Évènement du 15 octobre 1002 :
Décès du duc Eudes-Henri de Bourgogne, sans enfant légitime, il laisse le duché à son beau-fils Guillaume-Otton, comte de Mâcon.
Qui est Eudes-Henri de Bourgogne et sa vie :
Eudes nait vers 948, il est le 3ème fils du duc des Francs, Hugues le Grand, son frère ainé
Hugues surnommé Capet, sera roi des Francs en 987, son autre frère Otton sera duc de Bourgogne en 960. Il est appelé dans son enfance Eudes, il est destiné à une vie
ecclésiastique. Leur mère est Hedwige de Saxe, sœur du futur empereur germanique
Otton Ier et sœur de Gerberge épouse du roi des Francs Louis IV.
En 956, à la mort de son père, il reçoit le comté de Nevers. Encore très jeune, il est sous la tutelle de l'archevêque Brunon de Cologne, son oncle maternel,
comme d’ailleurs ses deux autres frères.
Le 23 février 965 lorsque meurt son frère Otton, duc de Bourgogne, les comtes bourguignons le choisissent alors comme duc
(cf. Flodoard Ann 965 « Otto, filius Hugonis, qui Burgundiae praeerat, obiit ; et rectores ejusdem terrae ad Hugonem et Oddonem clericum, fratres ipsius, sese convertunt. Arnulfo quoque principe decedente,
terram illius rex Lotharius, etc. »).
Il prend alors le nom d'Henri, certainement en référence à son grand-père maternel, le roi Henri de Germanie. Mais son cousin-germain le roi des Francs, Lothaire, n’a pas été consulté,
et un conflit latent se dessine, il faut l’arbitrage de leur oncle maternel, l’archevêque Brunon de Cologne, en septembre 965 à Compiègne, pour apaiser les tensions entre les cousins. Le roi confirme Eudes-Henri
sur le duché de Bourgogne, de même il possède en mains propres, les comtés d’Autun, d’Avallon et de Beaune, qui étaient en possession de son frère.
En 967, le roi des Francs Lothaire est présent à Dijon et fait don des comtés de Dijon, de Langres et d’Atuyer qu’il possédait en propre, à l’évêque de Langres Achard.
Cette décision va créer une vaste principauté ecclésiastique sous la direction d’un comte-évêque qui sera suzerain des comtes de sa principauté, et directement rattaché au roi, et donc hors vassalité du duc.
Eudes-Henri accueille à Autun vers 971, Adalbert d'Ivrée, marquis d’Ivrée et roi déchu d'Italie, avec Gerberge de Mâcon son épouse et leur fils Guillaume. Cette même année,
Eudes-Henri se rapproche du comte Lambert de Chalon, beau-père de Gerberge. Les deux hommes restent très liés, jusqu’à leurs morts.
En 971, Héribert, fils de Hugues le Grand, et d’une concubine Raingarde, devient évêque d’Auxerre, certainement avec l’appui de ses 2 demi-frères Hugues Capet et Eudes-Henri.
En 972, le duc Eudes-Henri de Bourgogne accompagné du comte de Chalon, Lambert va combattre contre le châtelain Richard de Vesoul.
Il épouse vers 973 Gerberge de Mâcon, veuve d'Adalbert d’Ivrée. C’est peut-être lors de ce mariage que le duc adopta le fils de Gerberge,
Guillaume-Otton. Cette année-là, l’évêque Widric/Guerry de Langres cède la citadelle de Châtillon-sur-Seine au duc Eudes-Henri.
En août 978, accompagné des Grands du royaume de Francie, dont le duc des Francs Hugues Capet, et du frère de celui-ci, Eudes-Henri duc de Bourgogne, Lothaire pille par
surprise Aix-la-Chapelle, la résidence impériale d'Otton II, fils et successeur d’Otton Ier.
En 980, Eudes-Henri remet le comté de Nevers à son beau-fils, Guillaume-Otton de Bourgogne. Cette année, le roi Lothaire nomme son neveu,
Brunon de Roucy, fils de sa demi-sœur Albérade, évêque-comte de Langres.
