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Évènement du 18 août 1477 :

Mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien de Habsbourg.
La famille de Marie :
Son père, Charles, comte de Charolais, futur duc de Bourgogne, épousa à Lille, le 30 octobre 1454, sa cousine germaine, Isabelle de Bourbon, le couple aura un seul enfant : Marie.
Charles avait épousé en premières noces, Catherine de Valois, fille du roi de France Charles VII de Valois et de Marie d’Anjou, en mai 1440. Il avait 6 ans et son épouse 12. Catherine
décéda en juillet 1446.
Isabelle était la fille du duc Charles Ier de Bourbon et d’Agnès de Bourgogne. Agnès était la fille du duc Jean sans Peur de Bourgogne et de Marguerite de Bavière, elle
était la sœur du duc Philippe le Bon, père de Charles. Une dispense papale fut nécessaire pour ce mariage entre cousin germain, et le duc Philippe réussit à convaincre sans difficulté, le pape Nicolas V.
Marie, par sa mère, descendait de la famille de Bourbon et du roi Saint-Louis, et par son père, elle descendait de la famille des Valois, des ducs de Bourgogne Capétiens, des comtes de Bourgogne et des comtes de Flandre.
Sa naissance et son enfance :
Marie naquit au palais du Coudenberg à Bruxelles, le 13
février 1457, ou son grand-père le duc Philippe le Bon, n’était pas présent, mais son parrain
était bien là, il s’agissait du dauphin Louis de France, futur Louis XI !!
Elle passa son enfance dans les États bourguignons du nord, notamment au château de Prinsenhof de Gand.
Suite au décès de son épouse Isabelle, en 1465, et de son père Philippe le Bon en 1467, la mère de Charles, Isabelle de Portugal, chercha une alliance, face aux ambitions de la France.
De son côté le roi Édouard IV lui aussi cherchait du soutien contre le roi de France.
Le 14 juillet 1468, Charles épousa Marguerite York, sœur du roi d’Angleterre.
Le couple n’aura pas d’enfants, mais Marguerite sera une belle-mère attentive et précieuse pour sa belle-fille, Marie de Bourgogne, qui avait
onze ans, lorsqu’elles feront connaissance. Elle élèvera Marie comme sa fille ou sa petite-sœur, les
deux femmes avaient seulement onze ans d’écart, et sera à ses côtés à la mort du
duc Charles en janvier 1477.
La difficile succession :
La mort de Charles le Téméraire devant Nancy le 5 janvier 1477, permit au roi Louis XI de revendiquer le duché et le comté de Bourgogne, au nom de sa filleule Marie de Bourgogne.
Les États du duché de Bourgogne ainsi que ceux du comté de Bourgogne
votèrent la réunion avec la France, dans l’espoir du mariage du dauphin Charles avec Marie, fille du Téméraire.
Les troupes françaises s’emparèrent de Dijon le 12 janvier 1477 et Charles d’Amboise publia la lettre du roi qui revendiquait le duché comme apanage de la couronne. Marie répliqua le 23
janvier par une lettre adressée aux Dijonnais, en rappelant l’acte de donation du roi Jean II à son fils Philippe le Hardi
qui stipulait « en pleine et entière donation et à ses héritiers issus de son corps et procréés en légitime mariage, quel que soit leur sexe, à perpétuité ».
La guerre était inévitable, Marie qui résidait à Gand, convoqua les États de Flandre, ceux-ci
reconnaissaient Marie comme l’héritière, mais établirent un conseil
de régence « le Grand Privilège » qui s’empara du gouvernement en supprimant le Parlement de Malines. Marie signa les documents officialisant ces changements le 11 février 1477.
LLe conseil de régence obligea Marie à envoyer une ambassade au roi de France. Louis
reçut celle-ci et utilisera toute sa perfidie. Il fit croire aux ambassadeurs flamands, que
Marie avait un conseil secret composé d’anciens amis de son père opposés aux libertés flamandes. Il leur remit une lettre de Marie avec les noms des deux complices, Guillaume Hugonet, chancelier de Bourgogne, et Guy de Brimeu,
chevalier de la Toison d’Or. Cette lettre était un faux.
De retour à Gand, le conseil de régence condamna à mort les deux conseillers, qui seront décapités le 3 avril 1477. Marie haït Louis XI et jura de ne point tomber aux mains de ce roi,
cause de tous ses malheurs.
Son mariage :
Après des projets de mariages avortés avec Charles de Berry, frère de Louis XI, puis de Charles de France, fils de Louis XI. Les États de Bourgogne
reprirent les négociations
entamées du temps du duc Charles, avec l’empereur Germanique Frédéric III et le 18 août 1477, Marie de Bourgogne épousa l’archiduc d’Autriche Maximilien d’Habsbourg,
fils de Frédéric III, pour combattre Louis XI.
Ils étaient cousins, en effet, la mère de Maximilien, Éléonore de Portugal,
était
la tante d'Isabelle de Portugal, grand-mère paternelle de Marie. La cérémonie
eut lieu dans la chapelle du Prinsenhof de Gand.
La période de deuil après la mort du duc Charles n'étant pas encore terminée, la cérémonie se déroula avec une certaine retenue. Ce fut un mariage d'amour, Maximilien disait qu'elle était la plus belle femme qu'il
ait connue. Elle lui apprendra le français, et lui l'allemand et Marguerite d'York le thiois. Mais, Maximilien réussissait très peu ses cours de linguistique.
Le lendemain du mariage, Maximilien était intronisé
corégent avec son épouse et nommé souverain de l’Ordre de la Toison d’Or.
