Évènement du 20 Décembre 1075 :

Fondation de l’abbaye de Molesme
Historique :
Le 20 décembre 1075, Robert vient fonder sur des terres données par des seigneurs locaux, une abbaye, avec l’appui de l’évêque de Langres Hugues-Rainard, cela se déroule du temps du roi de Francie, Philippe Ier et du duc
Robert Ier de Bourgogne. La charte de fondation est présente dans le cartulaire de l’abbaye et conservée aux Archives départementales de la Côte d’Or (consultation en ligne possible).
Robert, qui est né en Champagne vers 1029,
dans une famille noble, commence son éducation religieuse à l'âge de quinze ans à l'abbaye de Montier-la-Celle, dans le diocèse de Troyes. Il en devient le prieur.
Vers 1068, il est appelé par les moines de l'abbaye Saint-Michel de Tonnerre pour être leur abbé. Mais fatigué des intrigues des moines, très
hostiles à l'application exigeante de la règle bénédictine et constatant l'impossibilité d'introduire des réformes, il aspire vite à quitter sa charge.
En 1073, il est prieur de Saint-Ayoul-de-Provins, dépendant de Montier-la-Celle. Il n'y passe que
quelques mois. Le pape Alexandre II lui ordonne d'aller gouverner les ermites qui s'étaient retirés en quête de solitude, dans la forêt de Collan,
à l'ouest de Tonnerre. Mais le lieu est peu praticable, Ils le quittent en 1075 pour s'établir, avec sept moines, dans le lieu-dit de Molesme,
au nord de Châtillon-sur-Seine, sur des terres données par Hugues de Merlennac et sa famille
dont les seigneurs de Maligny.
Au début, la fondation souffre d’une très
grande pauvreté. L’évêque de Troyes, Hugues II de Dampierre, intervient
alors auprès des seigneurs voisins pour réveiller leur générosité. Une
première donation, faite par Hugues Ier, duc de Bourgogne, a lieu en 1077,
suivie d’une autre par Simon de Valois, comte de Bar-sur-Aube. En quelques années, la nouvelle abbaye attire de nombreux visiteurs et donateurs, religieux et laïcs. Les seigneurs qui voulaient faire le salut
de leur âme fondèrent sur leurs propriétés des prieurés où ils appelèrent des moines de Molesme
pour les gouverner. Lors des départs à la Croisade, des grands seigneurs
faisaient des dons importants, ainsi Eudes Ier, duc de Bourgogne, donna par
exemple Marcenay à Molesme.
Une quinzaine d'années après sa fondation, Molesme possède son église abbatiale et des bâtiments monastiques et de nombreux prieurés.
L'abbaye de Molesme avait 50 moines en 1098. Cette expansion modifie la nature originale de l’abbaye. Dans ce nouveau contexte, les exigences érémitiques de Robert sont mal acceptées,
des divisions surviennent au sein de la communauté.
Robert, avec l'autorisation de l’archevêque de Lyon, mais aussi légat du pape, Hugues de Die, décide de quitter la communauté avec une vingtaine de moines,
dont Albéric et Étienne Harding, pour aller fonder une nouvelle abbaye dans un lieu qui deviendra
l'abbaye de Cîteaux,
au sud de Dijon, le 21 mars 1098.
Au bout d'un an cependant, le nouvel abbé
de Molesme demande au pape Urbain II d'intervenir auprès de Robert pour qu'il revienne les guider.
Robert s'exécute et revient à Molesme en 1100 et y meurt le 17 avril 1111,
mais il impose la règle de Saint-Benoît dans l'abbaye. Il sera canonisé en 1220.
Molesme possédait plusieurs prieurés dans les diocèses de Langres,
de Sens, de Troyes, de Toul, mais aussi hors du royaume de France. Dès
1098, elle était à la tête de 35 prieurés. Une bulle pontificale de 1135
confirma ses biens : une trentaine de domaines et plus de 60 églises.
Si Molesme fut loin d’être un échec malgré une histoire
assez contrastée, l’abbaye n’eut pas le destin qui aurait dû être le sien.
Molesme va détenir le rare privilège d’être directement à l’origine de la
fondation de l’ordre de Cîteaux dont la renommée allait rapidement
supplanter celle de la grande abbaye bénédictine.
L’abbaye a été plusieurs fois dévastée et pillée, pendant les guerres franco-bourguignonne du XVème,
puis lors des guerres de religion au XVIème et enfin elle fut confisquée lors de la Révolution Française au XVIIIème.
L’abbaye est partiellement démolie et sert de carrières de pierres. L'actuelle église Sainte-Croix de Molesme, présente sur le site, était l’ancienne chapelle des convers.
Le cartulaire de l'abbaye de Molesme et
reconstitution de l'abbaye au XVIIème :


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