîtresse
du roi. Le roi s’appuie alors sur son nouveau beau-frère Boson, pour gouverner.
Lors du traité du 8 août 870 à Meerssen, Louis le Germanique et Charles le Chauve se partagent le royaume de Lotharingie de leur neveu décédé
Lothaire II.
Fin 870, début 871, Charles le Chauve nomme Boson, gouverneur et comte du Lyonnais et du Viennois, charge occupée jusqu’à présent par le duc Girard, régent du royaume de Lothaire II.
À l’automne 871, Boson est l’exécuteur testamentaire, en compagnie de Bernard Plantevelue, du comte Eudes, possesseur des comtés de Mâcon et de Dijon.
L’année suivante, la montée en puissance de Boson continue, Charles le Chauve, le nomme conseiller et chambrier de son fils Louis le Bègue, roi d’Aquitaine.
Dès 872, Charles s’intéresse à la succession de son neveu, Louis II l’empereur et roi d'Italie, il est prêt à intervenir et fait un long séjour en Bourgogne, on le voit à Besançon,
à Pontailler.
À la mort de l’empereur d'occident et roi d'Italie, Louis II, en 875, Charles le Chauve part se faire couronner empereur à Rome, par le pape Jean VIII, le 25 décembre, il est couronné,
soixante-quinze ans après son grand-père, Charlemagne. L’empereur nomme son beau-frère Boson, duc d'Italie et duc de Provence.
En février 876, Boson reçoit à Pavie le titre de vice-roi sur ce royaume, au départ de Charles le Chauve pour la Francie. Cette même année, il épouse Ermengarde, la seule fille survivante de l’empereur défunt Louis II.
Rappelé début 877, par Charles le Chauve, Boson confie l’Italie et la Provence, à son frère Richard le Justicier et au comte d'Auxerre, Hugues l’Abbé, comme missus.
En mars, il porte sur les fonts baptismaux, son neveu, le fils de sa sœur Richilde et de Charles le Chauve.
À la mort de son oncle, le comte Echard, Boson reçoit de son beau-frère impérial, des fiefs dans les comtés du défunt, c’est à dire ceux de Mâcon et Chalon-sur-Saône.
Boson est possesseur de pratiquement toute la vallée du Rhône et de la Saône (Provence, Viennois, Lyonnais, Mâconnais et Chalonnais).
L’empereur convoque les Grands au plaid de Quierzy-sur-Oise le 14 juin 877, une partie d’entre eux ne sont pas présents, mais Charles demande à son fils Louis de prendre
conseil auprès d’eux.
Puis Charles part une dernière fois, pour l'Italie à l’appel du pape, pour lutter contre les Sarrasins. Charles passe par Besançon, où il rencontre Boson, et part rejoindre l’Italie,
mais sans son beau-frère.
Charles réclame des renforts, mais les Grands du royaume se sont soulevés, et refusent d’aller au secours de l’empereur, qui a « déserté » son royaume, car ils n’étaient pas d’accord
avec lui sur cette expédition, prétextant que la lutte contre les Normands était plus importante pour le royaume
de Francie. Les révoltés sont les 4 hommes forts du royaume, Boson, Hugues l’Abbé, Bernard Plantevelue et Bernard de
Gothie. N’ayant pas le secours attendu, Charles fait demi-tour, mais il meurt lors du voyage retour au pied du Mont Cenis, il est enterré à Nantua.
En mai 878, Boson et sa femme Ermengarde, reçoivent à Arles, le pape Jean VIII qui vient chercher des renforts en Francie, car il est en conflit avec Lambert de Spolète et
Adalbert de Toscane. Boson escorte par Lyon, Chalon et Langres, jusqu’à Troyes le pape, qui réunit un grand concile, en présence de Louis le Bègue, qui vient d’être élu roi de Francie. À l’ordre du jour de ce concile
du 11 septembre 878, une promesse de mariage est conclue, entre Ermengarde, fille de Boson, et Carloman, fils de Louis le Bègue.
