Évènement du 31 janvier 1016 :
le roi des Francs Robert II prend possession du comté de Dijon, il vient avec sa famille, accompagné des seigneurs locaux.
Rappel du contexte :
Il s’agit du dernier évènement de la guerre de succession sur le duché de Bourgogne. Le déroulement de ce conflit, est assez mal connu, car mal documenté, il se déroula entre 1002 et 1016. Il impliquait tous les grands laïques et ecclésiastiques de Bourgogne, mais aussi le roi des Francs, Robert le Pieux, et le duc de Normandie Richard.
La cause du conflit est connue, il s’agit de la succession à la tête du duché, après la mort en octobre 1002, du dernier duc en exercice, à savoir
Eudes dit Eudes-Henri de Bourgogne. Il nous faut présenter les protagonistes de ce conflit.
D’un côté Guillaume d’Ivrée, que nous nommons
Guillaume-Otton, fils adoptif et beau-fils du duc Eudes-Henri, fils de
Gerberge de Mâcon et d’Adalbert d’Ivrée, époux d’Ermentrude de Roucy, comte de Mâcon et comte dans le diocèse de Besançon. Parmi ses alliés, nous avons Brunon de Roucy, évêque de Langres, suzerain du comté de Dijon, fils de Renaud de Roucy et d’Albérade de Lorraine, frère d’Ermentrude, beau-frère de Guillaume-Otton.
Brunon est également en possession de très nombreux châteaux-forts, nous pouvons citer Tonnerre, Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine, Châtillon-sur-Seine, Til-Châtel, Saulx, Grancey, c’est donc un personnage très puissant qui exerce outre ses fonctions ecclésiastiques, des fonctions seigneuriales. Landry de Nevers, époux de Mathilde d’Ivrée, gendre de Guillaume-Otton, comte et fondateur de la dynastie héréditaire de Nevers. Fromond II de Sens, comte de Sens, fils de Rainard Ier de Sens,
mais aussi beau-frère de Guillaume-Otton, ayant épousé une sœur d'Ermentrude
de Roucy. Gui Ier de Mâcon, fils ainé de Guillaume-Otton et d’Ermentrude, comte de Mâcon.
Guillaume de Volpiano, abbé de
Saint Bénigne de Dijon, cousin de Guillaume-Otton.
Dans l’autre camp, le roi des Francs, Robert le Pieux, neveu du côté paternel du duc
Eudes-Henri, fils d’Hugues Capet. Parmi ses soutiens,
Hugues de Chalon, évêque d’Auxerre et comte de Chalon-sur-Saône, fils de
Lambert de Chalon et d’Adélaïde de Troyes, demi-frère de
Gerberge de Mâcon, oncle de Guillaume-Otton. Otton, fils de Milon II de Tonnerre et d’Ingeltrude de Chalon, neveu d’Hugues de Chalon, comte de Beaune. Eudes, vicomte de Beaune et Geoffroy Ier de Semur,
baron de Semur-en-Brionnais semblent également avoir pris le parti du roi. Le roi avait également fait appel au comte Richard II de Normandie accompagné de 30 000 hommes qui se joignirent à l’armée royale, pour neutraliser la révolte des bourguignons.
Enfin, il y avait Odilon, abbé de Cluny, et ami intime de Brunon de Roucy, qui était lui aussi peu favorable aux Capétiens, mais qui resta assez neutre dans ce conflit.
Le comte Guillaume-Otton fut choisi duc de Bourgogne par une très grande majorité des nobles bourguignons, et cela conformément au testament du défunt, il passa à l’action, avec l’appui de son gendre Landri, comte de Nevers, de
son beau-frère le comte Fromond II de Sens, et de son autre beau-frère l’évêque-comte de Langres Brunon de Roucy, mais certainement aussi de son fils ainé Gui.
Mais le neveu du défunt Eudes-Henri, le roi des Francs
Robert II, fils d’Hugues Capet, comprit très vite la menace de cette opération. Cette succession était importante pour les rois capétiens, car elle mettait en danger la suzeraineté capétienne sur la Bourgogne ducale.
Les conflits se déroulèrent essentiellement à Auxerre et Avallon, si au début les bourguignons furent vainqueurs, vers la fin de l’année 1005 et début 1006, les troupes royales et ses alliés reprirent les cités.
Robert et ses troupes se dirigèrent maintenant vers Dijon, mais la ville avait été mise en état de défense sous le commandement de Guillaume-Otton, qui avait été investi de cette responsabilité par son beau-frère l’évêque-comte Brunon de Langres. La ville résista aux attaques, et ce fût l’intervention de l’abbé de Saint-Bénigne de Dijon, Guillaume de Volpiano, qui sensibilisant le roi sur les dégâts et malheurs de cette guerre, décida Robert a abandonné le siège de Dijon.
Guillaume-Otton accepta alors d’abandonner ses droits à la succession sur le duché de Bourgogne à Robert II, à l’exception du comté de Dijon, qui resta sous la suzeraineté de Brunon de Roucy, évêque de Langres.
Le roi interviendra à
Sens en 1012, et prendra possession
du comté. Ce n’est qu’en janvier 1016, après la mort de l’évêque Brunon de Roucy, que Robert se rend à Dijon, entre le 27 et 31 janvier, il entre dans la ville et prend possession du comté. Mais le roi tient à mettre sur le siège de l’évêché de Langres, un fidèle a lui. Il installe Lambert, fils du comte Milon II de Tonnerre et d’Ingeltrude de Chalon-sur-Saône, frère du comte Otton de Beaune.
Parmi, les seigneurs qui accompagnent le roi à Dijon, il y a Lambert, évêque de Langres, Hugues de Chalon, comte de Chalon et évêque d'Auxerre, Otton, comte de Mâcon,
petit-fils de Guillaume-Otton, Renaud, comte de Nevers,
fils de Landri. La paix revient en Bourgogne.
À l’issue de l’élection de Lambert, le comté de Dijon passe aux mains du capétien qui devient ainsi le maître de la totalité du duché de Bourgogne, qui est réintégré au royaume de Francie Occidentale.
Vers 1017, le roi Robert fit reconnaître son second fils Henri, duc de Bourgogne.
Carte de la Bourgogne au moment de la succession du duc Eudes-Henri :
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