Évènement du
1 Décembre 1530 :
Décès de Marguerite d’Autriche ou de Habsbourg.
Qui est-elle ?
Elle née le 10 janvier 1480, à Bruxelles, elle est la fille de l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg et de la duchesse
Marie de Bourgogne, petite-fille du dernier duc de Bourgogne
Charles le Téméraire.
Elle est la tante paternelle du futur empereur
Charles Quint et sera après son second mariage, la tante par alliance du roi de France, François Ier.
Elle porta les titres de comtesse de Bourgogne, gouverneure des Pays-Bas, infante d’Espagne, duchesse de Savoie.
Elle perd très tôt, sa mère, à 2 ans, elle est élevée par
Marguerite d’York, la 3ème épouse de son grand-père le Téméraire,
dont elle porte le nom.
Le 23 décembre 1482, c’est le traité d’Arras, pour arrêter le conflit entre Louis XI et Maximilien Ier. Marguerite, doit épouser Charles, le fils de Louis XI, et lui apporter en dot, les comtés d'Artois, de Bourgogne, de Mâcon, d'Auxerre, de Charolais et la seigneurie de Salins. Le duché de Bourgogne et la Picardie sont définitivement rattachés à la France. Le traité prévoit que si le mariage ne se réalise pas, (en effet, Marguerite a deux ans, et Charles a douze ans), la princesse conserve sa dot. Si elle meurt sans enfant, c’est son frère Philippe qui hérite.
Louis XI meurt en août 1483, Charles devient Charles VIII, c’est sa sœur Anne de Beaujeu qui assure la régence. Elle élève également Marguerite qui est à la cour de France depuis le traité d’Arras.
Fin 1490, un mariage par procuration unit Maximilien à la duchesse Anne de Bretagne, Charles VIII ne trouve d’autre parade que d’épouser cette dernière en 1491. La rupture du mariage bourguignon est consommée. Le traité d’Arras est annulé.
En mai 1493, Charles VIII tenté par d’autres aventures en Italie, cède la Franche-Comté, le Charolais et l’Artois
au traité de Senlis, à Maximilien. Marguerite retourne vers son frère Philippe
à Gand.
En 1496, Maximilien confie le gouvernement de la Franche-Comté à sa fille, sa bienveillante politique est bénéfique pour la province. Sa sagesse préserve de toute hostilité cette province qu’elle affectionne tant. Dole conserve la première place du comté, grâce au
Parlement et à
l’Université. Elle gouverne avec souplesse et son administration ramène le calme et la paix dans la province.
Le 20 octobre 1496 à Lierre dans le
Brabant, à 18 ans, son frère Philippe épouse Jeanne de Castille dite Jeanne
la Folle, la fille du roi Ferdinand II d'Aragon et de la reine Isabelle Ière
de Castille.
Elle épouse Don Juan d'Aragon, frère de
Jeanne de Castille, le 3 avril 1497, mais celui-ci décède en octobre de la
même année après une fièvre foudroyante qui l'emporte en 3 jours. Marguerite
qui est enceinte fut tellement affectée par le décès de son mari, fit une
fausse couche et mis au monde un bébé mort-né. Elle reste 2 années en
Espagne, puis retourne auprès de son frère à Gand.
En 1501, Marguerite épouse le duc de Savoie Philibert II le Beau, mais Philibert meurt d’un accident de chasse, elle se retrouve veuve pour la seconde fois, en 1504. Elle ne se remarie pas.
Pendant deux ans, elle reste en Savoie en tant que duchesse douairière. Puis elle décide de suivre le vœu de sa belle-mère, Marguerite de Bourbon, et fait ériger un monument pour son époux Philibert : la construction du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse, à partir de 1506.
Ce monastère de Brou est le témoin d'une volonté de Marguerite de renforcer les liens entre la Savoie et les terres bourguignonnes et de prendre ses distances avec la France. L'édifice s'inspire de l’oratoire ducal de la chartreuse de Champmol à Dijon, capitale du duché de Bourgogne, perdu par sa famille, depuis la mort de son grand-père, Charles le Téméraire. Il montre les origines bourguignonnes de Marguerite.
