Événement du 1 octobre 1273 :

le comte Rodolphe IV de Habsbourg est élu par les 7 princes-électeurs germaniques « roi des Romains ».
Qui sont les ancêtres de Rodolphe ?
Si certaine hypothèse fait remonter sa généalogie au duc d’Alsace Eticho ou Adalric qui vécut au VIIème siècle, quelques zones d’ombre ne permettent d’affirmer cette filiation.
Le 1er ancêtre certain s’appelle Gontran dit le Riche, il est comte d’Alsace au Xème siècle. Le nom de famille vient d’un château « château des Autours, Habichtsburg » construit au XIème siècle en Suisse, dans le comté d’Argovie, par l’évêque Werner de Strasbourg, frère de Gontran.
Rodbot, petit-fils de Gontran, hérite de son grand-père, de son grand-oncle et de son frère Rodolphe, et prend le nom de Habsbourg. Il devient landgrave de Haute-Alsace. En 1064, Werner II, son fils devient le premier comte de Habsbourg.
Au XIIème siècle, Adalbert III, petit-fils de Werner II devient landgrave d’Alsace. Albert IV, petit-fils d’Adalbert III devient comte d’Argovie. La famille est initialement implantée en Alsace et en Suisse.
Son histoire avant l’empire :
Il est le fils du comte d’Argovie Albert IV et d’Edwige de Kybourg. Il est né le 1er mai 1218. L’empereur Frédéric II de Hohenstaufen le porta sur les fonts baptismaux et fut son parrain. Son père décède en 1240, lors de son voyage en Palestine. En 1245, il épouse la comtesse Gertrude de Hohenberg. Le couple aura 9 enfants, 3 fils et 6 filles.
En 1252, il est en conflit avec l’évêque de Bâle et en représailles, brule le couvent de Sainte-Marie-Madeleine. Il fut excommunié par le pape Innocent IV. Pour obtenir son absolution, il se croisa et alla combattre les païens en Prusse.
Entre 1260 et 1265, les citoyens des cantons d’Uri, d’Unterwald, de Schwytz et de Zurich, mais également ceux des villes comme Strasbourg, le choisissent comme protecteur et lui confient le commandement de leurs troupes. Du coup, Rodolphe s’engage dans des hostilités contre plusieurs seigneurs puissants, qu’il vaincu et qui lui permis de construire sa renommée militaire, mais également d’agrandir ses terres.
À la mort du comte Hartmann de Kybourg, dernier descendant de sa famille, en 1264, Rodolphe pris possession de biens de la famille de sa mère, Kybourg, Winterthur, Baden, Wandelbourg et Meersbourg ainsi que diverses seigneuries du Thurgau.
Son élection :
Quand, en 1250, disparaît l'empereur germanique Frédéric II de Hohenstaufen, il laisse deux fils, Manfred et Conrad, pour hériter de l'Empire et de son royaume sicilien. Mais aucun des deux, n’a le soutien des 7 princes-électeurs. Conrad est élu roi de Germanie, mais pas roi des Romains.
En 1254, à la mort de Conrad, les 7 princes-électeurs divisés désignent les uns un beau-frère de Frédéric II, Richard de Cornouailles, frère de Henri III d'Angleterre, les autres le roi Alphonse X de Castille, dont le grand-père maternel était Philippe de Souabe, mais le pape n'accepte aucun d'eux. Ce fut une période appelée « Grand Interrègne » qui dura 19 ans. Les luttes intestines déchirent la Germanie où il n'existe plus aucun pouvoir central.
Enfin, le 30 septembre 1273, les princes-électeurs se réunissent à Francfort hormis Otakar II roi de Bohême, lui aussi candidat. L’archevêque de Mayence propose Rodolphe, comte de Habsbourg, louant son courage et sa sagesse et soutenant que ses qualités étaient préférables aux richesses et à la puissance des autres candidats, que l’on proposait. Il fut soutenu par les archevêques de Cologne et de Trèves puis le comte palatin du Rhin, le duc de Saxe et le margrave de Brandebourg, les suivirent.
Ainsi Rodolphe fut élu « roi des Romains », c’est-à-dire titulaire de l’empire, sous le nom de Rodolphe Ier, jusqu'à sa mort en 1291.
Rodolphe apprend la nouvelle le 1 octobre, alors qu’il assiège la ville de Bâle.
Il est sacré à Aix-la-Chapelle, le 24 octobre de 1273, roi de Germanie, mais n’ira jamais en Italie se faire couronner empereur du Saint-Empire-romain-germanique par le pape.
Si son élection fut validée par le pape Grégoire X, Rodolphe ne fit pas le voyage à Rome. Le pape décéda en 1276, et la succession de 7 papes en l’espace de 16 ans sur le trône de Saint-Pierre, ne permis pas à Rodolphe de trouver un accord pour son couronnement.
Sa vie d’empereur :
Cette élection change le statut social de sa famille, elle accède à l’Empire au pouvoir suprême dans les états germaniques.
