Évènement du 9 avril 1217 :
Pierre II de Courtenay, comte d'Auxerre et de Tonnerre, est couronné empereur latin de Constantinople par le pape Honorius III à Rome.
Pourquoi, Qui est Pierre ?
C’est un petit-fils du roi de France
Louis VI le Gros et de la reine Adélaïde de Maurienne. Son père, Pierre de France, devient seigneur de Courtenay en épousant l’héritière de cette seigneurie
Élisabeth. La seigneurie est limitrophe des comtés de Sens, d’Auxerre et de Nevers.
Ses alliances :
A la mort du comte de Nevers, d'Auxerre et
de Tonnerre,
Guillaume V, en 1181, encore enfant, le roi Philippe Auguste prend momentanément possession des comtés de Nevers, d'Auxerre et Tonnerre. L’héritage ira à
la sœur de Guillaume, Agnès, qui passe trois ans à la Cour de France.
En 1184, elle est mariée, à Pierre II de Courtenay, son cousin germain. Pierre et Agnès sont cousins au quatrième degré, le comte Renaud II de Nevers avait donné sa fille Ermengarde, en mariage à Miles de Courtenay.
Le couple a un seul enfant Mahaut, née en 1185, héritière des
trois comtés de sa mère. Celle-ci décède peu de temps après sa naissance en 1189.
Pierre de Courtenay qui est veuf, se remarie en 1192, avec Yolande d’Hainaut, la fille du comte de Flandre et de Hainaut, Baudoin VIII. Par ce mariage, Pierre devient le beau-frère de son cousin germain, le roi Philippe Auguste.
De cette seconde union, naitront 12 enfants : 8 filles et 4 garçons.
Ses conflits militaires :
Il s'engage dans la troisième croisade aux côtés du roi Philippe Auguste et du roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion, il part en 1189 et revient en France au cours de l'année 1193.
En 1196, il doit faire face à la rébellion de son beau-frère Guillaume de Brienne, qui a épousé sa sœur Eustachie, qui à la tête d'une armée champenoise, ravage ses terres de l'Auxerrois et assiège Vézelay, sans succès.
En 1199, un conflit armé l’oppose à son vassal, le baron Hervé IV de Donzy, son voisin, c’est ce dernier qui remporte l’affrontement, près de Cosne-sur-Loire. Pierre est fait prisonnier par Hervé et obtient sa libération qu’en acceptant les exigences de ce dernier : la cession du comté de Nevers et la main de sa fille Mahaut.
Philippe Auguste ratifie ces conditions en octobre 1199, et Hervé devient comte de Nevers. Pierre conserve à titre viager les comtés d'Auxerre et de Tonnerre, destinés à sa fille Mahaut. Le mariage d’Hervé et de Mahaut a lieu l’année suivante.
En 1209, il participe avec son gendre
Hervé IV et du duc Eudes III de Bourgogne, à la
croisade contre les Albigeois. Comme
la majeure partie des seigneurs bourguignons, il rentra après les premières
conquêtes. L’héritage impériale :
Le 16 juin 1216, Henri de Hainaut, frère de Yolande, second empereur latin de Constantinople, meurt. Les barons de l'empire proposent alors le trône au roi André II de Hongrie, neveu du défunt, qui le refuse, puis à Pierre II de Courtenay, qui l'accepte.
Cette proposition lui permet d’accéder à un rang qu’il ne peut avoir à la Cour de France. Il reçoit les ambassadeurs grecs dans son château de Courson-les-Carrières, et engage une partie de ses domaines pour financer son expédition.
Il se rend à Rome où il souhaite se faire couronner par le pape Honorius III, mais ce dernier est réticent, car il ne veut pas empiéter sur les droits du patriarche de Constantinople. Pierre et Yolande ne sont pas sacrés dans la basilique Saint-Pierre, mais dans celle de Saint-Laurent qui se trouve hors des murs de Rome, le 9 avril 1217.
Il ne réussit à réunir que 5 000 hommes. Pour les convoyer, il s'adresse aux Vénitiens qui lui demandent en échange, de s'emparer de Durazzo, ville occupée par Théodore Ange Comnène Doukas, despote d'Épire. Pendant que son épouse Yolande se rend directement à Constantinople, par la mer.
Le siège de la ville de Durazzo, est un échec. Pierre décide de rejoindre Salonique par la voie terrestre, en négociant le libre passage avec Théodore Ange, mais ce dernier l'attaque, détruit une partie de son armée et le capture. Il mourra dans les geôles de son adversaire
deux ans plus tard.
Ses deux fils, Robert et Baudoin seront élus empereurs latins de Constantinople.
Son sceau :
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