Histoire
Bourgogne Franche-Comté

LES ÉVÈNEMENTS AU JOUR LE JOUR - MOYEN-AGE_BURGUNDY

Évènement du 23 février 1003 :

Fondation de l'abbaye de Fruttuaria, par Guillaume de Volpiano, abbé de Dijon

Situation :

En plein guerre de succession sur le duché de Bourgogne, conflit entre le roi des Francs Robert le Pieux, et le comte Guillaume-Otton, ce dernier va accompagner son cousin l’abbé de Dijon, Guillaume de Volpiano, à la création de cette abbaye, à San Benigno Canavese, dans le Piémont, avec l'accord du roi Arduin d'Italie, cousin des 2 personnages, et les deux frères de l'abbé, Geoffroi et Nithard.

Cet édifice est construit sur des terres appartenant à la famille d’Ivrée, d’où sont issus les cinq cousins. Guillaume est surtout l’architecte en chef et le concepteur, comme dans de très nombreuses autres abbayes, en France et en Italie (une quarantaine). A bien des égards, on peut considérer cet édifice comme la principale œuvre de Guillaume bien qu’il n’en ait jamais été l'abbé. Dans l'acte de fondation de Fruttuaria, parmi les 324 souscriptions, il y a le roi des Francs, Robert le Pieux, et son fils ainé Hugues, l'abbé Odilon de Cluny, et les moines des 7 abbayes : Saint-Bénigne de Dijon, Vergy, Bèze, Saint-Èvre de Toul, Saint-Arnulf, Fécamp et Jumièges réformées par l'abbé de Dijon.

Arduin d’Ivrée avec son épouse Berte semblent avoir jouer un rôle majeur dans la construction de l’abbaye, et Arduin est notamment l’auteur du diplôme de 1005 qui permet à Fruttuaria d’avoir ses premiers privilèges. Les remerciements formulés par Guillaume de Volpiano à leur encontre dans l’acte de fondation de l’abbaye apportent une preuve supplémentaire de l'implication du couple royal et de leur proximité familiale avec l'abbé.

Fruttuaria, achevée en 1006-1007, a suivi la règle bénédictine réformée de Cluny, imposée par Guillaume. Pour assurer la pérennité de son abbaye, Guillaume obtiendra du roi, de l'empereur et du pape des privilèges. Ils permettront ainsi à Guillaume et à ses frères de protéger les biens de sa famille : les possessions du monastère deviennent inviolables.

Chaque fois, il introduit suite à la rénovation ou la construction d'une abbaye, la réforme clunisienne dans l’organisation de la vie des moines. On peut citer : Saint-Bénigne de Dijon, Saint-Philibert de Tournus, la Trinité à Fécamp, au Mont Saint-Michel, Saint-Arnould à Metz, …

En lutte sur le royaume italien, contre l’empereur germanique Henri II, Arduin vaincu dans l’été 1014, abdique et dépose en septembre sa couronne royale sur l'autel de l’abbaye de Fruttuaria. Il devient moine de l’abbaye et meurt le 14 décembre 1015. Il sera inhumé dans l'abbaye, ainsi que son épouse et ses enfants.

Guillaume-Otton donne ses possessions italiennes à Fruttuaria avant 1014, puis réitère sa donation en 1019.

En 1027, le pape Jean XIX, dans une bulle papale, place l’abbaye et tous ses biens sous le contrôle direct de Rome.

La période de splendeur maximale de Fruttuaria se situe aux XIIe et XIIIe siècles : en 1265, l’abbaye compte 200 églises et cellules en Italie et 30 autres en Allemagne et en Autriche. Certains documents font référence au nombre de 1200 moines présents dans le monastère.

L'acte de fondation de Fruttuaria :
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