Évènement du 15
novembre 1184 :
Décès de Béatrice de Bourgogne, comtesse de
Bourgogne, impératrice du Saint-Empire romain germanique
Qui est-t-elle ?
Son père, le comte Renaud III de Bourgogne décède en 1148, Béatrice qui a dû naitre vers 1143, est sa fille unique et héritière, mais c’est une enfant.
Sa mère Agathe de Lorraine, doit être décédée, car Béatrice est sous la tutelle de son oncle Guillaume IV de Mâcon. C’est son oncle paternel,
il est comte de Mâcon et d’Auxonne, et de retour de Terre Sainte, il exerce la régence sur le comté de Bourgogne, en attendant la majorité de sa nièce.
Guillaume tente de confisquer le pouvoir sur le comté de Bourgogne, en retenant prisonnière sa nièce, la jeune comtesse.
C'est pourquoi, en mars 1152, le nouvel empereur
germanique, suzerain du comté de Bourgogne, Frédéric dit Barberousse, demande au duc Berthold IV de Zahringen d’aller
délivrer la jeune comtesse de Bourgogne. Berthold espère-t-il réunir le comté de Bourgogne à ses terres, car son père, Conrad de Zahringen,
avait reçu de l’empereur Conrad de Hohenstaufen, oncle de Frédéric, le titre de recteur de Bourgogne, au moment où le comte Renaud III avait été confisqué de
ses terres à l’est du massif jurassien, par l’empereur
? Berthold avait peut-être aussi l’intention d’épouser la jeune comtesse ?
L'expédition de Bourgogne eut lieu au mois de février de l'année 1153. L'ensemble des
évènements qui suivirent prouve avec évidence qu'il n'atteint pas le but fixé,
certes, il parvient à libérer Béatrice et l’emmène auprès de l’empereur,
mais il est incapable de réduire à l'obéissance le comte de Mâcon.
Frédéric tient une assemblée à Besançon, en février 1153,
et l'empereur souhaite traiter avec le comte
Guillaume, qui se présente devant l'empereur, on n'a pas le détail de leur échange, mais ce qui est certain, c'est qu'il reste en poste, pas de
sanction, il a dû faire acte de soumission vis à vis de l'empereur. Guillaume souscrit à des
diplômes impériaux rédigés à Besançon. Berthold n'a
pas le soutien impérial.
Puis le 9 juin 1156, dans la cathédrale de Wurtzbourg, Frédéric Barberousse épouse Béatrice de Bourgogne.
Par cet acte, Barberousse trouve l'occasion de retrouver sa prédominance sur l'ancien royaume bourguignon. Parmi les témoins
locaux, il y a Humbert de Scey, archevêque de Besançon, Mathieu Ier, duc de Lorraine,
Etienne II de Bourgogne, comte d’Auxonne, et Thierri II de Mousson, comte de Montbéliard.
À la mort du comte Guillaume, en 1155, et suite à son mariage, Béatrice de Bourgogne récupère ses droits sur le comté. Frédéric devient comte de Bourgogne,
le comté de Bourgogne est lié directement à son souverain. L’empereur laisse son épouse administrée son comté.
Enfin pour dédommager Berthold, Fréderic lui accorde en compensation l'avouerie
des trois importants évêchés de Lausanne, de Genève et de Sion.
Le 24 octobre 1157, Frédéric préside avec son épouse Béatrice,
une diète à Besançon, où il a convoqué les Grands de Bourgogne, en présence du légat du pape, le cardinal Roland Bandinelli,
les participants sont Etienne, archevêque de Vienne, Héraclius, archevêque de Lyon, Humbert, archevêque de Besançon, Pierre, archevêque de Tarentaise, Odon, évêque de Valence,
Geoffroy, évêque d'Avignon, Mathieu, duc de Lorraine, Thierri, comte de Montbéliard. Cette assemblée fut l'occasion de délivrer des diplômes d'immunité et des concessions de privilèges à tous
les participants qui étaient venus apporter à Frédéric l'hommage de leur soumission.
Lors de son passage à Besançon et à Dole en 1166 pour aller combattre en Italie du Nord, les villes lombardes qui soutiennent le pape,
Frédéric est accompagné par Béatrice.
Après la paix de Venise, le couple pénètre en Bourgogne, et le 30 juillet 1178, ils
se font couronner roi et reine de Bourgogne, dans la cathédrale
Saint-Trophime d'Arles, par l’archevêque
Raimon de Bollène.
En juillet 1181, Béatrice qui réside dans
la Maison du temple près de Dole, sa résidence principale, conclut un traité
d'association avec le monastère de Romainmoutier, pour des habitations
construites pour des cultivateurs, qu'elle avait attirée.
En 1183, elle reconnaît dans une charte
que son château de Vesoul est rendable à l'archevêque de Besançon, à sa
mort. Elle est encore présente dans la région en janvier 1184, ou elle agit
dans ses œuvres de bienfaisance.
De l’union de Frédéric et de Béatrice naitront 12 enfants, 4 filles et 8 garçons. Henri le deuxième fils du couple, à la mort de son frère ainé, Frédéric,
devient l’héritier des titres de son père,
son frère cadet Othon, sera lui désigné à la succession de leur mère, il recevra le titre de comte palatin de Bourgogne,
et Philippe le dernier fils du couple sera roi de Germanie, à la mort de son
frère Henri.
La fille ainée, prénommée Béatrice comme sa mère épousera le comte de
Chalon-sur-Saône, Guillaume III de Thiers. De cette dernière union naitra
une fille Béatrice, comtesse de Chalon, qui épousera Etienne III de
Bourgogne, comte d'Auxonne, leurs descendants donneront la lignée de la
famille de Chalon (seigneurs d'Arlay, puis princes d'Orange, comtes
d'Auxerre et comtes de Tonnerre) les derniers représentants des comtes de
Bourgogne.
Elle meurt à Jouhe, près de Dole, le 15
novembre 1184, son cœur reste dans l'abbaye bénédictine de Jouhe, et son
corps dans la cathédrale de Spire, à côté de sa fille Agnès.
Portrait de la comtesse et impératrice Béatrice de
Bourgogne :
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