Évènement du 5 mars 999 :

Hugues comte de Chalon-sur-Saône, fils du comte Lambert, est consacré évêque d'Auxerre.
Qui sont ses parents ?
Son père est le fondateur du monastère de Paray-le-Monial, le comte Lambert, lui-même fils de Robert, vicomte de Dijon, vers 950, et d’une noble dame
Ingeltrude, il est un membre de la famille des Nibelungides.
Vers 959, le roi des Francs, Lothaire intervient en Bourgogne, ou des troubles existent, suite aux décès du duc
Hugues le Grand, et du comte Gilbert de Chalon. Le vicomte Robert et son fils Lambert reçoivent le comté de Chalon-sur-Saône.
Lambert avait épousé Adélaïde de Troyes, sa cousine au 3ème degré, veuve du comte Guillaume, fille du comte Hugues de Troyes, et petite-fille du comte Garnier de Troyes, vers 957-959. De cette union entre
Lambert et Adélaïde, naitra Ingeltrude, leur fille ainée, qui porte le nom de sa grand-mère paternelle, et qui épousera le comte Milon II de Tonnerre, Mathilde ou Mahaut, qui épousera le seigneur Geoffroy de Semur-en-Brionnais, Hugues,
qui sera comte de Chalon-sur-Saône et évêque d’Auxerre, et deux enfants morts très jeunes (cf. la charte n° 195 du cartulaire de Paray le Monial).
Adélaïde de Troyes de sa précédente union avec le comte Guillaume dit Bucca Uncta, avait eu une fille : Gerberge.
Sa jeunesse :
Seul fils de son père, il est destiné à hériter du comté de celui-ci, il a dû naitre vers 970, mais très tôt, Hugues est inspiré par la vie ecclésiastique.
Vers 973, sa demi-sœur Gerberge, veuve du roi déchu d’Italie, Adalbert d'Ivrée, épouse le duc de Bourgogne Eudes-Henri.
Au décès de son père en 978, sa mère Adélaïde se remarie une troisième fois, avec le comte Geoffroy Ier d’Anjou, dont elle eut un enfant prénommé Maurice. C’est Geoffroy qui exerce la charge comtale, en attendant la majorité de Hugues.
Sa vie :
Vers 987, devenu majeur, Hugues est à la tête du comté de Chalon-sur-Saône. Il doit affronter les Hongrois qui pénètrent dans le comté et saccagent de fond en comble les abbayes de Saint-Pierre et Saint-Marcel de Chalon. La ville est
en partie brulée.
Dès son enfance, Hugues est résolu à entrer dans les ordres. En mars 999, de passage à Auxerre, les chanoines de l’église de Saint-Étienne, le choisisse comme évêque,
le 5 mars, cette élection est confirmée par le roi des Francs, Robert le Pieux, et le duc de Bourgogne Eudes-Henri.
Cette nomination, ne l’empêche pas de conserver sa fonction comtale à Chalon malgré la distance de deux cent kilomètres entre les deux villes. Il sera tour à tour prêtre et soldat, ce qui lui vaudra bien souvent de mélanger
les droits et les devoirs de ses deux fonctions.
En mai 999, il place le monastère de Paray-le-Monial sous la dépendance de l’abbaye de Cluny, avec l’approbation et la présence du roi des Francs,
Robert le Pieux, et du duc de Bourgogne Eudes-Henri. Cette donation s’effectue au monastère de Saint-Marcel de Chalon.
Hugues est un partisan du roi capétien Robert, lors des guerres de succession sur le duché de Bourgogne, entre 1002 et 1016. Il soutient toujours le Capétien dans sa lutte contre les
Grands de Bourgogne, et notamment en ne prenant pas le parti du comte de Mâcon, Guillaume-Otton, pourtant fils de sa demi-sœur Gerberge. Il est l’ami et le conseiller de ce roi qui a le même âge que lui.
A l'issue de cette guerre, en 1015, l’évêque reçoit trois baronnies dans l’Auxerrois, comme seigneur féodal (Donzy,
Saint-Verain et Toucy), il transmet celle de Donzy, à son neveu Geoffroy de Semur-en-Brionnais, le fils de sa sœur Mathilde, qui prit le nom de Geoffroi de Donzy, et
devient le fondateur de cette famille.
En 1015 ou 1019, Hugues et sa sœur Mahaut, dame de Donzy, donnent la terre de Gevrey-Chambertin à l’abbaye de Cluny, pour le repos de leurs parents, terre qu'ils avaient hérité d'eux. Les moines construisent un
prieuré, puis édifièrent une maison-forte en 1257 transformée en château en 1275. Ils cultivent la vigne.
L’abbaye Saint-Philibert de Tournus est reconstruite entre 1006 et 1008, sous l’impulsion du comte Guillaume-Otton de Mâcon, qui en est l’avoué, elle avait été détruite par un incendie.
Elle est consacrée en 1019, et lors de cette cérémonie, Hugues de Chalon récupère l’avouerie qui était détenue jusqu’à présent par les comtes de Mâcon.
En 1024, Hugues préside en compagnie du roi Robert II, de l'archevêque de Sens Léotheric, une grande assemblée d’archevêques, d’évêques, d’abbés et de comtes à Héry-en-Auxerrois, au cours de laquelle, est lancée « une Paix de Dieu »
pour tout le royaume. Parmi les participants, il y avait Landri, comte de Nevers.
À la Pentecôte 1027, Hugues assiste à Reims, au sacre du fils du roi des Francs, Henri de France.
Cette même année, il prend les armes contre Renaud de Bourgogne, fils et héritier
de Guillaume-Otton, qui a pénétré en armes dans le Chalonnais, ce dernier est vaincu et jeté en prison. Le beau-père de Renaud, le duc de Normandie, Richard, envoie des troupes pour le libérer. Hugues de Chalon est vaincu par les troupes normandes,
et libère le comte de Bourgogne.
Vers 1030, un incendie endommage la ville d'Auxerre, la cathédrale est abimée, Hugues lance les travaux de reconstruction.
Le comte se souvient qu’il est aussi évêque et se rend à Rome auprès du pape pour se faire pardonner son action, contre le comte Renaud. Le Saint-Père l’engage à aller faire le pèlerinage en Terre Sainte.
Ce qu’il fit vers 1034/1035, après avoir organisé ses états en son absence.
Il confie le comté de Chalon, à son neveu, Thibaut de Semur-en-Brionnais, fils de sa sœur Mathilde.
Il meurt peu de temps après son retour en Francie, le 8 novembre 1039 au monastère de Saint-Germain à Auxerre, ou il s'était retiré. Son neveu Thibaut lui succède sur le comté de Chalon-sur-Saône.
Hugues de Chalon fut certainement le plus célèbre des comtes de Chalon, avec sa double
fonction.
L'évêché d'Auxerre et le comté de Chalon-sur-Saône :
Le portrait de Hugues de Chalon :


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