Évènement du
11 juin 1430 :
Bataille d’Anthon dans le Dauphiné, défaite du prince d’Orange Louis II de Chalon-Arlay.
Origine du conflit :
Après l’assassinat du
duc Jean sans Peur, en septembre 1419, Philippe succède à son père, sur le duché de Bourgogne, les comtés de Flandre, Bourgogne et Artois. Le nouveau duc n’accepte pas l’assassinat de son père par les hommes d’armes du dauphin. Alors, pour se venger, il se rapproche du roi Henri V d'Angleterre.
Par le traité de Troyes en mai 1420, Henri V se fait reconnaître l’héritier du roi de France Charles VI. Il fait son entrée triomphante dans Paris accompagné de Philippe le Bon et de Charles VI.
A la mort du roi Charles VI en octobre 1422, son fils le dauphin Charles se proclame roi à Bourges. La guerre civile qui oppose Armagnacs et Bourguignons, s’accentue et le duc Philippe le Bon de Bourgogne se décide à mener une guerre totale contre le nouveau roi Charles VII.
Le duc qui vient de se
remarier avec Isabelle du Portugal et de fonder
l’Ordre de la Toison d’Or, en janvier 1430, agit de plus en plus hors de l’autorité du roi Charles qui s’est
fait couronner entretemps avec l’appui de Jeanne d’Arc, à Reims en juillet 1429.
Il laisse son vassal, le prince d'Orange, Louis de Chalon-Arlay se lancer à la conquête du Dauphiné, terre sous souveraineté française. Louis est intéressé à titre personnel, son objectif est de réunir sa principauté d’Orange avec ses domaines
de Franche-Comté, avec l’annexion du Dauphiné.
Louis a également le soutien du duc Amédée VIII de Savoie.
Depuis sa principauté d’Orange, il tente de s’emparer de la ville de Vienne, capitale du Dauphiné. Mais la population et l’archevêque Jean de Norry ferment les portes de la ville, en fidélité au roi de France.
Les troupes de Louis se heurtent aux troupes dauphinoises conduites par Raoul de Gaucourt, gouverneur du Dauphiné, à Anthon, le 11 juin 1430, ces dernières moins nombreuses, mais plus motivées et connaissant parfaitement la région, infligent une sévère défaite à leurs agresseurs. Ils poursuivent d’ailleurs le prince jusqu’à Orange et s’empare de la ville, mais la population se révolte et chasse les troupes dauphinoises.
La conquête du Dauphiné est abandonnée.
Qui est Louis ?
Louis II de Chalon-Arlay est le fils de Jean III de Chalon-Arlay, seigneur d’Arlay, vicomte de Besançon et de Marie de Baux, princesse d’Orange. Il est un descendant direct des comtes de Bourgogne.
Il épouse en premières noces, Jeanne de Montfaucon, fille de Henri II de Montfaucon, héritier du comté de Montbéliard, et de Marie de Châtillon. Leur fils Guillaume, leur succèdera sur leurs domaines d’Orange et d’Arlay, et continuera la lignée des princes d’Orange de la famille de Chalon-Arlay.
En secondes noces, il épouse Eléonore d’Armagnac, dont il a 2 fils et 2 filles. L’ainé Louis mourra en 1476 à la bataille de Grandson, aux côtés du Téméraire, le second Hugues est fait prisonnier lors de
la conquête de la Franche-Comté par les troupes de Louis XI. Aucun, des deux,
n’aura d’enfant.
Après avoir servi pour le roi de France Charles VI, Louis se met aux services du duc de Bourgogne, mais l’entente entre les deux personnages ne fut pas totale. Il entre même en conflit avec Philippe le Bon à propos du vicariat d'Empire en Bourgogne que lui avait conféré en 1422, l’empereur Sigismond de Luxembourg.
Sa loyauté était tellement changeante, soit vis-à-vis du roi de France, soit vis-à-vis du duc de Bourgogne, soit vis-à-vis de l’empereur, qu’en fin de compte personne ne lui faisait confiance.
En 1431, la ville d’Orange est occupée par le duc Louis III d’Anjou,
comte de Provence, en représailles de la captivité de son frère le duc de
Lorraine, René Ier d’Anjou, par le duc Philippe le Bon de Bourgogne.
Charles VII lui restitue ses fiefs dauphinois en 1432 sur promesse de fidélité, mais aussi en contrepartie d’une somme de 15 000 livres prêtée par Louis au roi pour libérer le duc René.
Au lendemain du
traité d'Arras en septembre 1435, il renonce à la vie politique pour se consacrer à l'administration de ses vastes domaines.
Il récupère sa principauté d’Orange en 1437.
Dans son testament, Louis stipulait que ses enfants issus de son second mariage auraient préséance sur ses enfants issus de son premier mariage lors du partage de l’héritage. Après sa mort, cela a provoqué une lutte régulière entre ses enfants notamment sur la seigneurie de Lons-le-Saunier. Mais son testament ne fut pas suivi.
Son sceau :
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