Évènement du 24 avril 1011 :
Le roi Rodolphe III de Bourgogne, épouse en secondes noces, Ermengarde, à Aix-les-Bains.
Contexte :
Rodolphe III n’a toujours pas d’héritier de sa première épouse Algiltrude. Dans les sources, elle est encore en vie en janvier 1010.
Le roi se remarie en avril 1011, avec une noble dame, Ermengarde, qui est et sera un personnage politique de premier plan. Comme sa prédécesseuse, elle jouera un rôle de conseillère ou requérante auprès de son mari, et son nom figure très régulièrement dans les diplômes royaux, notamment tous ceux touchant des établissements religieux.
La dot qu’elle reçoit lors de son mariage est impressionnante, le roi donne à sa nouvelle épouse pour son douaire, la cité de Vienne, le château du Pupet, qui domine la ville, le comitatus de Vienne, le château royal de Font dans le comté de Vaud, la résidence royale à Neuchâtel, la résidence royale à Aix-les-Bains, l’abbaye Saint-Pierre de Mont-Joux, le fisc à Annecy. Le même jour la reine donne tout ce qu’elle vient de recevoir à l’église Saint-Maurice de Vienne.
Qui est Ermengarde ?
Les sources sont muettes sur ses parents,
et les historiens ont essayé d’identifier sa famille en analysant les
chartes ou elle parait avec les autres intervenants et les lieux des
événements liés aux chartes.
Le nom d’Ermengarde est fréquent dans la noblesse à cette époque, d’où la difficulté d’identifier sa famille.
Plusieurs pistes sérieuses sont évoquées, ce qui parait certains, c’est qu’elle est veuve, et qu’elle a
eu des enfants de son premier mari. C’est d’ailleurs, certainement ce fait qu’elle soit mère, qui a orienté le choix de Rodolphe de l’épouser, afin d’avoir un héritier.
Une première hypothèse fait d’Ermengarde, la veuve du comte Roubaud II de Provence. Ce comte a effectivement épousé une noble Ermengarde, il décède fin 1010/début 1011, il y a une possibilité qu’elle soit cette même personne. Même si son remariage est proche de son veuvage. De plus, elle a donné des enfants à son premier mari.
La deuxième hypothèse fait d’Ermengarde, la veuve du comte Manassès, celui-ci est un
vassal de Rodolphe III. Le couple est nommé dans une charte, où ils interviennent dans le Genevois et la Savoie. Mais il semble que le couple n’eut pas d’enfants, car dans une
autre charte Manassès est cité avec son neveu Robert, et on ne lui connait pas d’enfant.
La troisième hypothèse fait d’Ermengarde, une sœur voire une
proche parente du comte de Maurienne Humbert, dit Mains-Blanches, ancêtre de la Maison de Savoie,
et de l'évêque Eudes de Belley. Ermengarde et Humbert sont fréquemment associés dans de très nombreuses chartes, ils seront aussi des fervents partisans du rattachement du royaume de Bourgogne, à l’empire Germanique, et Humbert sera un conseiller de la reine après la mort de Rodolphe.
Pour notre part, nous proposons une hypothèse qui reprend des éléments des
postulats ci-dessus. Ermengarde, est la demi-sœur du comte Humbert, ils ont le même père, le comte Amédée
d'Aoste, mais leur mère est différente. Elle épousa le comte Roubaud de Provence
avant 1002, le couple eut 3 enfants, Guillaume qui succèdera à son père, Hugues qui deviendra évêque de Lausanne en 1019 avec l’appui de son
royal beau-père, et Emma qui épousera le comte de Toulouse.
Veuve en 1010, elle épousera Rodolphe, mais ne donnera pas d’enfant à celui-ci.
Le roi de Bourgogne n'a pas d'héritiers directs, et son royaume est rattaché
puis va disparaître
dans l'empire Germanique, mais
ça c’est une autre histoire.
Traduction de l'acte de donation de Rodolphe III :
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