Guillaume-Otton devient comte de Mâcon, en 982, par héritage des droits de sa mère Gerberge, au moment de son mariage avec Ermentrude de Roucy, veuve du dernier comte de Mâcon,
de la famille de Narbonne, Albéric II. Guillaume s’implante également sur les terres à l’Est de la Saône, ces terres seront le berceau du futur comté de Bourgogne. Par ce mariage, le comte de Mâcon
devient le beau-frère de l’évêque Brunon de Roucy, frère d’Ermentrude.
En 986, l’évêque d’Auxerre, Héribert, et son demi-frère le duc Eudes-Henri de Bourgogne, font appel à
l’abbé de Cluny Mayeul, pour restaurer la discipline et le respect des règles de l’abbaye de Saint-Germain d'Auxerre.
Dès 987, l’évêque-comte Brunon de Roucy confie à son beau-frère les charges temporelles sur toute sa principauté ecclésiastique. Le pouvoir de Guillaume s’étend sur les deux rives
de la Saône.
Le comte de Mâcon donne le comté de Nevers à son gendre, Landri lorsqu’il épouse sa fille Mathilde, en 989. C’est le début de la dynastie héréditaire des comtes de Nevers.
En décembre 986 ou 991, les chroniques n’étant pas assez précises, Gerberge décède. Elle est encore vivante en avril 986, ou elle signe avec son mari et son fils, une charte
dans le Nivernais sur une donation de l’évêque au chapitre.
Peu de temps après, Eudes-Henri épouse en secondes noces Gersende de Gascogne, fille de Guillaume-Sanche de Gascogne, duc de Gascogne, et d'Urraca de Navarre.
En 990, Eudes-Henri nomme le moine
Guillaume de Volpiano, à la tête de l'abbaye de
Saint-Bénigne de Dijon sur la recommandation de l'abbé Mayeul de Cluny. La destinée de ce
personnage est en route.
En 996, à la mort de son demi-frère Héribert, évêque et comte d’Auxerre, Henri hérite du comté Auxerrois.
Vers 996, Gersende de Gascogne retourne dans sa terre natale, répudiée ou pas par Eudes-Henri, elle quitte la Bourgogne.
Le 5 mars 999, de passage à Auxerre, les chanoines de l’église de Saint-Étienne, choisisse Hugues de Chalon, fils de Lambert,
demi-frère de Gerberge, comme évêque, malgré qu’il soit comte de Chalon. Cette élection est confirmée par le roi des Francs, Robert le Pieux, et le duc de Bourgogne Eudes-Henri.
En mai 999, le comte-évêque Hugues de Chalon, demi-frère de Gerberge, réunit un plaid à Saint-Marcel de Chalon, en présence
de l’abbé de Cluny Odilon, du duc Eudes-Henri de Bourgogne, du comte Guillaume-Otton de Mâcon, mais surtout du roi des Francs Robert le Pieux, et de nombreux prélats et nobles du royaume,
afin de confirmer la donation du monastère de Paray le Monial à l’abbaye de Cluny.
Eudes-Henri dit le Grand meurt le 15 octobre 1002 à Pouilly-sur-Saône, sans enfant de ses deux mariages. Le duc avait un fils naturel, Eudes, vicomte de Beaune.
Si Eudes, fut écarté de la succession, par le fait de sa naissance, l’héritage ducal était réclamé par le comte de Mâcon Guillaume-Otton, adopté et désigné comme successeur par Eudes-Henri
(cf. Raoul Glaber « les cinq livres de ses histoires – historiarum lib III CAP II » Guillaume-Otton est qualifié de « privignus » du duc Henri « … necnon etiam Willemus, Heinrici ducis privignus,
Adalberti Longobardorum ducis filius, … »).
Cette mort va déclencher un évènement connu sous le nom «
Guerre de succession de Bourgogne ». En effet Eudes-Henri avait reçu autrefois le duché à titre bénéficiaire à la mort de son frère Otton, puis le reçu en apanage par
son frère le roi Hugues Capet. Le déroulement de ce conflit se déroula entre 1002 et 1016. Il impliquait tous les grands laïques et ecclésiastiques de Bourgogne, mais aussi le roi des Francs, Robert le Pieux.
Le défunt était l’oncle du roi, ce dernier avait donc des droits sur le duché bourguignon. Mais le comte Guillaume-Otton est choisi duc de Bourgogne par les comtes bourguignons, et cela conformément au testament
du défunt duc.
Le conflit va s’engager mais c’est une autre histoire.
Le duché de Bourgogne au XIème :
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