Évènement du 29 octobre 1118 :
Fondation initiale de l’abbaye de Fontenay par l’abbé
Bernard de Clairvaux, à quelques kilomètres de Montbard.
Historique
Bernard de Fontaine qui a fondé
l’abbaye de Clairvaux en juin 1115, décide la fondation de nouveaux sites, faute de place, suite à l’arrivée régulière de nouveaux moines à Clairvaux. En octobre 1118, accompagné de 12 moines, l’abbé quitte Clairvaux et se dirige vers Montbard.
Ils font halte dans le château de l’oncle de l’abbé, Rainard, seigneur de Montbard.
Puis ils se rendent dans une petite vallée, vers un ancien ermitage, sur un terrain appartenant au grand-père de l’abbé, au lieu-dit Chastelun ou Chastelot ou Chastellum, qui veut dire petit château.
Le 29 octobre, les treize religieux prennent possession des lieux, ils sont heureux, car il y a déjà un toit, ils ne sont pas obligés comme à Clairvaux, de construire un édifice.
Bernard laisse ses compagnons pour repartir vers Clairvaux, ils vont vivre ici, quelques temps. Bernard nomme son cousin Geoffroy de la Roche-Vanneau, qui l’a accompagné, abbé du lieu. Geoffroy restera en poste jusqu’en 1126.
Le bâtiment est trop petit, alors ils décident de construire une nouvelle abbaye à l’emplacement actuel, qui est situé à l'intersection de deux combes, à quelques encablures de l’ancien ermitage. Le terrain a été donné par l’évêque d’Autun, Etienne de Bâgé, et le seigneur Bernard de Montbard, fils de Rainard, en 1130. Cette nouvelle abbaye prend le nom de Fontenay, car de nombreuses sources parcourent le site.
Comme toutes les abbayes cisterciennes, Fontenay va essaimer en créant des abbayes filles, Écharlis en 1131, Sept-Fons en 1132 et Chézery en 1140.
En 1139, la colonie donne asile à l’évêque de Norwich, Everard de Calne, qui fuit les persécutions qu'il subissait en Angleterre. Sa fortune financera en partie la construction de l'église.
Le pape Eugène III, ancien moine cistercien de Clairvaux, est en visite en Bourgogne, il consacre l'abbatiale de l'abbaye de Fontenay le 21 septembre 1147 en présence de dix cardinaux, huit évêques et de nombreux abbés cisterciens, et toujours son ami et maître Bernard de Clairvaux.
Comme tous les cisterciens, les moines prient et cultivent les terres alentour, en commençant par défricher et assainir les bois hostiles qui entourent l’abbaye à sa fondation. Ils exploitent également les minerais de fer, excavés dans le vallon, pour les transformer en outils et autres objets, directement au sein de l’abbaye. Elle prospère grâce aux activités métallurgiques et sidérurgiques.
En 1170 une bulle du pape Alexandre III confirme l'abbaye dans ses biens et permet aux moines d'élire un abbé, directement sans demander l’autorisation de l’abbé de Clairvaux.
Saint Louis pour aider l’abbaye, l’exempte de tout droit fiscal, en 1259 et le site devient Abbaye Royale en 1269, ce qui en théorie la protège.
Lors de la guerre de Cent Ans, l’abbaye est pillée par les armées du roi d'Angleterre, Edouard III, en 1359.
Mais à la fin du Moyen Âge, après la guerre de Cent Ans et le Grand Schisme, l'ordre cistercien entre en déclin comme l'ensemble du monachisme occidental.
Après Jacques de Jaucourt, dernier abbé élu par les moines, en 1547, des abbés commendataires sont nommés par le pouvoir royal. Dans le régime de la commende, un ecclésiastique ou un laïc tient une abbaye ou un prieuré, c'est-à-dire, en percevant personnellement les revenus, sans toutefois avoir la moindre autorité sur la discipline interne des moines. Cela marque le début du déclin de Fontenay.
À partir du XVIIIème siècle, l'abbaye de Fontenay n'est plus que l'ombre de ce qu'elle avait été, les moines sont obligés, faute de moyens financiers pour l'entretenir, de détruire le réfectoire. Leurs possessions extérieures, l'hôtel particulier de Montbard et le Petit Fontenet sont vendus.
Au moment de la Révolution, les huit derniers moines quittent l'abbaye. L’abbaye est vendue comme bien national. Elle est transformée en papeterie par le premier acheteur, Claude Hugot.
En 1820, le site est acheté par Élie de Montgolfier, descendant des inventeurs des ballons, qui développe la manufacture de papeterie.
Edouard Aynard, banquier lyonnais et gendre des Montgolfier, achète Fontenay, en 1906. Il décide de démanteler tous les bâtiments industriels de la papeterie pour faire renaître Fontenay dans toute sa pureté originelle et entame de grands travaux de restauration jusqu'en 1911.
Elle est, aujourd'hui, l'une des plus belles et mieux conservées des abbayes cisterciennes.
L'abbaye de Fontenay :
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