Évènement du 25 octobre 1555 :
Charles Quint à Bruxelles, dans le château du Coudenberg, devant les États Généraux renonce aux États bourguignons septentrionaux au profit de son fils.
Les actes d’abdication de Charles Quint :
Souffrant depuis plusieurs années, de la goutte, mais constatant aussi l'échec de nombre de ses projets (affaiblissement de la France, croisade perdue contre les Turcs, unité religieuse dans l'Empire), Charles a prévu de se retirer des affaires et il prépare sa succession.
Après les réunions familiales des Habsbourg en 1547 à Augsbourg, pour définir sa succession, puis l’élaboration de la Pragmatique Sanction en novembre 1549, acte qui définit le régime successoral des dix-sept États bourguignons septentrionaux et de la Franche-Comté, bien personnels de l’empereur qu’il a hérité de son arrière-grand-père le
duc Charles le Téméraire.
Le 22 octobre 1555, très affaibli par la vieillesse et les maladies (goutte, asthme, diabète, hémorroïdes), Charles Quint convoque les chevaliers de
l'ordre de la Toison d'or pour leur faire part de sa résolution. Il se dépouille de sa qualité de chef et souverain de l'ordre et fait promettre aux chevaliers de servir son fils Philippe.
Le 25 octobre, à Bruxelles, dans le château du Coudenberg, devant les États Généraux il renonce aux États bourguignons septentrionaux au profit de son fils, par ses phrases : «
mon cher fils, je vous donne, cède et transporte tous mes pays de par-deçà, comme je les possède, avec tous les avantages, profits et émoluments qui en dépendent. Je vous recommande la religion catholique et la justice ».
Marie de Hongrie, sa sœur, qui
gouvernait les États bourguignons septentrionaux et la Franche-Comté abdique
à son tour, et suivra son frère en Espagne. Le 16 janvier 1556, Charles Quint renonce à ses
États espagnols et à la Sicile au profit de son fils Philippe, qui est déjà duc de Milan et
roi de Naples.
Le 10 juin, les États de de la Franche-Comté sont convoqués à Dole par le gouverneur,
Claude de Vergy. Pierre de Barres, président du
parlement de Dole, renonce au nom de l’empereur
et de Marie de Hongrie, à la Franche-Comté, au profit de Philippe
d'Espagne.
Le 8 août, il adresse un courrier à son frère Ferdinand, l’informant qu’il lui cède la dignité impériale. Ce n’est que dix-huit mois plus tard, que les électeurs : les trois archevêques de Cologne, de Mayence, et de Trêves, le roi de Bohême, le margrave de Brandebourg, le duc de Saxe et le comte palatin du Rhin admettent la renonciation de Charles Quint et désigne Ferdinand successeur à son frère
sur l'empire germanique.
Charles a détaché les États septentrionaux et la Franche-Comté de la mouvance de l’empire pour les arrimer à l’Espagne. Il pense que cette dernière est plus à même de défendre ses États bourguignons que la famille autrichienne de son frère.
Cette tradition bourguignonne marque profondément la dynastie des Habsbourg d’Espagne en s’appelant Philippe et Charles, du nom des ducs de Bourgogne de la famille des Valois.
Charles
se retire au monastère de Yuste en Espagne, en février 1557, il y meurt le 21 septembre 1558.
Son portrait - château de Coudenberg lors de la transmission à son fils - sa retraite au monastère de Yuste - le partage de son héritage :
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