Maximilien n’avait pas beaucoup de moyens financiers, en épousant Marie, la plus riche héritière du XVème siècle, il permettait à la Maison d’Autriche de devenir une puissance politique à la hauteur de leur titre d’empereur
germanique, et de devenir une future menace pour le royaume de France. Il vivra à crédit car les terres bourguignonnes septentrionales
étaient riches et il pouvait emprunter.
La Guerre :
LLouis XI lança ses troupes sur les territoires du défunt duc, elles s’emparèrent dans le nord, de la Picardie, de l’Artois, mais seront bloquées dans le Hainaut. Au sud,
la conquête avec succès du duché de Bourgogne se réalisait, des garnisons françaises occupèrent également des villes en Franche-Comté, à Gray, à Marnay et à Salins. Mais suite à l’appel de Marie aux Bourguignons
« Maintenir la foi de Bourgogne »,, des villes résistèrent et se soulevèrent dès juin 1477.
Le prince d’Orange Jean de Chalon, avait rejoint la révolte avec l’appui de trois mille Suisses. Au cri de « Vive Mademoiselle »,, ils reprirent la totalité du comté de
Bourgogne, sauf Gray, et occupèrent les villes de Beaune, de Semur-en-Auxois
et de Verdun dans le duché. D’autres villes se soulevèrent pour les soutenir, notamment Dijon et Chalon-sur-Saône, ainsi que le Charolais.
Charles d’Amboise fut nommé chef militaire dès le 12 octobre. Il se conduira avec férocité. Les Français reprirent Chalon et saccagèrent
complètement la ville, ensuite ils incendièrent totalement les villes de Cuiseaux et de Seurre. Mais Dole résista et malgré quatre mois de siège de juillet à octobre 1477, les
Français ne purent entrer dans la capitale comtoise.
Avril 1478, une trêve d’une année fut signée entre Louis et Maximilien, par laquelle le roi renonça aux comtés d’Hainaut et de Bourgogne, mais
conservait la Picardie et le duché de Bourgogne. Louis XI passa un traité avec les Suisses et moyennant vingt mille francs, il obtint
un corps de six mille Suisses. Ces derniers changèrent de camp et abandonnèrent les partisans de Marie.
1479, Charles d’Amboise entreprit la conquête de la Franche-Comté,
il prit la capitale, Dole, le 25 mai,
par traitrise, et ses troupes massacrèrent les habitants, la ville fut complètement détruite sur ses ordres par un incendie. La résistance héroïque de
certains Dolois donnera lieu à la célèbre réplique : « Comtois, rends-toi ! – Nenni, ma foi ! ».
Les Suisses et les Français se conduisirent avec cruauté partout où ils passaient,
ce fut le cas pour Salins, Poligny, Arbois, Auxonne, Gray, Luxeuil, Faucogney et Vesoul. Amboise se dirigea
vers Besançon, ville d’empire, la ville céda et demanda la reconnaissance de sa neutralité ; mais Amboise refusa et demanda pour le roi, les mêmes droits que le duc de Bourgogne possédait sur la ville.
Ils seront accordés.
Louis XI se rendit à Dijon en juillet 1479, du château de Talant, il vit
bruler les villes d’outre Saône. Amboise finira la conquête de la Comté, en s’emparant des derniers
lieux de résistance. Louis XI fit détruire la majeure partie des forteresses de Franche-Comté, sauf Joux et Scey-en-Varais, qui
furent achetées. Les Deux Bourgognes étaient aux mains des Français. Le bilan était désastreux
pour la Franche-Comté, Maximilien n’avait rien fait pour la secourir.
Charles d’Amboise mourut en 1480, il fut remplacé par Jean de Baudricourt, qui administra les deux Bourgognes avec sagesse et douceur. Entre 1480/1481, la guerre se déroula maintenant
dans les États septentrionaux entre Français et Autrichiens, toujours aussi cruelle, mais indécise sur son vainqueur.
En 1481,
l’université de Franche-Comté fut transférée de Dole à Besançon.
Épilogue :
Le 13 mars 1482, Marie participait avec Maximilien et
quelques conseillers à une chasse. En voulant attraper un héron, elle lança son cheval au galop, celui-ci trébucha sur un tronc
d’arbre et entraina sa cavalière dans sa chute et écrasa celle-ci contre le tronc d’arbre. Maximilien arriva à son secours, les souffrances de la duchesse
étaient insupportables, et aucun médecin ne put la soigner. Elle décéda dans la douleur, dans son lit le 27 mars.
Ainsi mourut des suites d’une chute de cheval, à l’âge de vingt-cinq ans, l’héritière des ducs de Bourgogne.
Son héritage passera à son mari Maximilien de Habsbourg, en attendant la majorité de leurs deux enfants.
Maximilien mal aimé de ses sujets Flamands, à cause de ses dépenses énormes et de son refus de faire la paix, mais également parce qu’il était autrichien
et pas bourguignon, qu'il ne parlait pas le thiois, et très mal le français, ne put empêcher les États de Flandre, de Brabant et d’Hainaut, de lui soumettre les conditions de la paix avec Louis XI. Le 23 décembre 1482,
ce fut le traité d’Arras.
Au décès de Marie, sa belle-mère Marguerite d'York, élèvera ses deux enfants.
Philippe, qui sera surnommé le Beau, qui était né le 22 juin 1478, et Marguerite
nait le 10 janvier 1480.
Les époux Marie de Bourgogne et Maximilien de Habsbourg :

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