Évènement du 27 avril 1404 :

Le duc de Bourgogne Philippe le Hardi décède de la grippe.
Rappel :
Il était né à Pontoise le 17 janvier 1342.
Il est duc de Bourgogne depuis le 6 septembre 1363. Il s'est marié avec Marguerite de Male
le 19 juin 1369.
La suite de sa vie :
Entre 1382 et 1385, il est en guerre avec son beau-père dans la lutte contre les villes flamandes soutenues par les Anglais.
Sur cette guerre civile se greffe un conflit religieux entre les Flamands et les Anglais qui soutiennent le pape Urbain VI à Rome, et les Français et les Bourguignons qui soutiennent le pape Clément VII à Avignon.
Malgré deux victoires françaises en 1382, le conflit se poursuit l’année suivante, les Anglais débarquent à Calais, le comte Louis et ses alliés Bourguignons et Français repoussent les envahisseurs. Louis meurt en
janvier 1384, sa fille Marguerite de Flandre hérite de ses terres. Philippe doit de nouveau engager la lutte contre les Gantois qui sont toujours insoumis et une troisième intervention en 1385,
permet enfin de ratifier un traité de paix à Courtrai. La guerre des Flandres est terminée.
En janvier 1384, à la mort de son beau-père, il devient comte de Flandre, de Nevers, de Rethel, d’Artois et de Bourgogne. Philippe devient ainsi le prince le plus puissant
de la chrétienté. Le duc de Bourgogne organise des funérailles grandioses le 27 février, une façon de se poser en successeur légitime de Louis de Mâle.
Il vit le plus souvent à Paris, dans son hôtel d’Artois, cette ville est à égale distance de ses territoires flamands et bourguignons. Il attire en Bourgogne des artistes
flamands et commence l’édification de somptueux monuments, et le duc-comte choisit l’église de la chartreuse de Champmol, aux portes de Dijon, comme lieu de nécropole familiale.
En 1385, Philippe marie son fils Jean, comte de Nevers, à Marguerite de Bavière ; et sa fille Marguerite à Guillaume de Bavière, les deux enfants du comte Albert de Bavière.
Ce dernier est comte d’Hainaut, d’Hollande et de Zélande. Marguerite de Bavière apporte 200 000 écus en dot. Les noces sont célébrées à Cambrai avec une magnificence jamais vue, tous les Grands de France, de Bourgogne,
de Flandre, d’Hainaut, d’Hollande et du Brabant sont présents. Philippe s’offre des perspectives d’expansion avec le mariage croisé de ses deux enfants avec ceux de la famille des Wittelsbach de Bavière.
Cette même année, le duc organise les institutions de ses principautés, il crée un office de « chancelier de monsieur le duc », dont le titulaire devient le garde des sceaux du duc
et le chef de l’administration de l’ensemble des états du prince.
En 1386, une Chambre du conseil et des comptes est instaurée et réside à Lille. Philippe fixe le siège du
Parlement comtois à Dole, qui avec sa Chambre de justice, juge en appel, consacre le pouvoir de la bourgeoisie toute dévouée au duc comte.
Le duc met également en place une Chambre du conseil et des comptes à Dijon pour la Bourgogne.
En 1390, Philippe achète le comté de Charolais pour 60 000 écus d’or à Bernard VII d'Armagnac, avec l’argent de la dot de sa bru Marguerite de Bavière, l’expansion bourguignonne continue. C’est le retour de ces terres dans la Maison de Bourgogne, rappelons qu’elles faisaient parties du comté de Chalon-sur-Saône depuis le Xème siècle, puis intégrées dans le duché jusqu’au XIIIème siècle.
En 1392, Philippe continue sa politique d’alliance matrimoniale, en mariant sa fille Catherine avec le futur duc d’Autriche, Léopold IV d’Habsbourg, puis l’année suivante son autre fille Marie avec le duc Amédée VIII de Savoie.
En 1393, en raison de la folie du roi de France
Charles VI, Philippe a la charge de la politique générale du royaume ; mais dans ses périodes de lucidité, Charles VI s’appuie sur son frère le duc d'Orléans Louis. Les deux princes s’affrontent, se haïssent et passent leur temps à mettre à néant les décisions de l’autre.
Pour mieux manifester son attachement à son duché, Philippe fait confectionner en 1398 un anneau que
l’abbé de Saint-Bénigne de Dijon doit passer au doigt de chaque nouveau duc. Philippe le Hardi a la cour la plus fastueuse d'Europe, dont le luxe et les dépenses
coutèrent gros à la Bourgogne.
En avril 1404, le duc de Bourgogne se rend en Flandre pour faire reconnaître son fils Antoine, comme l’héritier par
sa mère, des duchés de Brabant et de Limbourg, au moment du décès de la duchesse Jeanne de Brabant, tante de sa mère.
À Bruxelles, il attrape une grippe infectieuse, qui l’emporte en quelques jours, il décède dans son château d’Hal, le 27 avril.
Il meurt criblé de dettes.
Sa veuve est obligée de renoncer à la communauté des biens, pour sauver son douaire des créanciers, et selon le rituel en Bourgogne elle dépose sur le cercueil, ses clefs, sa bourse et sa ceinture.
Son corps est transporté à la
chartreuse de Champmol de Dijon, qu’il a fait construire, où est édifié un superbe tombeau en marbre.
Son portrait :


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