C’est un chef-d'œuvre de l'art gothique flamboyant flamand, avec sa haute toiture de tuiles vernissées et colorées. Les tombeaux, retables, statues et stèles en font un remarquable « musée » de la sculpture flamande du XVIème siècle.
Marguerite est très affligée par la mort
de son frère, cette princesse connait en très peu de temps, des grandes
peines, la mort de ses deux maris, son enfant, et maintenant son frère. En 1507, Maximilien suite au décès de son fils, l’archiduc Philippe le Beau, nomme sa fille, gouvernante des États bourguignons septentrionaux.
Elle tient sa cour à Bourg-en-Bresse et Malines.
Elle élève son neveu et ses trois nièces (Charles, Éléonore, Isabelle et Marie), les enfants de Philippe le Beau,
car leur mère, Jeanne de Castille perd la tête.
Charles, l’héritier, né à Gand en 1500, celui-ci va vouer à la Bourgogne et à la Franche-Comté un attachement particulier, ces terres sont celles de ses ancêtres les grands-ducs de Valois. De plus, Charles est fiancé avec Claude de France depuis 1505, avec la promesse de trouver dans la dot de sa fiancée le duché de Bourgogne. Le futur empereur sera nourri de la lecture des chroniques bourguignonnes de ses ancêtres, et cette filiation le marque profondément.
Elle s’appuie pour gouverner la Comté, sur
Philiberte de Luxembourg, veuve du Prince d’Orange, Jean IV de Chalon-Arlay,
mais surtout en 1518, elle nomme le comtois Nicolas Perrenot, conseiller
au parlement du comté de Bourgogne.
Le 12 janvier 1519, à la mort de Maximilien, Charles devient chef de la maison de Habsbourg et brigue la couronne impériale, qui est élective. Malgré la candidature du roi François Ier, Charles devient empereur.
En 1522, les envoyés de Marguerite, parmi lesquels son conseiller, Nicolas Perrenot, signent, à Saint-Jean-de-Losne, avec ceux du roi de France François Ier, un traité de neutralité de la Franche-Comté, pour trois ans reconductibles, dont le garant est les cantons suisses. Ce traité permet de maintenir le commerce entre la Franche-Comté et la Bourgogne. Il est renouvelé sans interruption jusqu’en 1611. Ces sages dispositions ont rendu la province
comtoise à l’abri de tous les conflits entre la France et les austro-espagnols durant le gouvernement de Marguerite.
Grâce à Marguerite, Nicolas Perrenot est
nommé maître des requêtes au conseil des États bourguignons, il fait ensuite
son entrée au conseil privé de Charles Quint.
Les années 1520 sont marquées par deux guerres en Italie, entre Charles Quint et François Ier. Après la défaite française à Pavie en 1525, Marguerite qui connait bien, la mère de François Ier, Louise de Savoie, c’est la sœur de son mari Philibert II, avec qui elle a grandi à la cour de France.
Les deux belles-sœurs trouvent un accord, elles sont les principales instigatrices de la
paix des Dames ou paix de Cambrai, signée le 5 août 1529. Marguerite représente son neveu, Charles Quint et Louise son fils, François Ier.
En 1530, Marguerite d’Autriche pense déjà à sa nièce
Marie de Hongrie, pour la remplacer dans sa tâche de gouverneure des Plats pays et de la Franche-Comté.
Elle meurt à Malines, le 1er décembre 1530,
ou se déroula ses obsèques. Sa dépouille sera portée au monastère de Brou en mai 1532 où elle se retrouva aux côtés de son mari.
L'intérim du gouvernement fut assuré par
le comte Charles de Lalaing, en attendant la nomination de la part de
l'empereur d'un successeur.
Portrait de Marguerite d'Autriche, de son père
Maximilien de Habsbourg et de sa mère Marie de Bourgogne :
Le monastère de Brou :
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