Évènement du 18 mai 1113 :
L'abbé de Cîteaux, Étienne Harding, envoie quelques moines sous la direction de Philibert, fonder la première abbaye fille de Cîteaux, de l’ordre des Cisterciens, à
la Ferté-sur-Grosne.
Fondation de la Ferté-sur-Grosne :
Le lieu se situe sur des terres, entre la forêt de Bragny et les marais de la Grosne, au lieudit la Ferté-sur-Grosne, aujourd’hui, commune de Saint-Ambreuil, dans le département de Saône-et-Loire.
Ces terres furent en partie données par les comtes de Chalon Savaric et
Guillaume Ier. Lors de l'acte de
fondation, outre les moines venu de Cîteaux et les comtes de Chalon, il y
avait Gautier, évêque de Chalon et Jocerand de Brancion, évêque de Langres.
Le monastère fut appelé "Firmitas". Elle est la première des quatre abbayes filles de
Cîteaux, elle sera suivie par
Pontigny,
Clairvaux et Morimond. Ces abbayes avaient un rôle de première importance dans l’organisation de l’Ordre de Cîteaux.
Suivant le cartulaire de l’abbaye les 4 premiers abbés furent : Philibert est le premier abbé de la Ferté, son successeur est Obizon en 1120. Celui-ci ira fonder en Ligurie, en octobre 1120, près de Gênes, l’abbaye du Tiglieto, qui fut la première abbaye cistercienne italienne. Après c’est Pierre, en 1123, arrivé avec Philibert, qui devient l’abbé. Il ira fonder le deuxième abbaye fille à Lucedio, près de Trino, dans le Piémont.
Pierre deviendra archevêque de Tarentaise. Il sera suivi par Barthélémy, en 1124, moine de Clairvaux, qui serait le frère de
Bernard de Clairvaux. Barthélémy fonda en 1125, l’abbaye de Maizières, la troisième fille de La Ferté.
En 1147, le comte Guillaume Ier de Chalon
confirme ses donations de 1113 et en ajoute d'autres. L’abbaye bénéficiera
régulièrement des largesses des seigneurs locaux, notamment les ducs de
Bourgogne, Hugues II Borel, et son petit-fils Hugues III, des seigneurs de
Brancion, Bernard V Gros et son fils Jocerand IV Gros, de la comtesse
Béatrice de Chalon, de l'évêque Guillaume de Chalon, ainsi que d’autres seigneurs régionaux
(Vienne, Germolles, Navilly, Damas de Marcilly, ...) et même de simples
habitants. Elle acquiert rapidement de l'importance, grâce aux donations, elle devient propriétaire de
très nombreuses terres, et cette augmentation régulière de propriétés sera perpétuée par chaque abbé jusqu’au
XVIIIème siècle. Les abbés se feront construire un hôtel particulier à
Chalon-sur-Saône et une maison de campagne près de Buxy.
Entre 1165 et 1166, l’abbaye se trouve au cœur des conflits réguliers qui opposent le duc de Bourgogne Hugues III, aux comtes Gérard Ier de Mâcon et Guillaume II de Chalon-sur-Saône.
Vers 1200, l'église de l'abbaye est édifiée.
En 1227, la comtesse de Chalon-sur-Saône, Béatrice, fille de
Guillaume II, choisit l'abbaye comme lieu de sa sépulture.
En 1415, le duc Jean sans Peur fait
fortifier le site avec une muraille percée d’une seule porte avec un pont-levis
flanqué de 2 grosses tours.
Elle subira un incendie lors des luttes de
religion entre catholique et protestante. En 1562, face à l'arrivée de
l'armée des protestants, les moines fuient l'abbaye. Puis en 1567, les protestants réussissent à entrer dans l’enceinte de l’abbaye,
et endommagent les bâtiments, et pillent l'abbaye.
En 1680, l'abbaye est pratiquement en
ruine, et le nouvel abbé Claude Petit se lance dans les travaux de
réparation. Des travaux de rénovation seront régulièrement conduits par les différents abbés jusqu’au
XVIIIème siècle. À cette époque le dernier abbé, confie la décoration intérieure à l'architecte chalonnais Rameau.
À la Révolution française, l’abbaye est désaffectée et vendue comme bien national à Jean-Marie et Joseph Passaut, de Sennecey-le-Grand, qui le revendent, en se réservant la moitié des matériaux de la démolition. L’autre moitié est vendue au député Jean-Baptiste Humblot, qui est transformée pour devenir le
château de la Ferté de Saint-Ambreuil, situé dans le département de la Saône-et-Loire.
Il restait que 9 moines dans l'abbaye en 1790. Gravure de l'abbaye au XVIIIème :
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