En octobre 1275, Rodolphe rencontre le pape Grégoire X à Lausanne, la rencontre est des plus cordiale entre les 2 personnages, Rodolphe marque sa vénération pour le saint-père, et le pape lui témoigne amour et bonté. Parmi les participants, on peut noter la présence de l’archevêque de Besançon, Eudes de Rougemont. Puis ils se séparèrent, le pape rappela à Rodolphe, qu’il l’attendait toujours à Rome pour le couronner.
En 1276, son concurrent à l’élection Otakar de Bohème n’accepte toujours pas son élection, alors Rodolphe lui déclare la guerre, il fait le siège de Vienne, et Otakar cède ses terres Autriche, Styrie, Carinthie, Carniole à Rodolphe.
En 1278, Otakar souhaite reprendre par les armes, les terres qu’il a cédé au Habsbourg. Il réunit une armée conséquente avec des alliés, mais le 26 août 1278, Otakar est vaincu et tué à la bataille de Marchfeld, au nord-est de Vienne.
Le Habsbourg s’empare alors définitivement de ses terres : Autriche, Styrie, Carinthie, Carniole et les déclare « fiefs d’empire » et les élève au titre de duchés, puis les incorporent dans son patrimoine familial et les cède à ses deux fils, Albert et Rodolphe.
Cette initiative audacieuse est le début de l’expansion des Habsbourg. L’implantation de la famille se déporte au cœur de l’Europe au détriment des terres ancestrales. La destinée autrichienne de la famille est en marche !! Il est le précurseur de sa famille en s’attachant à agrandir le patrimoine familial, ses descendants le copieront. La Maison d’Autriche est née.
En 1283, il va aider, le fils d’Otakar, Venceslas II, a régné sur le royaume de Bohème, en chassant Othon IV de Brandebourg, qui assurait la régence.
Son intervention dans le comté de Bourgogne :
Rodolphe profite du conflit entre l’évêque de Bâle et le comte de Montbéliard Renaud de Bourgogne, frère du comte Otton IV de Bourgogne, pour ramener à la soumission le comte de Bourgogne. Le conflit s’accentue par l’alliance entre le comte de Bourgogne et les Bisontins qui se sont érigés en Commune en 1277, et qui se rapprochent de plus en plus de la France. Mais Rodolphe souhaite maintenir sa suzeraineté sur ce territoire.
L’armée de Rodolphe forte de vingt-milles hommes se met
en marche en 1289, et après la prise de Montbéliard, se présente devant Besançon, où se sont réfugiés Otton et Renaud. Rodolphe ne peut s’emparer de la cité, il fait dévaster les abords notamment les vignes de la rive droite, tandis que Jean Ier de Chalon-Arlay, son allié, bloque les murs.
Otton IV se soumet à l’empereur, et conseille à la Commune de Besançon de traiter avec l’empereur, ce dernier reconnaît aux Bisontins leur commune autonome.
Destinée de sa famille :
Il perd sa première épouse Gertrude de Hohenberg en 1281. En 1284, il épouse Isabelle de Bourgogne, fille du duc Hugues IV de Bourgogne et de Béatrice de Champagne. Aucun enfant ne naîtra de cette seconde union.
Devenu, roi des Romains, Rodolphe se voit demander la main de ses filles, il marie Mathilde à Louis de Bavière, l’un des prince-électeur, comme comte palatin du Rhin et duc de Bavière, Catherine à Otton III de Bavière, roi de Hongrie, Agnès à Albert II de Saxe, lui aussi prince-électeur, comme duc de Saxe, Hedwige avec un autre prince-électeur le margrave de Brandebourg, Othon VI, Clémence épousera Charles-Martel, roi de Hongrie, et Judith avec le roi de Bohème Venceslas II, lui aussi prince-électeur. Des unions avec les plus grandes familles de Germanie.
Peu de temps, avant sa mort, seul son fils ainé Albert est encore vivant, comme il n’a pas été couronné par le pape, il ne peut pas proposer son fils, à sa succession à l’empire. Il décède le 15 juillet 1291 à Spire, et sera inhumé dans la cathédrale de la ville.
Les 7 princes-électeurs élisent le comte de Nassau Adolphe, malgré que le fait que les 4 princes-électeurs laïques soient les beaux-frères d’Albert, toutefois Adolphe sera destitué en 1298.
À la prochaine élection, Albert est alors choisi et devient roi des Romains de 1298 à 1308. Il meurt assassiné et la famille de Habsbourg perd le titre impérial jusqu’en 1438, pour le garder jusqu’en 1806.
Comment de ne pas rappeler le
mariage de Maximilien de Habsbourg avec Marie de Bourgogne, plus riche princesse de son époque, en 1477, puis celui de
Philippe le Beau, fils du couple, avec Jeanne de Castille, en 1496.
Au XVIème,
Charles Quint fils de Philippe le Beau, est en possession d’un territoire gigantesque, Luxembourg, Brabant, Limbourg, Flandre, Hainaut, Naples, Castille, Aragon, Sicile, empereur Germanique, Franche-Comté, Charolais. Son frère Ferdinand, Autriche, Carinthie, Carniole, Styrie, Habsbourg, Ferrette, Tyrol, Haute-alsace.
Sa statue :

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