Évènement du 25 septembre 1396 :
Terrible défaite à Nicopolis des croisés bourguignons contre les Turcs.
Rappel du contexte historique
En 1393, le roi de Hongrie, Sigismond est battu à Nicopolis, par les armées du sultan Bajazet.
En 1396, à l’appel du roi de Hongrie Sigismond Ier de Luxembourg, en lutte contre les Turcs ottomans, les seigneurs français répondent présents. L’armée française, forte de
10 000 hommes, est dirigée par Jean, comte de Nevers, fils du duc Philippe le Hardi de Bourgogne.
Pour aider son fils, dans cette entreprise, le duc lui joignit, le maréchal
de Boucicaut et Enguerrand de Coucy. Le duc avait levé par impôts et
emprunts la somme de 520 000 francs et deux tonnes d'or, afin de financer
cette expédition. En sus du contingent franco-bourguignon-flamand, des
mercenaires venant d'Europe, des troupes de Humbert de Savoie, de celles des
seigneurs de Bavière et Saxe. Tout ce beau monde partit de Dijon, le 30
avril 1396.
Les Français arrivent en juillet en Hongrie où ils rejoignent les autres alliés du roi hongrois. Après quelques victoires sur des avant-postes turcs, les croisés visent Nicopolis, une ville fortifiée, verrou défensif turc, ils font le siège de la ville. Cette dernière résiste, en attendant l’arrivée des armées du sultan. Bajazet arrive enfin avec une armée de plus de 200 000 hommes, deux fois plus nombreuse que celle des alliés.
La bataille s’engage, le 25 septembre, les chevaliers français qui avaient été réservés par Sigismond pour intervenir dans un second temps, n’acceptent pas cette stratégie et veulent être à l’avant-garde, ils se lancent à l’assaut de l’ennemi, mais en se déplaçant plus vite que les autres corps de troupes, ils se font encercler et se retrouvent à combattre à 1 contre 10. Leur vanité va leur coûter très chère.
Malgré leur héroïsme, si pour un français mort, il y eut 10 turcs, le nombre de soldats l’emporte, et les 300 derniers chevaliers se rendent.
Sigismond n’a pas cherché à secourir les troupes françaises, en voyant leur encerclement, il donne l’ordre à ses troupes de se retirer et de fuir la bataille, il se réfugia à Constantinople.
De nombreux nobles bourguignons sont tués : Jean de Vienne, amiral de France, Guillaume de Vergy, seigneur de Port-sur-Saône, et son fils Jacques de Vergy, Guillaume de la
Trémoille, seigneur d’Usson, son fils Philippe et son frère Guy, seigneur de Sully et grand chambellan de Bourgogne, Jean de Chalon-Auxerre, sire de Châtelbelin, Henri de Chalon-Arlay, seigneur d’Arguel, Jean de Coligny, seigneur de Cressia, son fils Jacques, Thiébaud VII de Neufchâtel, seigneur de Chastelot, le fils du comte de Montbéliard Henri II de Montfaucon, seigneur d’Orbe, Jacques II de Vienne, seigneur de Longwy-sur-le-Doubs, Jean III de Ray, seigneur de Ray, Guillaume de Villersexel, seigneur de Clairvaux.
Bajazet est dans une fureur monumentale en voyant les cadavres de ses 50 000 / 60 000 soldats morts sur le champ de bataille.
Le sultan fait massacrer la plupart des prisonniers, seuls les 28 plus fortunés sont épargnés et retenu prisonnier dans les geôles turques, dans l'attente du paiement de rançons très élevées.
Les quelques survivants qui avaient pu s’échapper rentrent en France, mais c’est seulement le 25 décembre, que Jacques de Helly, annonça au roi Charles VI, la terrible nouvelle, avec les demandes de rançon signées par Bajazet. Des impôts et taxes sont collectés pour payer les rançons.
Le duc Philippe le Hardi doit payer la somme exorbitante de 100 000 florins pour la libération de son fils Jean.
A son retour en France, en février 1398,
le comte de Nevers fut surnommé « sans Peur », et fut accueilli comme un héros à Dijon.
Bataille de
Nicopolis :
|