Évènement du 22 mai 1674 :

C’est la seconde conquête par Louis XIV de
la Franche-Comté, il entre dans Besançon et fait chanter un « Te Deum » dans la cathédrale.
Chronologie de la seconde conquête :
Après la
première conquête en février 1668, la France doit toutefois redonner la Franche-Comté à l’Espagne lors du
traité d’Aix-la-Chapelle en mai 1668, celle-ci préfère céder des villes du nord, plutôt que le comté de Bourgogne.
Charles-Eugène prince d’Arenberg est nommé gouverneur de la Franche-Comté par la couronne espagnole, avec les pleins pouvoirs. Il restera en poste jusqu’en 1671.
Le prince nomme le baron de Soye, né à Besançon, mais d’origine génoise, Prosper-Ambroise de Précipiano, gouverneur et commandant des forts de Besançon. Il lui demande de poursuivre la construction de la Citadelle de Besançon, selon les plans de Vauban, ce qu’il va faire pendant 6 ans.
Le prince d’Arenberg est remercié, et remplacé au poste de gouverneur par don Geronimo de Quinones.
En 1672, la France déclare la guerre aux Pays-Bas, Turenne et Condé passent le Rhin et envahissent le pays, mais pour forcer les Français à la retraite, les Hollandais brisent les digues des polders, et les vainqueurs reculent devant l’inondation.
À l’automne 1673 l’Espagne, venant au secours de ses anciennes provinces des Pays-Bas déclare la guerre à la France. Depuis la Franche-Comté, des troupes espagnoles mènent quelques incursions en Bourgogne ducale, dont l’une jusque sous les murs de Dijon (20 novembre), mais sans succès pérennes.
Les troupes françaises se tournent vers la Franche-Comté, plusieurs armées débutent la conquête fin janvier 1674, depuis Auxonne.
En février, les troupes sous les ordres du duc Philippe de Montaut-Bénac de Navailles, qui étaient en position le long de la frontière du comté, pénètrent par un pont de bateaux installé au gué du port d’Heuilley-sur-Saône et par le pont de Pontailler, qui enjambe la Saône.
Elles remontent vers le nord, pour prendre les villes de Gray (28 février), Vesoul (7 mars), mais ne parviennent pas à prendre Luxeuil (9 mars). Elles se dirigent ensuite vers Besançon en mai. Elles reviennent dans l’été et prennent les villes de Luxeuil (1 juillet), Lure (3 juillet) et Faucogney (4 juillet).
Celles du comte d’Apremont, François de la Mothe-Villebers, va s’emparer des villes de Pesmes (15 février), Saint-Loup (7 mars) et Marnay (7 mars). Ensuite elles se dirigent vers le sud-est du comté et s’emparent des villes de Lons le Saunier (10 mars), Poligny (25 mars), Arbois (29 mars, mais elle est libérée par le comte de Vaudémont le 31, le second siège du 7 juin est définitif), Salins (21 juin) et Saint-Claude (2 juillet).
Louis XIV et Condé se tournent vers Besançon, le siège de la ville commence le 25 avril, Vauban installe ses canons sur les monts de Brégille et de Chaudanne et devant le quartier d’Arènes. Les boulets écrasent la porte d’Arènes et les remparts attenants, les troupes françaises pénètrent dans la ville. Le gouverneur et architecte, Prosper-Ambroise de Précipiano, résistera dans sa Citadelle, et sera avec ses hommes, les derniers à se rendre lors de ce siège.
Le 22 mai, Louis XIV entre dans Besançon et fait chanter un « Te Deum » dans
la cathédrale Saint-Jean.
Les troupes de François-Henri de Montmorency, duc de Piney-Luxembourg, prennent Ornans (5 mai), Pontarlier (8 mai), et Dole (qui résiste jusqu’au 7 juin).
Le duc de Duras, Jacques-Henri de Durfort, est chargé de conquérir les 2 dernières places fortes de la Franche-Comté, les châteaux de Joux et de Saint-Anne, ce qui fut fait respectivement le 6 et 10 juillet.
La conquête a été très difficile, car partout la résistance s’activa, les curés de campagne poussèrent les paysans à une véritable guérilla contre les Français, et de très nombreux habitants des villes luttèrent pour la défense de leurs cités.
Les grands chefs résistants comtois sont le capitaine Claude Prost dit Lacuzon, le colonel Jean-François de Massiet, le colonel Jacques-Antoine de Maisod, qui surent conduire leurs hommes dans cette guerre de conquête et de résistance, et ralentir les avancées des troupes françaises.
La province est conquise au bout de 6 mois, près de douze cents partisans du roi d’Espagne émigrent dans le Milanais, en Espagne ou dans les Pays-Bas.
Louis XIV ne pardonne pas à Dole d’avoir été le foyer de la résistance comtoise, il démantèle les murs de la ville, et transfère la capitale à Besançon.
En 1676, le
Parlement et l’Université sont également transférés à Besançon.
Le traité de Nimègue en 1678 consacre le rattachement définitif de la Franche-Comté à la France, sauf la principauté de Montbéliard qui sera annexée en 1793.
Louis XIV demande à Vauban de terminer la
Citadelle de Besançon, elle sera terminée en 1683.
Les sièges de Dole et Besançon :


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