Évènement du 18 octobre 1558 :
Décès de Marie de Hongrie qui fut gouverneure des États bourguignons septentrionaux et de la Franche-Comté.
Qui est-t-elle ?
Marie de Habsbourg, est née le 15 septembre 1505 à Bruxelles,
au château du Coudenberg, elle est le 5ème enfant
de l'union de l'archiduc d'Autriche Philippe le Beau et de la reine Jeanne de Castille, et
elle est la petite fille de l'empereur Maximilien de Habsbourg et de la duchesse
Marie de Bourgogne.
Elle grandit dans les États bourguignons septentrionaux auprès de sa tante
l'archiduchesse Marguerite d’Autriche. Très jeune, elle est promise en mariage au roi Louis II de Hongrie, l’union se réalise en mai 1521.
Mais leur union ne dure que 5 ans, Louis est tué, en août 1526, en combattant contre les Turcs.
Comme ils n'ont pas d’enfant, elle fait élire son frère Ferdinand, roi de Hongrie. Veuve, elle conserva le nom de Marie de Hongrie, elle ne se remarie pas.
A la mort en 1526, de sa sœur ainée Isabelle, mariée au roi du Danemark Christian II, elle s’occupe de l’éducation de ses neveux et nièces.
En 1530, Marguerite d’Autriche pense déjà à Marie pour la remplacer dans sa tâche de gouvernante des États bourguignons septentrionaux et
de la Franche-Comté ; elle lui demande si elle veut bien la rejoindre, d'autant que Marie ne souhaite pas se remarier. Charles et Ferdinand, ses deux frères, lui conseillent de suivre ces
recommandations.
Au décès de Marguerite en décembre 1530, son frère, Charles Quint, lui propose la fonction, après avoir
pris l’avis du conseil privé. Marie accepte, elle arrive début mars 1531 à Louvain, ou elle est accueillit par l'empereur, qui l'emmène ensuite à Malines et Anvers.
Elle entre en fonction le 5 juillet 1531. Cette même année, l'organisation du gouvernement de Marie s'établit avec trois conseils en parallèle, un conseil d'état,
un conseil privé et un conseil des finances. Le premier est composé de personnes de très haut rang (évêque, chevaliers de la Toison d'Or, nobles) et gère les grandes
affaires de l'État (gouvernement des provinces, la guerre et la paix, les relations avec les autres pays, la désignation aux hautes responsabilités politiques et religieuses), le deuxième est composé de sept conseillers qui
gère les lois avec leurs respects et leurs évolutions. Le dernier s'occupe des finances de l'État.
Très différente de caractère de l'archiduchesse Marguerite, elle aimait l'équitation, la chasse et même la guerre. Elle parlait plusieurs langues avec une égale facilité.
Son administration fut aussi active et aussi éclairée que celle de Marguerite.
Elle sera aidé par le garde des sceaux et
chancelier de l'empereur, le franc-comtois, Nicolas Perrenot de Granvelle. Son frère lui confère,
lors de l'assemblée des états généraux de janvier 1532 à Bruxelles, tous les pouvoirs de décision,
ce qui veut dire une autonomie presque totale, puisqu'elle devient régente des États bourguignons septentrionaux et de la Franche-Comté. Le frère et la sœur échangent énormément de correspondance pendant les
24 années de gouvernance de Marie. Elle correspondit aussi avec le
chancelier Perrenot de Granvelle.
Les États bourguignons septentrionaux et la Franche-Comté sous Marie de Hongrie furent sans contexte des pays ou l'indépendance des États,
la liberté d'opinion et la justice, y régnaient plus que partout ailleurs, à cette époque. Malgré tout, elle dut financer les guerres offensives et défensives de son
frère, contre la France, à Milan, en Provence, à Tunis, en levant les impôts, ce qui valut des conflits avec ses sujets, notamment avec les bourgeois de Gand en 1537.
Marie fut aussi une grande protectrice des arts à sa cour de Bruxelles, éduquée par sa tante Marguerite, qui lui montra le rôle des
arts dans la propagande politique. Son mécénat dans la peinture, la tapisserie, la sculpture, la musique, la littérature, entraîne un grand essor artistique dans
les États habsbourgeois. Son goût et ses commandes contribuent également à la diffusion du langage artistique de la Renaissance italienne dans ces mêmes États.
Elle participe à Augsbourg, aux réunions familiales des Habsbourg à l'automne 1547 pour définir la succession de son frère l’empereur Charles V.
En novembre 1548, elle accueille à Bruxelles, sa sœur Éléonore, reine de France, devenue veuve de François
Ier.
Elle fait transformer l'ancien château médiéval des comtes de Hainaut à Binche en un splendide palais Renaissance de 1545 à 1548. Elle y séjourne très souvent, et en août 1549,
elle y accueille son frère et son neveu, le futur roi, Philippe II, et organise pendant six jours, des fêtes, bals et tournois, qu'on appellera les Triomphes de Binche.
Elle soutient son frère Charles, dans l’élaboration de la Pragmatique Sanction en novembre 1549, acte qui définit le régime successoral des États bourguignons
septentrionaux et méridionaux, bien personnels de l’empereur, qu’il a hérité de son arrière-grand-père le duc
de Bourgogne Charles le Téméraire.
Lorsque son frère Charles abdique, en octobre 1555, elle aussi se retire en Espagne avec
sa sœur Éléonore, refusant d’aider son neveu le roi Philippe II d’Espagne qui hérite des États bourguignons septentrionaux et de la Franche-Comté de son père.
Elle décède le 18 octobre 1558, à Cigales, d’un arrêt cardiaque, à peine un mois après le décès de son frère Charles (21
septembre). Son corps repose à côté de celui-ci sur le site royal de l’Escurial.
Sa famille - son père, Philippe le Beau, sa mère Jeanne de Castille et elle, Marie de Hongrie :
Sa fratrie - ses grands-parents (Maximilien de Habsbourg et Marie de Bourgogne), son père (Philippe le Beau), ses frères (Charles Quint et Ferdinand de Habsbourg), et elle :
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