Évènement du 1 mai 1209 :
Convocation à Villeneuve-sur-Yonne par le roi de France Philippe Auguste, des Grands de Bourgogne, pour lancer une croisade contre les Albigeois.
Rappel de la situation :
À la demande du pape Innocent III, Philippe Auguste et les légats du pape, convoquent les Grands du royaume pour décider d’une croisade contre l’hérésie
"cathare".
Cette hérésie qualifiait comme telle par
l'Église catholique était surtout destinée à combattre des gens qui contestaient à la fois la légitimité
du pape et la subversion des pratiques chrétiennes par un clergé trop avide d’honneurs et d’argent. Ils prêchaient
plutôt l’ascétisme et la pauvreté. Elle est surtout implantée en Languedoc, sous la protection du comte Raymond VI de Toulouse, et de son neveu Raimond-Roger Trencavel, vicomte de Béziers.
À cette assemblée, les nobles de Bourgogne sont présents, il y a notamment Eudes III, duc de Bourgogne,
Pierre II de Courtenay, comte d’Auxerre et de Tonnerre,
Hervé IV de Donzy, gendre du précédent, comte de Nevers, Guichard V de Beaujeu, seigneur de Beaujeu, Guillaume de Vergy, seigneur de Fouvent, Gaucher de Joigny, seigneur de Joigny, Milon de Puiset, comte de Bar-sur-Seine, Gui IV de Saulx, seigneur de Saulx, Etienne III de Bourgogne, comte d’Auxonne,
Jean de Chalon, fils du précédent, futur comte de Chalon-sur-Saône. Mais il y aussi les ecclésiastiques de la région, Pierre de Corbeil, archevêque de Sens, Guillaume de Saint-Lazare, évêque de Nevers, Gautier, évêque d’Autun, Robert, évêque de Chalon-sur-Saône, et surtout Arnaud Amalric, abbé de Cîteaux, légat du pape et désigné organisateur en chef de cette croisade.
Ils se retrouvent tous le 17 mai à Compiègne avec les autres barons français. Le roi ne souhaite pas s’engager personnellement dans le conflit, car il se méfie du roi Jean sans terre d’Angleterre et d’Othon IV de Brunswick, empereur germanique, avec lesquels, il est en querelle depuis plusieurs mois.
À l’été 1209, les nobles et ecclésiastiques bourguignons rejoignent les autres barons et prélats du royaume à Lyon pour le départ de la croisade contre les Albigeois. Le comte de Nevers refusant que le duc Eudes soit désigné chef de la croisade, le pape désigne son légat l’abbé de Cîteaux chef généralissime des croisés. L’armée descend la vallée du Rhône jusqu’à Avignon, traverse le fleuve et se dirige vers Béziers.
Cette première croisade contre les Albigeois sera appelée « croisade des barons ».
Le comte de Toulouse se croise pour éviter le conflit. Tandis que Raimond-Roger Trencavel se prépare à se défendre contre
l'armée des croisés et met sa ville de Béziers en défense.
À la suite d'une sortie malheureuse des habitants de la ville, venus narguer les croisés, installant leur campement au
pied de la cité, la porte de la cité ne se referme pas à temps et permet à l'armée croisée
d'entrer et de tuer l'ensemble de la population : femmes, enfants et hommes. Nul ne sait exactement, même si
des études permettent d'avancer un
chiffre de 17 000 à 18 000 personnes. Mais cette action militaire, va propager la terreur dans le reste
du midi de la France, le sac de Béziers sera un élément marquant de ce début
de croisade, qui ne mérite pas ce terme.
Lors de la prise de la ville de Béziers, Arnaud Amalric,
abbé général de Cîteaux aurait prononcé cette terrible phrase :
« Tues-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ». Vrai ou faux, le résultat sera bien là, au regard
du nombre de tués lors de ce saccage. Une fois les villes de Béziers, Carcassonne et de Narbonne prises et le vicomte Trencavel emprisonné, les croisés doivent décider du devenir de leurs conquêtes. Les terres sont proposées aux trois seigneurs bourguignons, Eudes III, Pierre II et Hervé IV, mais aucun des trois n’acceptent, finalement ils désignent, Simon de Montfort, qui accepte les terres et va poursuivre la lutte.
Les distensions entre le duc de Bourgogne et le comte de Nevers sont récurrents et arrêtent l’entreprise des seigneurs bourguignons et ceux-ci
retournent dans leurs terres.
Cette croisade évolue rapidement en guerre de conquête royale. Philippe Auguste souhaite le succès de l'expédition, avec l’espoir d'en tirer profit. Il permet à son fils Louis de France, de prendre la croix en 1213, et de rejoindre les croisés, en 1215 et en 1219.
À la mort de Simon de Montfort le roi capétien installera son autorité dans le midi, mais cela ne concerne plus la Bourgogne.
Situation des terres du midi au moment du
début de la croisade :
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