Évènement du 14 février 1001 :

Fondation de la 3ème abbaye de Saint-Bénigne de Dijon par Guillaume de Volpiano.
Historique du site :
Sur ce site cinq édifices se sont succédés au cours de l’histoire.
Le premier édifice date du VIème siècle construit vers 510, et consacré en 535 par l’évêque Grégoire de Langres, sur un site d’une nécropole gallo-romaine à l’extérieur du castrum romain.
Cette église est placée sous le vocable de Bénigne, évangélisateur chrétien d’origine grecque, qui aurait été martyrisé vers 274 à Dijon. En 584, le roi Franc de Burgondie,
Gontran, fait un don de mobilier à Saint-Bénigne
de Dijon.
Un diplôme royal de
Charles le Chauve, du 21 juillet 870, demande à l'évêque Isaac de Langres, de réinstaller des moines dans l’abbaye dijonnaise. La deuxième église est fondée au IXème
siècle, par Isaac, c'est une basilique carolingienne édifiée en 871 et achevée en 877. En mai 927,
Raoul de Bourgogne, roi des Francs confirme une donation de son père le duc
Richard le Justicier, pour des terres dans
le comté de Langres, à destination de l’abbaye dijonnaise.
En novembre 989,
Brunon de Roucy, évêque de Langres, demande à
Mayeul, abbé de
Cluny, des moines expérimentés pour restaurer le monastère de Saint-Bénigne de Dijon, 12 moines arrivent
de Cluny, dont Guillaume de Volpiano, qui devint leur abbé en 990, où il introduit la réforme clunisienne. Le 14 février 1001, l’illustre architecte pose la première pierre de l’énorme église lombarde en plan basilical
associée à l’Est à une rotonde de trois niveaux, inspirée du Panthéon romain, avec l’aide d’ouvriers lombards. Cette troisième église est consacrée le 30 octobre 1016 par l’évêque Lambert de Langres, en présence du roi
Robert, et de l’abbé Guillaume. La rotonde orientale dédiée à Sainte-Marie fut consacrée le 13 mai 1018 et la basilique fut largement achevée vers 1025-1030. Les bâtiments de l’abbaye ont été reconstruit par l’abbé
Halinard, successeur de Guillaume, entre 1031 et 1052. En 1076, le
duc Hugues Ier se fait relire les
diplômes et privilèges des rois Charles le Chauve, Raoul et Robert II sur
les libéralités de l’abbaye, il les confirme solennellement, et décharge
l'abbaye des droits imposés par son grand-père le duc Robert. Vers 1100, un grand incendie détruit le clocher central et une partie du chœur de l’église. Elle fut restaurée par l’abbé Jarenton et consacrée à nouveau le 16
février 1107 par le pape Pascal II.
La ville de Dijon fut en grande partie dévastée par le feu
le 28 juin 1137. L’église de Guillaume de Volpiano fut en partie incendiée, sa charpente et les bâtiments de l’abbaye furent
détruits par les flammes. Une nouvelle église romane, la quatrième, fut construite par l’abbé Pierre de Genève. Elle fut consacrée le
31 mars 1147 par le Pape Eugène III,
en présence du roi Louis VII.
Un autre incendie dévasta Saint-Bénigne en 1271 et le clocher central fut à nouveau détruit et la nef s’écroula. Une reconstruction complète de l’édifice était nécessaire. Une église
gothique fut construite de 1280 à 1325, notamment sous l’impulsion de l’abbé Hugues d’Arc, la cinquième, ne conservant que la rotonde et le portail occidental de l’église romane. Elle fut consacrée le 27 avril 1287
et le 9 avril 1393. En novembre 1364, le duc
Philippe le Hardi prête serment dans l'église abbatiale de Saint-Bénigne de respecter les privilèges de la ville et du duché. Philippe fait confectionner en 1398 un anneau
que l’abbé de Saint-Bénigne de Dijon doit passer au doigt de chaque nouveau duc. Jean sans Peur en mai 1404, Philippe le Bon en octobre 1419 et Charles le Téméraire en janvier 1474, recevront cet anneau.
Le régime de la commende au début du XVIème siècle fait tomber l’abbaye dans l’oubli. Dans le régime de la commende, un ecclésiastique ou un laïc nommé par le pouvoir royal tient
une abbaye ou un prieuré, c'est-à-dire, en percevant personnellement les revenus, sans toutefois avoir la moindre autorité sur la discipline interne des moines. L'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon perd une grande
partie de ses revenus.
Les bénédictins de Saint-Maur réforment et restaurent le monastère en 1651.
En 1740, les moines bénédictins décident d'installer un orgue dans la nef, il sera épargné à la Révolution. L’époque révolutionnaire marque la fin de l’abbaye, qui fut sécularisée,
et de nombreuses destructions de ses bâtiments de 1789 à 1793. Les derniers Bénédictins sont expulsés de Saint-Bénigne. Les tombeaux des ducs de Bourgogne de la
chartreuse de Champmol sont transférés dans la crypte
à Saint-Bénigne. La grande rotonde romane de Volpiano, qui avait survécu à tous les incendies précédents, fut détruite en 1792, à l’exception de la crypte qui fut comblée par les démolitions. L’église devint le temple
de la raison puis église paroissiale en 1795.
En 1801, l’église Saint-Bénigne fut nommée cathédrale du nouveau diocèse de Dijon, fondé en 1731, et primitivement situé dans l’église Saint-Etienne.
Au milieu du XIXème siècle, l’église fut restaurée et la crypte romane redécouverte en 1843-1844 et restaurée de 1846 à 1858 par Charles Suisse. La crypte fut classée Monument
Historique en 1846, l’église supérieure en 1862 et le cellier de l’abbaye en 1939. Les restaurations continuent jusqu’à la fin du XIXème siècle et d’autres réfections de la crypte sont effectuées dans les années 1920.
L'église a bénéficié de plusieurs restaurations au XXème/XXIème siècle, l'orgue (1987-1996), la crypte (1994-1995), le chœur (1995), le clocher (1998-2000), la nef et le transept (2000-2004).
La cathédrale actuelle de Saint-Bénigne de Dijon :


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