Évènement du 12 avril 1385 :
Mariage du comte de Nevers et futur duc de Bourgogne,
Jean de Bourgogne avec Marguerite de Bavière.
Pourquoi ce mariage ?
En 1384, le duc et la duchesse de Bourgogne,
Philippe le Hardi et
Marguerite de Flandre, dotent leur fils aîné Jean, du comté de Nevers et de la baronnie de Donzy.
En janvier 1385, une rencontre a lieu à Cambrai, entre Philippe le Hardi et Albert de Wittelsbach. Ce dernier est duc de Bavière Straubing, mais surtout comte d’Hainaut, d’Hollande et de
Zélande, par sa mère Marguerite II de Hainaut. Albert et Philippe négocient donc le mariage de leurs deux enfants, Marguerite, la fille de Philippe, et Guillaume, le fils d’Albert. Cette union est avant tout une
opportunité politique. Le Hardi mesure le prestige que serait l’ajout des trois comtés voisins de la Flandre à son giron.
Mais les négociations sont compliquées, car le duc de Bavière ne réclame pas un seul mariage, mais deux !! Philippe n’accepte pas car il a prévu de marier son héritier, le jeune Jean,
à la maison royale de France, bien plus importante qu’une maison ducale germanique. C’est là que va entrer en scène une femme qui va avoir un rôle déterminant : la duchesse Jeanne de Brabant.
Jeanne, tante maternelle de Marguerite de Male, la femme de Philippe, est donc à la tête de ce duché majeur dans la région, elle n’a aucun héritier, et comme elle a déjà un certain âge,
elle n’aura donc aucun enfant. Elle a peur des Anglais, de son voisin le duc de Gueldre, et souhaite conserver des voisins favorables à la cause franco-bourguignonne. Aussi elle se rend à Cambrai pour faire avancer
les négociations. Si Philippe accepte l’offre d’Albert, alors elle cèdera à sa mort, au duc de Bourgogne, son duché. Philippe est convaincu et accepte les conditions du Bavarois.
Philippe offre à sa descendance des perspectives d’expansion avec le mariage croisé de ses deux enfants avec ceux de la famille des Wittelsbach de Bavière.
Le 12 avril 1385, Philippe et Marguerite marient leur fils Jean, à Marguerite de Bavière ; et leur fille Marguerite à Guillaume de Bavière, les deux enfants du duc-comte Albert de Bavière.
Jean, n’a que treize ans, et sa promise, Marguerite est de huit ans son aînée.
Déroulement des festivités :
Les noces sont célébrées à Cambrai, dans le palais épiscopal, avec une magnificence jamais vue, tous les Grands de France, dont le roi Charles VI, de Bourgogne, de Flandre, d’Hainaut,
d’Hollande et du Brabant sont présents. Les deux jeunes couples sont à la table du roi.
On n’a malheureusement pas gardé la trace du menu du jour, mais on peut tout à fait imaginer à quoi il pouvait ressembler avec les menus de ceux qui nous sont parvenus de cette époque. La
tablée est gigantesque. On y sert bien évidemment du vin de Bourgogne, et on mange sur du pain comme récipient, car les assiettes n’existent pas encore, de même, pas de couverts non plus, rois, ducs, duchesses,
comtes, comtesses, et tous les convives, mangent avec les doigts !! Mais avec une certaine étiquette, s’il vous plaît. On ne peut se servir que du pouce, de l’index et du majeur !!
Guy de la Trémoille, Guillaume de Namur, le connétable de Clisson et l’amiral de France Jean de Vienne servaient les plats.
À cette époque, on mange beaucoup de viandes, des pièces rôties de veau, de chevreuil, de cerf, de sanglier, d’oie, de perdrix et d’outarde, et d’autres volatiles tels que des paons,
des cygnes, des grives et des merles. Les convives peuvent goûter les saveurs rapportées du Moyen-Orient par les croisés : cannelle, clous de girofle, gingembre, sucre, oranges, citrons, dattes, pêches, figues,
abricots, etc.
Pour surprendre et amuser l’assemblée, on met en scène les plats. On les monte en pyramide, on déguise les viandes, on les farcit de surprises, on réalise des trompes l’œil, on réussit
même à faire cracher du feu à un paon rôti que l’on amène en salle en jouant du cor. Des mises en scène de sculptures de denrées sont présentées : quatre animaux sauvages défendent un château contre des agresseurs
ayant l’aspect de Maures, deux vierges, l’une portant une couronne, l’autre le lys français, illuminent le donjon, un cerf blanc aux ailes argentées plane au-dessus de la scène. Cette œuvre d’art culinaire est une
allusion à la progression du danger ottoman en Europe centrale.
On organise également un tournoi dont la noblesse raffole au moyen-âge : une joute. Pour reconnaître les concurrents, on habille leurs armures et leurs boucliers de couleurs, celles de
leurs blasons. Ils s’affrontent deux par deux et doivent se toucher le plus possible avec une grande lance de bois, qui doit se briser sur la cuirasse de leur adversaire. Plus on brise de lances, plus on gagne de points.
À chaque passage, on tourne et retourne à son point de départ, d’où le nom « tournoi ».
Quand le roi fut parti de Cambrai les ducs et les duchesses de Bourgogne et de Bavière quittèrent la ville également La duchesse de Bourgogne partit pour Arras y emmenant sa belle-fille
Marguerite de Bavière et la duchesse de Bavière, comtesse de Hainaut emmena sa belle-fille Marguerite de Bourgogne au château du Quesnoy.
La cérémonie :
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