Évènement du 3 juin 1290 :

Traité de reconnaissance de la Commune de Besançon par le roi des Romains Rodolphe.
Pourquoi une telle décision de l’empereur :
En 1269, le nouveau comte
Othon IV de Bourgogne se jette éperdument dans l’alliance française, tandis que son jeune oncle le seigneur Jean Ier de Chalon-Arlay se tourne vers l’empire de
Rodolphe Ier d’Habsbourg.
Le conflit s’accentue par l’alliance en 1277, entre le comte de Bourgogne et les Bisontins qui se sont érigés en Commune depuis 1258. L’archevêque de Besançon qui gouverne la ville ne reconnait pas la Commune. Afin de se protéger de l’archevêque, les Bisontins soutiennent le comte dans son rapprochement avec le royaume de France.
Rodolphe profite du conflit entre l’évêque de Bâle et le comte de Montbéliard, Renaud de Bourgogne, frère d’Otton IV, pour ramener à la soumission le comte de Bourgogne. De son côté, le comte a le soutien de quelques seigneurs locaux : Hugues de Bourgogne, son frère, Thibaut III de Neufchâtel, Thibaut IV de Rougemont et Aymon IV de Faucogney.
L’armée de Rodolphe forte de 20 000 hommes se met en marche en 1289, et après la prise de Montbéliard, se présente devant Besançon, en août, où se sont réfugiés Otton et Renaud. Rodolphe ne peut s’emparer de la cité, il fait dévaster les abords notamment les vignes de la rive droite, tandis que Jean de Chalon-Arlay, son allié, avec les seigneurs Jean et Gauthier de Montfaucon bloquent les murs.
Une négociation s'engage très rapidement, car aucun des protagonistes ne peut soutenir la poursuite des hostilités. Othon IV de Bourgogne se soumet à l'empereur et le 4 septembre 1289, devient homme-lige de Rodolphe. Ce dernier quitte le comté de Bourgogne et regagne son territoire. Il laisse le soin à Jean de Chalon-Arlay de ramener à la repentance la cité.
Le sire d’Arlay engage un blocus de la ville, plus qu’un siège. Le comte conseille à la Commune de traiter avec l’empereur. Début avril 1290, un émissaire de la Commune va trouver Rodolphe, localement une trêve est décidée du 24 avril au 29 mai. Le commerce peut reprendre entre les Bisontins et la Comté.
La paix est signée le 3 juin, la Commune doit verser une indemnité de 8 000 livres, en contrepartie Jean de Chalon-Arlay, au nom de Rodolphe confirme leurs franchises.
Cet accord garantit les droits et franchises de la ville, c’est la naissance de la ville libre d’empire de Besançon. Rodolphe ne ratifiera pas le traité, mais son successeur Adolphe de Nassau, confirmera mot pour mot la charte de 1290, d’ailleurs les Bisontins agissent dès 1290, comme si elle avait été ratifiée.
La ville de Besançon obtient son indépendance communale et se gouverne librement, tout en étant soumis comme tout le comté de Bourgogne et l’archevêque à l’autorité directe de l’empereur.
Besançon devient une sorte de « république autonome » et conserve ce statut jusqu’à la
conquête française en 1674, elle ne dépend plus de l’autorité de l’archevêque, c’est une grande victoire pour les Bisontins.
Un extrait de la charte (la coutume de la
ville) - 1290 :


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