Évènement du 27 janvier 1016 :
Décès de Brunon de Roucy, évêque de Langres, suzerain du comté de Dijon
Qui est-il ? sa parentèle :
Brunon de Roucy, évêque de Langres, suzerain du comté de Dijon, résistant bourguignon avec son beau-frère
Guillaume-Otton, comte de Mâcon et Besançon lors de la guerre de succession de la
Bourgogne contre le roi Robert.
Brunon est le fils du comte de Reims et
Roucy, Renaud de Roucy, et d’Albérade de Lorraine. En 980, alors qu'il a que 24 ans, le roi
Lothaire, frère utérin de sa mère, le nomme évêque de Langres. Il est ordonné l'année
suivante par l'archevêque de Lyon Burchard II.
L’évêque-comte de Langres, Brunon de Roucy, est un proche de la famille impériale ottonienne de Germanie ; sa grand-mère
maternelle est la sœur de l’empereur Otton Ier.
Il existe aussi des liens familiaux entre le roi Robert et l’évêque Brunon. Ils sont en effet cousins, leur deux grand-mères
Hadevige de Saxe et Gerberge de Saxe sont sœurs et fille du roi Henri de Germanie.
Mais Brunon est le frère d’Ermentrude, l’épouse du comte Guillaume-Otton de Mâcon et Besançon.
Ses fonctions :
L’évêque est un personnage très puissant qui exerce outre ses fonctions ecclésiastiques, des fonctions seigneuriales.
Il est le suzerain du comté de Dijon, Il est également en possession de très nombreux châteaux-forts, nous pouvons citer Tonnerre, Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine,
Châtillon-sur-Seine, Til-Châtel, Saulx, Grancey.
Brunon de Roucy et Guillaume-Otton d’Ivrée n’acceptent pas les Capétiens, car eux-mêmes se revendiquent une ascendance
carolingienne, bien légitime en fait, ce fut peut-être un autre élément de l’alliance des seigneurs bourguignons contre leur suzerain royal, car il y a
quelques rancœurs sur la prise de la royauté par la famille Robertienne/Capétienne.
Outre les liens familiaux qui unissent l’évêque Brunon et le comte Guillaume-Otton, il faut souligner leur commune
appartenance à cette aristocratie des temps carolingiens qui transcende les frontières encore fragiles des nouveaux royaumes issus du partage de l’empire
Carolingien.
L’évêque est soutenu dans sa résistance par l’abbé Odilon de Cluny, lui aussi un opposant ou du moins, moins conciliant avec
la royauté capétienne.
Mais Brunon est aussi un partisan de la réforme de Cluny, en novembre 989, il demande à
Mayeul, abbé de Cluny, des moines expérimentés pour régénérer le
monastère de Saint-Bénigne de Dijon, 12 moines
arrivent dont Guillaume de Volpiano. Ce dernier est cousin de Guillaume-Otton.
L’évêque est présent au concile de Saint-Basle en juin 991, convoqué par le roi Hugues Capet.
En 995, Brunon demande à l’abbé Guillaume de venir réformer le monastère de Bèze.
Nous notons la présence de l’évêque dans de nombreuses chartes bourguignonnes de donations et de restituions de terres
et biens à cette époque sur la Bourgogne.
L’évêque Brunon n’est pas un guerrier comme son homologue l’évêque d’Auxerre,
Hugues de Chalon, il s’appuie sur des laïcs pour assurer la justice dans ses comtés. C’est ainsi que la famille de
Mailly par l’intermédiaire d’Humbert devient comte de Dijon et la famille de Saulx par l’intermédiaire de Guilenc devient comte de Langres.
Il est au côté de son beau-frère Guillaume-Otton de 1002 à 1006, lors de la lutte de ce dernier, sur la succession du
duché de Bourgogne, contre le roi Robert.
Le 11 juin 1005, Brunon, son beau-frère Guillaume-Otton, l’abbé Guillaume de Volpiano sont présents à Toul au synode tenu
par l’évêque Berthold de Toul pour réconcilier les deux évêques sur la possession des églises de Varennes et Poulangy.
Lorsque la paix entre le roi Robert et le comte Guillaume-Otton intervient en 1006, Brunon est toujours maître de Dijon
et refuse l’accès à la ville au roi.
Après 35 années d’épiscopat, Brunon quitte ce monde,
fin janvier 1016, et fut inhumé dans la cathédrale de Langres.
Le roi peut alors nommer un autre évêque à Langres et prendre possession du comté de Dijon et duché de Bourgogne et
clôturer la succession de Bourgogne.
Guillaume-Otton abandonna l’avouerie de St Bénigne au détriment de l’évêque d’Auxerre, Hugues de Chalon, et se retira
sur ses terres outre-Saône, pour fonder le comté de Bourgogne. Il garda toutefois des terres dans la bourgogne ducale, les seigneuries de Beaumont,
Fouvent et Oscheret.
Le conflit sur la succession du duché était terminé
Ses possessions :
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