Évènement du 3 avril 1349 :

Décès du duc Eudes IV de Bourgogne à Sens
Qui était Eudes ?
Eudes IV était le second fils du duc Robert II de Bourgogne, il était né en 1295. Il succéda en 1315, à son frère Hugues V qui venait de mourir à vingt-un an.
Le début de son gouvernement – la succession sur le Trône de France
En juin 1316, ce fut la succession sur le royaume de France qui occupa Eudes. Le roi Louis X dit le Hutin venait de mourir, il avait une fille Jeanne, de sa première épouse, Marguerite de Bourgogne, sœur ainée d’Eudes. Elle
fut écartée de la succession suite à l’implication de sa mère dans la terrible histoire privée des belles-filles de Philippe le Bel,
car elle avait commis l'adultère et fut condamnée.
Alors le frère du roi, Philippe de Poitiers, accourut à Paris pour se faire reconnaitre régent,
en effet la seconde épouse du roi défunt, Clémence de Hongrie était enceinte.
Philippe, déjà régent, voulait se faire reconnaître roi. Mais une grande partie des
grands du royaume refusèrent cette hypothèse, parmi eux Eudes était le plus virulent, il soutenait les droits de la princesse Jeanne, sa nièce, fille du roi Louis X. D'autre part, la reine Clémence était enceinte et il fallait attendre son
accouchement. Philippe comprit qu’il devait négocier avec le duc de Bourgogne et la duchesse douairière de Bourgogne Alix de France, représentant les intérêts de la princesse Jeanne, pour obtenir
éventuellement le sacre royal.
Le 17 juin 1316, à Vincennes, Philippe proposa un traité à la famille bourguignonne : il accordait le royaume de Navarre et le comté de Champagne à la princesse Jeanne, lorsqu’elle se mariera, en attendant il conservait
l’administration de ces 2 domaines, car Jeanne avait seulement 4 ans.
Quelques jours plus tard, un nouveau traité scella la garde de la princesse Jeanne, elle fut confiée dès cette date à sa grand-mère la duchesse de Bourgogne Alix.
Mais ce n’était pas encore suffisant, Philippe dut encore faire d’autres concessions, pour calmer le duc de Bourgogne, et l’obliger à renoncer et à soutenir sa nièce la princesse Jeanne, au trône de France,
mais également obliger le duc à lui faire l’hommage en tant que régent de France.
Philippe proposa alors en mariage au duc, sa fille Jeanne III de Bourgogne, qui avait 8 ans, avec en héritage les comtés de Bourgogne et d’Artois. L'union du duché et du comté de Bourgogne était en route.
Le contrat de mariage fut passé le 29 septembre 1316, à Nogent-sur-Seine, en présence de nombreux seigneurs bourguignons.
Toutefois il convenait d’attendre la dispense papale, en effet, les 2 futurs époux étaient cousins à un degré prohibé par l’Église, pour rendre effectif ce mariage. Le roi Louis IX
ou Saint-Louis était à la fois le grand-père d’Eudes IV et le trisaïeul de Jeanne III.
Le 15 novembre, la reine Clémence accoucha d’un garçon prénommé Jean, qui devint roi de France, mais il mourut quatre jours plus tard. Avait-il été assassiné ou empoisonné ?
aucune des 2 hypothèses n'a jamais pu être démontrée.
A la mort du jeune roi, les accords passés entre le régent Philippe et le duc Eudes s’enclenchèrent.
Philippe se fit couronner roi de France, dans la cathédrale de Reims, en janvier 1317.
La dispense fut signée par le pape Jean XXII à Avignon, le 5 mai 1318, Eudes et Jeanne purent s’unir et la préparation de la cérémonie commencée. Elle eut lieu la même année.
En 1322, Philippe le Long, décéda, le duc de Bourgogne se rallia très vite au nouveau roi Charles IV le Bel, frère de Philippe. Toutefois, il lui réclama peu après le comté de Poitiers au nom de sa femme, mais le Parlement de Paris
le récusa.
En 1328, à la mort de Charles IV le Bel, Eudes soutenu à nouveau les prétentions de Jeanne de Navarre au trône de France contre le comte Philippe de Valois, cousin germain des 3 derniers rois Capétiens. Mais il se rallia très vite
au nouveau souverain. Il le servit loyalement en combattant à ses côtés contre les Flamands, il
fut blessé à la bataille de Cassel (1328).
