Évènement du 16 mars 1405 :
Mort de la comtesse Marguerite de Male ou de Flandre.
Qui est-elle ? sa parentèle :
Elle nait le 13 avril 1350, de l’union de Louis de Male et de Marguerite de Brabant. Louis est comte de Flandre, comte de Nevers,
et comte de Rethel, et l'héritier de sa mère Marguerite de France ou de
Bourgogne, comtesse de
Bourgogne et comtesse d'Artois. Marguerite est la fille cadette du roi de France
Philippe V le Long et de Jeanne Ière de Bourgogne.
Marguerite de Male est la fille unique du couple et héritière de toutes les terres de son père.
Elle est la nièce et héritière de Jeanne de Brabant, duchesse de Brabant et duchesse de Limbourg,
sœur de sa mère.
Ses mariages :
Le 14 mai 1357, après une dispense impériale, les fiançailles du duc de Bourgogne, Philippe Ier, dit de Rouvres, âgé de 11 ans, avec sa cousine Marguerite de Flandre, âgée de 7 ans, fille du comte de Flandre, de Nevers et de Rethel, Louis III de Male sont conclues.
Mais Philippe est malade, il rédige son testament le 11 novembre 1361, puis il décède, 10 jours plus tard, à l’âge de 15 ans, de la peste au château de Rouvres,
le 21 novembre, avec lui s’éteint la dynastie des ducs de Bourgogne issus d’Hugues Capet.
La disparition prématurée de Philippe de Rouvres, duc de Bourgogne, comte de Bourgogne, d’Artois, d'Auvergne et de Boulogne, amène une séparation temporaire du duché et du comté.
Le roi de France
Jean II le Bon déclare que le duché lui revient à titre héréditaire, au titre de fils de Jeanne de Bourgogne et petit-fils du duc Robert II.
Les comtés de Bourgogne et d'Artois sont légués à Marguerite de France, fille cadette du roi Philippe V et de
Jeanne Ière de Bourgogne, veuve du comte de Flandre, de Rethel et de Nevers Louis Ier, grand-mère de la jeune duchesse.
Après le décès de son premier mari, son père veut la marier avec Edmond de Langley, comte de Cambridge, mais le roi de France propose de la marier à son frère Philippe.
De longues négociations sont nécessaires à la conclusion d’une telle alliance, car Marguerite de Flandre est l’héritière par son père des comtés de Flandre, de Rethel et de Nevers et par sa grand-mère paternelle, des comtés de Bourgogne et d'Artois.
Le roi Charles V, frère de Philippe, verse la somme de 200 000 livres tournois à Louis de Male en compensation de cet accord de mariage.
Le 19 juin 1369, à Gand, elle épouse en secondes noces le duc
Philippe II de Bourgogne, dit le Hardi, quatrième fils du roi de France Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg.
Ses héritages :
En 1382, Marguerite de France décède en laissant les comtés de Bourgogne et d'Artois à son fils Louis de Male.
Louis ne viendra jamais en comté, il meurt en 1384, sa fille Marguerite de Flandre hérite de ses terres.
Marguerite de Flandre apporte en 1384, à son mari
Philippe le Hardi, ces cinq comtés. Philippe devient ainsi le prince le plus puissant de la chrétienté. Il attire en Bourgogne des artistes flamands et commence l’édification de somptueux monuments.
Cette même année, Philippe et Marguerite dotent leur fils ainé Jean du comté de Nevers et de la baronnie de Donzy.
En 1385, le couple ducal marie leur fils Jean de Nevers à Marguerite de Bavière ; et leur fille Marguerite de Bourgogne à Guillaume de Bavière, les deux enfants d’Albert de Bavière. Ce dernier est comte d’Hainaut, d’Hollande et de Zélande. Marguerite de Bavière apporte 200 000 écus en dot. Les noces sont célébrées à Cambrai avec une magnificence jamais vue.
En 1386, Philippe fixe le siège du
Parlement comtois à Dole, qui avec sa Chambre de justice, juge en appel, consacre le pouvoir de la bourgeoisie toute dévouée au duc comte. Le duc met également en place une Chambre du conseil et des comptes à Dijon pour la Bourgogne. Le duc-comte choisit l’église de la chartreuse de Champmol, aux portes de Dijon, comme lieu de sépulture familiale.
En 1402, Philippe et Marguerite sont en Flandre pour marier leur fils Antoine, avec Jeanne de Luxembourg, la fille et héritière du comte de Ligny et de Saint-Pol, Waleran de Luxembourg. Le duc et la duchesse font don du comté de Rethel à leur fils Antoine, lors de ce mariage.
En 1404, le duc de Bourgogne se rend en Flandre pour faire reconnaître son fils Antoine, comme l’héritier par sa mère, des duchés de Brabant et de Limbourg, au décès de la duchesse Jeanne de Brabant, tante de sa mère.
À Bruxelles, il attrape une grippe infectieuse, qui l’emporte en quelques jours, il décède dans son château d’Hal,
le 27 avril. Il meurt criblé de dettes.
Sa veuve est obligée de renoncer à la communauté des biens, pour sauver son douaire des créanciers, et selon le rituel en Bourgogne elle dépose sur le cercueil, ses clefs, sa bourse et sa ceinture.
Le corps du duc, est transporté à la
chartreuse de Champmol de Dijon, qu’il a fait construire, où est édifié un superbe tombeau en marbre.
Marguerite décède peu de temps après son mari, le 16 mars 1405 à Arras, elle est inhumée en la collégiale Saint-Pierre de Lille.
Les terres de Philippe et Marguerite sont réparties entre leurs trois fils, l’aîné Jean sans Peur, comte de Nevers depuis 1384, reçoit le duché de Bourgogne et les comtés de Bourgogne, d'Artois et de Flandre, le second Antoine qui est comte de Rethel depuis 1402, héritera des duchés de Limbourg et de Brabant en 1406, et le troisième Philippe hérite des comtés de Nevers et de Rethel et de la baronnie de Donzy, cédés par ses deux frères.
Son portrait :
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