Évènement du 20 Décembre
1423 :

Mariage de Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne, avec Guigone de Salins, dame d'Ougney
Leurs origines :
Nicolas est le fils de Jean III Rolin et d’Aimée Jugnot, tous les deux issus de la bourgeoisie bourguignonne très aisée, leurs aïeux avaient épousé des riches héritiers. Il né vers 1376 à Autun, il a un frère Jean IV.
Au décès de son père en 1391, sa mère épouse Perrenet le Mairet, bourgeois de Beaune. Celui-ci a deux filles d'un premier lit, qui épouseront les deux frères Rolin : Jeannette épouse Jean IV Rolin et Marie épouse vers 1400 Nicolas Rolin.
Marie décède peu de temps après de la peste, Nicolas épouse alors une riche bourgeoise de Paris, Marie des Landes, vers 1407. Le couple aura 4 enfants : Jean, Philipotte, Guillaume et Nicolas. Marie décède vers 1421. Jean, futur cardinal d’Autun, baptisé à Paris en 1408, avait pour parrain
le duc Jean sans Peur.
Veuf, pour la seconde fois, Nicolas, père de quatre enfants, espère trouver une nouvelle alliance avec une femme capable de tenir la gestion de son foyer, mais aussi une compagne qui le soutienne dans son action politique.
Guigone est de la noblesse du comté de Bourgogne (la Franche-Comté), son père est Etienne de Salins-la-Tour, seigneur de Poupet, il descend des banquiers d'Asti dans le Piémont, les Asinari, venus s’installer à Salins vers 1300. Par leur mariage avec la noblesse locale (Les La Roche, les Montferrand, les Belvoir), ils acquièrent le titre de chevalier et de seigneur. Etienne épouse une noble Louise de Rye, famille noble comtoise depuis dix générations, alliée aux familles de Vienne et Belvoir. Le couple aura 4 filles, Guigone est la troisième de la fratrie, elle née en 1403.
Le mariage :
Ce 20 décembre 1423, à Chalon-sur-Saône, Nicolas Rolin devenu chancelier du
duc de Bourgogne, Philippe III le Bon, épouse une jeune noble de 27 ans sa cadette, Guigone de Salins, dame d’honneur de la
duchesse de Bourgogne, Bonne d’Artois. Les chroniqueurs de l’époque, la décrive comme une élégante et belle jeune femme. Elle a reçu une éducation sélecte, baignée de religion et sa mère qui est veuve, lui réserve un mariage auprès d’un homme de pouvoir et de culture.
Le contrat de mariage est signé devant notaire, et précise les droits des 2 époux, après leurs paraphes, leurs sceaux
sont scellés sur l’acte. Le parchemin est ensuite authentifié du cachet de cire verte de Bourgogne. Les noces sont célébrées avec le faste et la liesse imposés par le rang des époux. Le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, est le premier à féliciter les nouveaux mariés en leur offrant 4 000 francs de cadeau de mariage.
Le couple aura 3 enfants, En 1424, naît leur fils Antoine, puis Louise en 1425, et Claudine, l’année suivante. Une entente harmonieuse règne dans la famille, malgré les infidélités de Nicolas, la foi chrétienne soude la tribu de Nicolas.
La vie politique :
Nicolas était devenu l'un des avocats les plus célèbres de son temps quand il fut remarqué par Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, qui en fit son avocat auprès du Parlement de Paris en 1408, où on le trouve plus souvent qu'à Dijon. L'assassinat du duc à Montereau, en 1419, l’éloigna de Paris, mais sa nomination comme chancelier du Grand-duc d’Occident, Philippe le Bon, lui donna une place prestigieuse et surtout lucrative de 1422 à 1461, quarante années pendant lesquelles, il dirigea l’administration et la diplomatie des États Bourguignons, comme représentant du duc dans de nombreuses négociations et traités.
Il se fit céder par Philippe le Bon, la baronnie d’Authume, et de nombreuses autres terres, et il acquit nombre de châteaux et maisons fortes, il possédait plus de 27 propriétés
situées à : Beauchamp, Ougney, Salans, Fontaine-les-Dijon, Présilly, Gergy, Oricourt, Beaune, Dijon, Marnay, Dole, Salins, Autun, Châtillon-sur-Seine, …
Nicolas Rolin, à l’instar de son souverain, a été un fastueux mécène, montrant à la fois sa vocation de bâtisseur et la constance de son sentiment religieux. Il fera travailler les grands peintres flamands de son époque Rogier van der Weyden et Jan van Eyck, et le sculpteur bourguignon Henri Bouchard, pour notamment décorer l’hôtel-Dieu de Beaune.
L’œuvre avec Guigone :
À partir de 1436, ses projets de fondations pieuses et charitables commencent déjà à prendre corps, aussi en plein accord avec Guigone, qui l'incite à faire œuvre humanitaire, il songe déjà à ce qui va devenir leur grand œuvre, la fondation des Hospices de Beaune. Leur projet va réussir grâce à son pouvoir et sa puissance, dans le but de le mettre au service des humbles. Ce type de fondation laïque est rare et audacieux au XVe siècle. Guigone introduit l'art dans l'hôpital pour adoucir les peines et les souffrances des pauvres, ces derniers sont soignés dans un décor d'un château richement décoré.
Le 4 août 1443, l’acte de fondation des Hospices est signé. Texte :
« Moi, Nicolas Rolin, chevalier, citoyen d’Autun, seigneur d’Authume et chancelier de Bourgogne, en ce jour de dimanche, le 4 du mois d’août, en l’an de Seigneur 1443… dans l’intérêt de mon salut, désireux d’échanger contre des biens célestes, les biens temporels… je fonde, et dote irrévocablement en la ville de Beaune, un hôpital pour les pauvres malades, avec une chapelle, en l’honneur de Dieu et de sa glorieuse mère… ».
L'épilogue :
Nicolas décède le 18 janvier 1462, il est inhumé dans l'église Notre-Dame du
Châtel à Autun,
qu'il a fondée. Guigone devenue veuve, continue à diriger l'Hôtel-Dieu et à consacrer sa vie aux malades, jusqu’à la fin de sa vie,
le 24 décembre 1470. Elle repose dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Beaune.
Portraits de Nicolas Rolin et Guigone de
Salins et les Hospices de Beaune :


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