Évènement du 3 octobre 1050 :

L'archevêque de Besançon, Hugues de Salins, accueille dans
l'église Saint-Etienne, le pape Léon IX.
Pourquoi cette visite ?
Dès le début de son élection, le pape Léon IX va lancer une réforme de l’Église, dite grégorienne, avec son fidèle conseiller, Hildebrand, moine de Cluny, et futur pape sous le nom de Grégoire VII.
Cette doctrine vise à redonner au Saint-Siège le pouvoir impérial, ce n’est plus l’empereur qui coopte le pape, mais l’empereur devient son subordonné. Il se lance contre la simonie (achat ou vente de charge ecclésiastique), le nicolaïsme (concubinage des prêtres), les évêques ne doivent plus être les préfets de l’empire mais des théologiens. Il va excommunier de nombreux évêques et prêtres pendant son pontificat.
Pour faire passer sa doctrine, il va organiser de nombreux conciles, mais aussi voyager dans toute l’Europe pour diffuser son message. Il sera sur les routes, pendant plus de 2 ans (de 1049 à 1051 ; puis 1052 à 1053), pour aller à la rencontre des décideurs ecclésiastiques et laïques.
Il va passer plusieurs fois par Besançon, tout d’abord, début janvier 1049, en provenance de Worms, où il avait été élu, puis par Toul, sa cité épiscopale, le pape passe à Besançon, où il rencontre Hugues de Salins, archevêque, puis par l’itinéraire Transjurassien, se dirige vers Rome pour son couronnement.
La rencontre avec l’archevêque de Besançon, prélat important dans l’empire germanique, qui subordonne tous les évêques de l’Alsace à Lyon, est importante pour Léon IX et il a besoin de lui pour diffuser sa doctrine dans tout l’empire germanique, car Hugues est très proche de l’empereur. Léon IX confirme l’autorité apostolique, politique et juridique de l’archevêque sur la ville. Mais qui est Hugues ?
Hugues de Salins est un fils cadet des seigneurs de Salins, il a été chancelier du dernier roi de Bourgogne,
Rodolphe III, puis de celui de l’empereur Henri III, qui va le nommer prince d’empire germanique avec tous les droits seigneuriaux sur la ville de Besançon, l’archevêque n’a plus de dépendance vis à vis du comte de Bourgogne.
Il accompagne le pape Léon IX dans son périple au concile de Reims en octobre 1049. Léon venant d’Italie par la cluse de Joux se dirige vers Cologne, puis par Liège, Trèves et Toul parvient à Reims où se tient un concile pendant la première semaine d’octobre. Par Verdun, Metz et Trèves, il rejoint ensuite Mayence pour la tenue d’un deuxième concile fin octobre, puis par Remiremont, puis
à l'abbaye de Luxeuil, ou le 18 novembre, il accordait des lettres de
protection et d’immunité à l'abbaye, ensuite il gagne Bâle, puis le monastère de Reichenau, et rentre en Italie par le Brenner avant Noël. Hugues fera le voyage avec le pape.
En novembre 1049, Léon IX confirme les droits de l’archevêque Hugues de Besançon, suite à une tentative d’usurpation de son épiscopat par un concurrent simoniaque, et confirme des biens et des privilèges du chapitre de Saint-Jean de Besançon, et de celui de Saint-Etienne de Besançon.
Fin septembre 1050, le pape entame un nouveau voyage en provenance de Rome, il passe par la cluse de Joux, Romainmôtier et l’itinéraire Transjurassien, le pape passe par Besançon ou il séjourne quelques jours, puis Langres en direction de Toul où il séjourne, ensuite par Trèves et Augsbourg, avant de regagner l’Italie fin février 1051. Hugues, archevêque de Besançon, accompagne le souverain pontife presque tout au long de ce périple.
Lors de son séjour le 3 octobre 1050, le
pape Léon IX dédicace l'église Saint-Étienne de Besançon située sur le Mont, et consacre l’autel majeur, un autel circulaire en marbre blanc dit « La Rose de Saint-Etienne »
qui deviendra après la démolition de l'église au XVIIe et son transfert dans
la cathédrale de Saint-Jean, « La Rose de Saint-Jean ».
En janvier 1051 Léon IX confirme des biens du chapitre Saint-Étienne de Besançon et lui concède des privilèges.
Hugues sera un fidèle des papes, pendant tout son épiscopat.
L'autel la Rose de Saint-Etienne puis de Saint-Jean :

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