Évènement du 17 février 1454 :
Banquet du faisan à Lille organisé par le duc Philippe le Bon.
Rappel des festivités :
Philippe le Bon invite lors des fiançailles, de sa cousine Élisabeth de Bourgogne ou de Nevers, avec son neveu, le duc Jean de Clèves, les puissants de l’Europe chrétienne, afin de se mobiliser
pour lutter contre le péril turc. En effet, Constantinople est tombé aux mains des Ottomans le 19 mai 1453.
À Lille, dans le château de la salle, ancien palais des comtes de Flandre, le grand-duc d’Occident tente au cours de ce banquet, qui restera dans les mémoires des invités, de ranimer
l’idée d’une croisade, en prononçant son serment de se croiser, discours qu’on appellera le vœu du Faisan. Mais le duc ne recevra pas beaucoup de résonances favorables à son initiative.
Si ce banquet est resté dans les mémoires collectives, c’est qu’il a marqué tous les invités, par son gigantisme, et qu’il a été décrit par les chroniqueurs de l’époque
(notamment Olivier de la Marche).
Les salles du château sont richement décorées : vaisselles, mobiliers, tapisseries et autres décorations. Le décorum se complète aussi par la présence d'un lion censé garder une statue représentant une femme nue dont
le sein dissimule une fontaine d'hypocras pour les convives. Dans le menu des réjouissances servies aux invités, il y a des musiciens, danseurs, nains, géants, contorsionnistes et autres scènes de mystères autour de
Jason et Gédéon (pour rappeler la Toison d'Or) et des douze travaux d’Hercule. Le clou du spectacle est l'arrivé d'un éléphant, conduit par un géant,
portant sur son dos une forteresse abritant une femme en deuil... qui se trouve être le chroniqueur Olivier de la
Marche. Alors que ce dernier/cette dernière déclame un poème, un faisan est
apporté au duc qui jure alors d'aller libérer Constantinople des ottomans.
S'en suit une série de fêtes et de tournois plus fantastiques et spectaculaires, les unes que les autres, où se
mêlent ostentation, pitrerie, sérieux, et soulerie. Dans les joutes, le fils
du duc, Charles, le futur Téméraire,
se distingue. Le duc avait confié la réalisation et la décoration a très nombreux artistes, car outre l’objectif de la croisade, c’était aussi l’occasion de montrer à l’Europe entière, la splendeur de la
Cour de Bourgogne. On doit se rappeler son goût pour les fêtes, notamment pour son mariage et la fondation de l'Ordre de la Toison d'Or,
en janvier 1430.
L'engagement vis-à-vis de la délivrance de Constantinople aux mains des Turcs, ne fut jamais réalisé, même si Philippe le Bon était sincère dans son entreprise, et qu’il fit activer
sa diplomatie, et leva l’argent et les troupes nécessaires à ce type d’opérations.
Les festivités :
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