Évènement du 10 février 1474 :
Charles le Téméraire, duc-comte de Bourgogne, dépose les corps de ses parents dans la chartreuse de Champmol à Dijon.
Contexte :
Après son échec à la royauté,
lors de sa rencontre avec Frédéric de Habsbourg, Charles vient visiter les terres
alsaciennes, qu’il a en gage du duc Sigismond d'Autriche, en décembre 1473. Il passe les fêtes de fin d’année en Alsace pour affirmer sa détermination de conserver
« ses terres alsaciennes ».
Ensuite, il visite son duché et comté de
Bourgogne, pour la première fois depuis qu'il est duc. Le 14 janvier 1474, Charles est à Besançon, il reste trois jours dans la cité comtoise, puis fait une entrée solennelle dans Dijon le 23
du mois. Une cérémonie dans l’abbatiale de Saint-Bénigne permet au duc de prendre possession du duché de Bourgogne, en passant à son doigt l’anneau traditionnel.
Le 10 février, Charles profite de ce
déplacement pour ramener les restes de ses parents
Philippe le Bon et Isabelle de Portugal
en provenance des Flandres. Ils sont inhumés dans le caveau de la chartreuse
de Champmol, lors d'une cérémonie.
Puis le duc va visiter son comté de Bourgogne.
Le 21 février, il tient son Parlement des
États bourguignons méridionaux à Dole.
Puis le duc reprend ses campagnes militaires et en juillet
il est à Neuss ... Motif de cette cérémonie : Philippe le Hardi, arrière-grand-père du Téméraire avait attiré en Bourgogne des artistes flamands pour édifier de somptueux monuments, et
le duc-comte avait choisi l’église de la chartreuse de Champmol, aux portes de Dijon, comme lieu de
nécropole familiale.
Il fit réaliser les sculptures notamment par Jean de Marville et Claus Sluter, elles sont splendides.
À sa mort, en 1404, son tombeau n’est pas encore terminé, son fils
Jean sans Peur continue les travaux avec Claus van de Werve, neveu de Claus Sluter.
Philippe le Hardi repose dans la chartreuse, son épouse Marguerite de Flandre a
choisit sa sépulture à Lille, à côté de ses parents.
À la mort prématurée, de Jean, par assassinat, son tombeau est en cours. Son fils Philippe le Bon confie la poursuite des œuvres avec Jean de la Huerta et Antoine le Moiturier,
avec ordre de reprendre fidèlement le modèle du tombeau de Philippe le
Hardi. Les tombeaux de ses parents sont terminés en 1470, Jean sans Peur et Marguerite de Bavière y sont ensevelis.
Mais Charles, n’ayant pas les moyens financiers, aucun monument funéraire ne fut édifié,
pour ses parents. Depuis cette date, les tombeaux des ducs et duchesses sont
tous regroupés dans le chœur de la chartreuse, au-dessus d'un caveau
contenant les dépouilles des ducs et duchesses.
À la Révolution, si les dépouilles furent profanées, les tombeaux furent préservés jusqu'en 1791, au moment de la vente de la chartreuse comme bien national,
et furent conservés, en raison de leur importance historique, et transférés à Saint-Bénigne. Après avoir été profanés, les
restes des dépouilles furent transférés dans une crypte sous les tours de
Saint-Bénigne, des cercueils de plomb étaient prévus pour les recevoir, mais les restes des
corps furent entassés dans un seul. L'entrepreneur mal payé par
les autorités vendit le plomb des cercueils.
Puis en 1793, les tombeaux qui avaient été
épargnés, sont vandalisés et certains éléments des
monuments disparurent, certainement récupérés par des amateurs.
Ce n'est qu'à partir de 1819, que l’architecte
Claude Saintpère prit l’initiative de restaurer les tombeaux. Ce fut un long travail de recherche et de regroupement des morceaux
stockés dans les dépôts, afin de reconstituer les tombeaux.
Les tombeaux de Philippe le Hardi, de Jean sans Peur
et Marguerite de Bavière, magnifiquement restaurés, sont installés, en 1827, dans la grande
salle du palais des ducs, ils sont le passage incontournable de toute visite à Dijon.
Ces monuments sont des cénotaphes, monuments funéraires vides.
chartreuse de Champmol à Dijon - tombeaux
de Jean sans Peur et Marguerite de Bavière et au fond celui de Philippe le Hardi :
|