L’union du duché et du comté de Bourgogne :
En 1330, au décès de Jeanne II, sa fille Jeanne III de France ou de Bourgogne apporta
en dot ses terres à son mari Eudes IV duc de Bourgogne. Cette succession ne
se fit pas sans heurts, car
les 2 autres sœurs de Jeanne III, Marguerite
de France et Isabelle de France, se sentaient lésées et s’insurgèrent.
Elles trouvèrent du soutien dans la noblesse comtoise. Le conflit va perturber entre 1336 et 1348. Il faudra plusieurs interventions médiatrices du
roi Philippe VI de Valois, pour arrêter le conflit au moment où la guerre de Cent Ans monopolisait le duc auprès du roi.
Les hauts barons francs-comtois menés par Jean II de
Chalon-Arlay, s’inquiétèrent de la prise de fonction du comté de Bourgogne par le duc Eudes. Ils
entreront en rébellion.
Le 17 août 1336, une terrible bataille entre les nobles comtois et les habitants de Besançon, contre les troupes du duc Eudes IV de Bourgogne se déroula aux portes de la ville comtoise. La rencontre
eut lieu entre Besançon et Avanne, où 1 000 bisontins hérissèrent, le duc gagna cette bataille mais pas la guerre. Le conflit va perdurer.
La succession sur l’Artois :
Entre 1329 et 1331, Eudes défendit vigoureusement les
droits de son épouse Jeanne au comté d’Artois contre les prétentions de son
cousin Robert d’Artois, celui-ci était banni du royaume et se réfugia an Angleterre. Eudes IV défendit Saint-Omer
en 1340 contre Robert d’Artois et les troupes anglaises.
Fin 1346, Eudes et son épouse Jeanne durent faire face à la défiance croissante des nobles et des bourgeois du comté d’Artois. Ceux-ci, accablés par les passages de l’armée anglaise et des impôts jugés trop lourds,
étaient déçus par leurs suzerains
et demandaient le rattachement du comté au domaine royal, et donc de se placer sous la protection de Philippe VI. Le roi refusa
l’annexion pure et simple afin de ne pas indemniser le duc de Bourgogne,
mais le 2 décembre 1346 il périt le gouvernement du comté
sans toucher aux droits et à la propriété du duc. De plus, le roi assura que l’argent prélevé sur les Artésiens sera consacré à la défense de leur province, ce que ne faisaient pas Eudes et Jeanne. Ces derniers seront contraints d’accepter la décision royale.
En effet, le crédit du duc était alors bien entamé à la cour. Considéré comme un des responsables des défaites de 1346, Bourgogne tomba dans une semi-disgrâce.
Toutefois, Eudes IV ne se résolvait pas à la perte de l’Artois, et après maintes pressions sur le roi obtint au bout de trois semaines la levée de la mainmise royale sur le comté.
Sa succession :
En avril 1346, il participait au siège d’Aiguillon, lors de la guerre de Cent Ans, mené par le fils du roi Philippe VI, le duc Jean de Normandie.
Ce fut au cours de ce siège que son fils Philippe, seigneur de Salins,
mourra à l’âge de 23 ans,
à la suite d’une chute de cheval alors qu’il franchissait un fossé. Philippe était le seul enfant du couple ducal Eudes et Jeanne.
Philippe de Salins avait épousé en 1338, la comtesse Jeanne de Boulogne, et l’enfant du couple
venait de naître 5 jours auparavant, il s’appelait Philippe comme son père. C’était sur lui que reposait l’héritage bourguignon, duché et comté.
Mais la famille ducale va encore subir les malheurs de
l’époque, Jeanne III de Bourgogne décéda en 1347, son petit-fils Philippe, dit de Rouvres,
fut désigné comte de Bourgogne et d’Artois, mais il n’avait pas 2 ans !!
Puis à la mort du duc-comte Eudes IV de Bourgogne, le 3
avril 1349, à Sens, due à la peste noire, amena son petit-fils Philippe de Rouvres enfant maladif, âgé de moins de 4 ans, à la succession de cet immense territoire. C’était
sa mère Jeanne de Boulogne qui exerçait la régence. La succession reposait sur le jeune Philippe de Rouvres.
Parmi les actes majeurs réalisé par le duc, il convint de rappeler qu’il fonda le 9 février 1332, le Parlement du comté de Bourgogne à Dole.
Sceau d'Eudes IV :

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