Le pape demande à Louis de l’accompagner à Rome pour le couronner empereur, mais le roi refuse, trop malade pour un tel déplacement, et désigne Boson pour accompagner le souverain
pontife. Ils prennent le chemin du retour en passant par le Mont Cenis, les deux hommes ont-ils conclut des accords ? Le pape a besoin d’aide et à défaut du roi des Francs, il se contente de Boson, et il a pour ce
dernier beaucoup d’affection, il souhaite convaincre les Grands d’Italie de choisir son protégé comme roi. Mais une fois arrivé à Pavie, Boson ne souhaite pas donner suite à la proposition du pape, car il n’a pas
les ressources militaires suffisantes pour lutter contre ses potentiels concurrents, il prend alors le chemin de retour.
À la mort de Louis II le Bègue, fils de Charles le Chauve, le 11 avril 879, les insignes royaux sont donnés à Thierry le Chambrier,
pour qu’il les apporte aux deux fils du souverain, Louis III et Carloman. Thierry a besoin de l’appui de Boson, qui est aussi son beau-fils, depuis son remariage avec la mère de Boson.
Aussi pour faire accepter par les Grands, la succession de Louis, les deux hommes passent un accord par un échange
de biens, Thierry donne le comté d’Autun à Boson, et ce dernier lui donne les églises qu’il possède dans cette région.
En juillet 879, Boson et Ermengarde donnent à l’abbaye de Montiéramey les biens qu’ils avaient reçus de Charles le Chauve dans le Lassois. Dans cet acte, les époux montrent une ambition
forte d’indépendance en évitant de faire référence à leur vassalité, vis à vis du roi des Francs, Boson s’intitule « moi, Boson par la grâce de Dieu, … ». On voit poindre les
évènements qui vont suivre.
La royauté :
Les archevêques Robert d’Aix-en-Provence, Rostaing d'Arles, Thierry de Besançon, Aurélien de Lyon, Teutran de Tarentaise, et Otran de Vienne, et leurs vingt et un évêques, parmi eux,
Gerbaud de Chalon-sur-Saône, Gontard de Mâcon et Jérôme de Lausanne, et l’abbé Geilon de Tournus, parmi les laïques il y a Richard, son frère, se réunissent en concile
le 15 octobre 879 au château de Mantaille, près de Vienne sur le Rhône, pour choisir l’homme le plus apte à protéger l’Église et le pays. Ils choisissent comme roi, Boson. Ce royaume reprend toutes les possessions
de Boson, mais également tous les diocèses de ceux qui l’ont élu (Besançon, Beaune, Autun, Chalon, Lausanne, Mâcon, Genève, Lyon, Vienne, Tarentaise, Grenoble, Valence, Uzès, Gap, Die, Orange, Avignon, Arles, Aix,
Apt, Marseille, Toulon).
La Burgondie initiale est restaurée, Boson installe sa capitale à Vienne, tout près de l’église Saint-Maurice, protecteur traditionnel de la Bourgogne, et se dote d’une chancellerie.
Adalgaire, évêque d’Autun assure un moment le rôle d’archichancelier du nouveau royaume.
Boson aurait été sacré quelques jours plus tard par l’archevêque de Lyon, Aurélien, qui succèdera à Adalgaire au poste d’archichancelier du royaume, mais pas d’écrit certain sur ce
second sacre.
Le pape Jean VIII qui avait pourtant offert la couronne d'Italie à Boson en 878, refuse cette élection et traite le nouveau roi de tyran et d’usurpateur. Le pape ne comprend pas
qu’un homme qui peut sauver l’empire, s’intéresse seulement à des intérêts personnels. En d’autres termes, si Boson avait revendiqué la succession à l’empire, il aurait eu le soutien du pape !
La fin de sa vie,
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Son portrait :
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