Évènement du 19 juin 1369 :
À Gand en l'église Saint-Bavon, le duc Philippe II de Bourgogne dit le Hardi épouse Marguerite de Male.
Qui sont-ils ? :
Philippe II est le fils du
roi de France Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg. Son père lui a
cédé le duché de Bourgogne en septembre 1363, mais cette donation étant secrète,
il sera nommé duc de Bourgogne, en juin 1364, par son frère le roi Charles V.
Marguerite est la veuve de l’ancien duc
Philippe Ier de Bourgogne, dit de Rouvres,
et la fille du comte Louis de Male et de Marguerite de Brabant. Louis est
comte de Flandre, comte de Nevers et comte de Rethel et l’héritier de sa
mère la comtesse de Bourgogne et d’Artois
Marguerite de Bourgogne ou de France.
Marguerite de Male est la fille unique du couple et
l'héritière de toutes les terres de son père, mais aussi de celles de sa
tante, Jeanne de Brabant, duchesse de Brabant et duchesse de Limbourg.
Les prémices du mariage :
Après le décès de son premier mari, son père veut la marier avec Edmond de Langley, comte de Cambridge, mais la mère de Louis, Marguerite de France, ne veut pas d’un mariage anglais, suite à la mort de son mari à la bataille de Crécy en 1346.
Le roi Édouard III d’Angleterre engage des manœuvres diplomatiques,
et promet la somme de 175 000 livres, un contrat de mariage a été conclu le 19 octobre 1364.
Le roi de France Charles VI constate que les futurs époux sont cousins à un degré interdit par l’église, aussi il s’empresse d’obtenir du pape Urbain V qu’il refuse, au début de 1365, la dispense demandée par les futurs époux.
Le roi propose au comte de Flandre, de la marier à son frère Philippe,
le récent duc de Bourgogne, il ne souhaite pas une alliance anglo-flamande.
De longues négociations ont été nécessaires à la conclusion d’une telle alliance, car Marguerite est une très riche héritière.
Le roi verse la somme de 200 000 livres tournois à Louis de Male en compensation de cet accord de mariage. En cadeau de mariage, il donne à Philippe, les châtellenies de Lille et Douai.
Les noces donnèrent lieu à de grandes réjouissances.
La construction des
États de Bourgogne :
En 1373, Philippe achète à Henri de
Longwy, pour le prix de 20 000 florins, les châteaux de Faucogney et de
Château-Lambert, dans le comté de Bourgogne au baillage d'Amont. Avec ce mariage Philippe, duc de Bourgogne, va hériter des terres de son épouse : les comtés de Flandre, de Bourgogne, d’Artois,
de Nevers, et de Rethel, à la mort de son beau-père en 1384.
Philippe devient ainsi le prince le plus puissant de la chrétienté. Le duc de Bourgogne organise des funérailles grandioses le 27 février 1384, au décès de son beau-père, une façon de se poser en successeur légitime de Louis de Mâle.
Marguerite aura un rôle de premier plan auprès de son mari, l’assistant dans ses tâches administratives et dirigeant de facto la Flandre lorsqu’il est absent.
Les territoires sont riches mais hétérogènes. Pour les gouverner, une capitale s'impose : Paris, au nœud des communications entre Flandre et Bourgogne. Le duc, la duchesse et leur cour résident plus de la moitié de l'année à l'hôtel d'Artois, dans l'île de la Cité. De nombreux chevaucheurs transmettent ses ordres et ceux de son chancelier, Jean Canard. Il crée pour chaque région, une administration particulière.
On s’aperçoit que le centre stratégique des domaines des ducs de Bourgogne se décale vers les Flandres. En effet, la Flandre s’urbanise à un rythme effréné au point de devenir la région la plus densément peuplée d’Europe occidentale. Vers 1200, un quart de sa population vit dans les villes, lesquelles ne sont séparées que par plus ou moins cinq heures de marche, une situation inédite sur le continent. Les nombreuses voies d’eau permettent un développement rapide de la navigation, et donc du commerce.
Les villes deviennent des centres importants pour l’industrie textile, et s’enrichissent comme peu d’autres villes le font en Europe. Gand est le principal centre de draperie du monde occidental, et Bruges devient le centre économique et financier le plus important de l’époque, où des commerçants de tout le monde connu se retrouvent. On dit que c’est là qu’est née la toute première bourse du monde. La laine anglaise est le produit de base sur laquelle tourne toute l’économie.
D'autre part, la Bourgogne lui apporte par
le commerce du vin, une autre et grande diversité commerciale.
La suite de leur vie, c'est
ici De son mariage, avec Marguerite, 3 fils et 3 filles
virent le jour.
La succession de Philippe le Hardi
et Marguerite de Male entre leurs trois fils :
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L’aîné
Jean dit sans Peur, qui porte le nom de son grand-père, comte de Nevers depuis 1384, reçoit le duché de Bourgogne et les comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne.
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Le deuxième Antoine, comte de Rethel depuis 1402, héritera des duchés de Limbourg et de Brabant en 1406.
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Le troisième Philippe hérite des comtés de Nevers et de Rethel et de la baronnie de Donzy, cédés par ses deux frères.
Ses 3 filles épousèrent :
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Marguerite épousa Guillaume de
Wittelsbach, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande, et le couple
eut une seule fille Jacqueline
dite de Bavière
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Catherine épousa Léopold IV de
Habsbourg, duc d'Autriche, le couple n'eut pas d'enfant
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Marie épousa Amédée VIII de Savoie,
comte puis duc de Savoie, le couple eut 9 enfants
Leur mariage :
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