Évènement du 5 janvier 1477 :
Charles le Téméraire duc-comte de Bourgogne trouve la mort
aux abords de Nancy, en combattant les Lorrains et les Suisses, lors de la conquête du duché de Lorraine.
Rappel du contexte historique :
Après l’échec de son accession à la royauté,
en novembre 1473, suite à son arrogance, vis-à-vis de l’empereur Frédéric III de Habsbourg, c’est le début des revers pour Charles le Téméraire.
En 1474, une coalition (Ligue de Constance) se créée contre le duc, elle réunit les villes d’Alsace (Strasbourg, Bâle, Colmar), la Confédération Suisse et le duc Sigismond d’Autriche, avec l’aide financière du roi de France Louis XI. La guerre débute (dite Guerres de Bourgogne).
La coalition remporte de nombreux succès, d’abord dans le comté de Bourgogne (bataille d’Héricourt le 13 novembre 1475), puis s’empare du Pays de Vaud et du Valais (alliés du Téméraire).
En juin 1475, après 10 mois de siège en vain, de
la ville de Neuss (près de Cologne), les troupes bourguignonnes se retirent épuisées ; les États Généraux de Bourgogne refusent une nouvelle aide financière au Téméraire, au mois de juillet ; de plus les rois d’Angleterre et de France signent un accord de paix en août. Charles ne peut plus compter sur les
troupes anglaises de son beau-frère, pour exercer une pression militaire sur Louis XI.
Malgré tous ces évènements négatifs, Charles s’empare du
duché de Lorraine, et le 30 novembre, il entre dans Nancy et informe les Lorrains, qu’il veut toujours faire de cette ville, la capitale de son royaume. Mais cette victoire est éphémère, ce n’est qu’un sursaut.
Charles se décide à en découdre avec les Confédérés Suisses, et début janvier 1476, il se lance dans la bataille, assuré de sa puissance et surtout en sous-estimant ses adversaires.
Il prépare ses troupes à Nancy, passe par Besançon, et entre en Suisse. Le
21 février, il s’empare du château de Grandson, mais le 2 mars, ses troupes sont défaites par les coalisés aux abords de
Grandson, suite à une tactique militaire mal gérée, par Charles. Le sire de Châtelguyon, Louis de Chalon-Arlay, et un millier de soldats, y trouvent la mort. Le duc doit abandonner à ses vainqueurs une centaine de pièces d’artillerie et ses richesses (argent, bijoux, tapisseries, vaisselles, vêtements), dont son épée de parade et son collier de la Toison d’Or. Il regagne la Franche-Comté et s’installe à Nozeroy.
Puis le 14 mars, il installe son camp à Lausanne, et reconstitue ses forces, mais ce n’est plus le même, il se laisse pousser la barbe, il boit, et il est certainement déprimé. Le duc rassemble une nouvelle armée et rencontre une nouvelle fois les confédérés (Suisses, Autrichiens, Alsaciens et Lorrains) à Morat, mais ceux-ci plus nombreux, prirent par surprise les bourguignons. Charles subit une terrible défaite, le
22 juin 1476, où ses troupes sont pratiquement exterminées. On évalue à plus de quinze mille le nombre de soldats morts dans le camp bourguignon, sans parler de la perte de son artillerie.
Le duc se retire vers Gex, pour rencontrer Yolande, la duchesse de Savoie, et la convaincre de l’aider. Mais il ne réussit pas dans sa tentative. Il se retire à Salins, via Saint-Claude, Moirans, Poligny et Arbois. Là il rejoint le reste de ses forces. En septembre, il va camper avec le peu de reste de son armée, à La Rivière, près de Pontarlier. Louis XI jubile car il voit son ennemi
complètement affaibli, cela lui a couté beaucoup d’argent mais aucune perte humaine.
Malgré cela Charles va faire le siège de Nancy pour reprendre la Lorraine, le 22 octobre,
entretemps il était passé par Dijon pour réunir de l’argent et des hommes, mais pas assez, les États du Nord ne lui envoyant aucune aide. Les chefs bourguignons lui demandent de lever le siège et de se replier, mais le Téméraire refuse. Alors les Coalisés beaucoup plus nombreux, détruisent le peu qui reste de l’armée bourguignonne, estimée d’à peine 5 000 soldats, le 5 janvier 1477. Le corps du duc sera retrouvé, 2 jours plus tard, nu, la tête prise dans la glace, le crâne fendu par une hache, une joue dévorée par un loup.
Le grand-duc d’Occident n’a sans doute pas été reconnu, par le soldat qui l’a tué. Ainsi finie, la dynastie des ducs de Bourgogne de
la famille de Valois.
Sa disparition permettra à la Maison
d'Autriche d'agrandir considérablement sa puissance par
le mariage de Marie, héritière de
Charles, avec Maximilien de Habsbourg, héritier de la couronne impériale. Son corps sera déposé dans la collégiale de Nancy,
par le duc de Lorraine, puis son arrière-petit-fils, l’empereur
Charles Quint fit transférer sa dépouille à Bruges en 1550, à côté de celle de la fille du duc :
Marie.
Son portrait et son tombeau dans l'église Notre-Dame de
Bruges :
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