Évènement du 22 septembre 1423 :

Le duc-comte de Bourgogne
Philippe le Bon avec l’accord du pape Martin V, autorise l’ouverture d’une Université à Dole, pour les deux Bourgogne (comté et duché).
Historique :
La première Université « studium générale » comtoise fut fondée à Gray par le
comte de Bourgogne Otton IV en 1287. En raison des troubles et du manque d'argent, elle n'eut pas d'existence effective.
Le 12 octobre 1421, Philippe envoie des émissaires au pape Martin V, pour lui fart part de son souhait d’ouvrir une Université à Dole, capitale du comté de Bourgogne, pour les deux Bourgogne (duché et comté).
Le pape adresse une bulle d’autorisation de cette fondation, en 1422, à l’archevêque de Besançon, Thiébaud de Rougemont.
L’année suivante, l'Université de Dole fut autorisée et créée par la bulle de Martin V et des lettres patentes du duc Philippe le Bon, le 22 septembre 1423.
Philippe réunit ses États à Salins, pour voter un budget de 9 000 francs afin d’engager les travaux, somme avancée grâce aux revenus des salines ducales-comtales. Elle suscita les rivalités des villes de Gray et de Besançon. Ses statuts, analogues à ceux de l'Université de Paris, furent confirmés en 1432 par Philippe ; les privilèges (exempt de charges et d'impôts) le seront en 1483, par Maximilien de Habsbourg.
Les professeurs furent recrutés et les premiers étudiants arrivèrent en 1424. Pour attirer les enseignants et les élèves, Philippe fit une large « propagande », dans un espace allant même hors de ses domaines, Constance, Cologne, Bâle, Utrecht, Worms, Trèves, Strasbourg, Metz, Nancy, Toul, Fribourg, Berne et Lausanne.
L’Université intègre les bâtiments de l’hôpital Notre-Dame, il s’agit d’un établissement de taille modeste. Au départ, les enseignements dispensés étaient le droit civil, le droit canon et la médecine.
Le choix initial de Dole ? la ville était la capitale du comté de Bourgogne, située à pratiquement égale distance de Dijon et Besançon, sur les routes qui reliées le duché et le comté de Bourgogne, à l’Empire à l’Italie et à la France.
À partir de 1437, l’enseignement de la théologie fut dispensé. La qualité de l’enseignement était reconnue dans toute l’Europe, grâce à des Maîtres de Conférence connus et reconnus (Jean de Vituly, Pierre le Varrier, Raymond de Marlian et Anselme de Marenches).
Après le siège et la prise de la ville, par le roi Louis XI, en 1479, l’Université fut transférée momentanée à Besançon, puis à Poligny, mais elle revient s’installer à Dole, en 1484.
La faculté de théologie fut érigée par une bulle de 1537. En 1570, Philippe II d’Espagne, roi mais aussi comte de Bourgogne, interdit par lettres patentes aux Comtois d'aller étudier en dehors de la province, sauf à Rome.
L’Université atteint une certaine renommée, car au XVIème siècle, il y a plus d’étudiants étrangers que comtois et même les enseignants viennent de l’extérieur de la Bourgogne (Flandres, Italie), en 1562, Dole compte 268 étudiants, dont 45 comtois et 223 étrangers.
La chaire d'anatomie fut dotée par la comtesse de Bourgogne, Isabelle d’Espagne, fille de Philippe II, et son mari Albert d’Autriche en 1619.
À cette date, elle comprenait 5 facultés : droit canon, droit civil, médecine, théologie et arts. Elle était administrée par un collège composé de : recteur, professeurs, procureurs, etc. Les étudiants, à l'origine, participaient à l'administration.
Après la conquête de la Franche-Comté par le
roi Louis XIV, en 1678, Dole perd sa place de capitale et l’Université est transférée définitivement à Besançon. Par lettres patentes (mai 1691), Louis XIV ordonna son transfert à Besançon, centre et capitale de la Province, fréquentée par beaucoup d'étrangers à laquelle, disait-il, nous voulons donner cette marque de satisfaction pour la fidélité qu'elle a témoignée et témoigne journellement à notre service.
Le bâtiment de l’ancienne université n’existe plus, reste la probable porte d’entrée, au 32 rue des Arènes à Dole.
Parmi les étudiants célèbres qui fréquentèrent cette Université, on peut citer : Jean Lallemand (conseiller de Marguerite d’Autriche et de Charles Quint), Nicolas Perrenot de Granvelle (garde des sceaux et conseiller de Charles Quint), François Bonvalot (ambassadeur de Charles Quint), Louis Gollut (historien), Gilbert Cousin (historien).
L’université de Franche-Comté est la 12ème plus ancienne de France mais elle a la particularité d’avoir perduré à travers les siècles, quand d’autres en France et en Europe, créées au XVIe siècle, ont fini par s’éclipser.
Université de Dole :


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