Évènement du 24 octobre 1157 :
L'empereur germanique Frédéric Barberousse préside une diète à Besançon en présence de tous les Grands de son royaume.
Frédéric et la Franche-Comté
Il se marie le 9 juin 1156, dans la cathédrale de Wurtzbourg, avec Béatrice, comtesse de Bourgogne, fille et héritière du
comte Renaud III,
il devient comte de Bourgogne, le comté de Bourgogne est lié directement à son souverain.
En juin 1156, l’empereur Frédéric Barberousse lors de son mariage avec Béatrice, en présence de
l’archevêque
de Besançon, Humbert de Scey, de Mathieu Ier, duc de Lorraine, d'Etienne II de Bourgogne,
comte d’Auxonne, et de Thierry II de Mousson, comte de Montbéliard, confirme plusieurs diplômes en faveur des abbayes du comté de Bourgogne :
Cherlieu, Acey,
Bellevaux,
Clairefontaine, La Charité, Grâce-Dieu, en considération des dons qui leur avaient été donnés par le comte Renaud, père de Béatrice,
et autres seigneurs locaux.
Le 24 octobre 1157, il préside avec son épouse Béatrice, une diète à Besançon, où il a convoqué les Grands de Bourgogne, en présence du légat du pape, le cardinal Roland Bandinelli,
les participants sont Etienne, archevêque de Vienne, Héraclius, archevêque de Lyon, Humbert, archevêque de Besançon, Pierre, archevêque de Tarentaise, Odon, évêque de Valence,
Geoffroy, évêque d'Avignon, Mathieu, duc de Lorraine, Thierri, comte de Montbéliard. Cette assemblée fut l'occasion de délivrer des diplômes d'immunité et des concessions de privilèges à tous
les participants qui étaient venus apporter à Frédéric l'hommage de leur soumission. C’est un succès complet, sauf une altercation avec le cardinal Roland Bandinelli, auquel il refuse de satisfaire à la requête du pape
"l'empereur tenait l'Empire comme un bénéfice du pape".
Néanmoins, l'empereur s'interpose entre le cardinal et le duc Otton Ier de
Bavière, ce dernier voulait le frapper en soutien à l'empereur.
Après cette diète, Frédéric se rend dans le sud du comté, notamment à Salins, Dole et Arbois, ou le seigneur Gaucher IV de Salins signe avec lui des diplômes.
L'incident à la Diète de Besançon, n’aurait eu aucune conséquence, si le légat n’avait pas été élu pape deux ans plus tard sous le nom d’Alexandre III. Ce fut le déclenchement du
schisme, il en résulta une division au sein du Sacré Collège, qui aboutit à une double élection après la mort du pape Adrien IV, en 1159. Roland devint pape sous le nom d'Alexandre III ; le cardinal Octavien,
élu de la minorité pro-germanique, prit le nom de Victor IV. Pendant quinze ans, Frédéric Barberousse s’épuise en vain à vouloir imposer son antipape. Il a besoin d'aide pour soutenir son
antipape,
dans la région qui nous intéresse, il va trouver des fidèles, au premier rang se place le comte de Mâcon, Gérard, fils de Guillaume IV, qui prend la tête du parti impérial en Bourgogne, auquel s'ajoute
le comte de Chalon-sur-Saône, Guillaume, et Humbert, sire de Beaujeu, si bien que l'influence des impériaux devient prédominante dans toute la vallée de la Saône.
Frédéric soutient les exactions de ses vassaux contre les églises et notamment celle de Cluny, qui soutiennent le pape.
Il revient en 1161 à Vesoul et à Besançon après que ses représentants aient rencontré ceux du roi de France Louis VII à Saint-Jean-de-Losne pour échanger sur le schisme religieux
de l’époque. Frédéric soutient les antipapes Victor IV, Pascal III et Calixte III, et Louis VII le pape Alexandre III, ils se mettent d’accord sur une entrevue commune des souverains pontifes ;
mais celle-ci n’a pas lieu, les 2 papes se méfiant mutuellement l'un de l'autre.
Il est à nouveau dans son comté de Bourgogne, où il réunit les Grands dans une nouvelle Diète, le 7 septembre 1162 à Dole, nous trouvons en partie, les mêmes personnages que lors de la
précédente de 1157, Etienne, archevêque de Vienne, Héraclius, archevêque de Lyon, Gauthier, archevêque de Besançon, Guillaume, archevêque d'Embrun, Arducius, évêque de Genève,
Geoffroy, évêque de Grenoble, Grégoire, évêque de Gap, et Raymond, évêque de Viviers. Il obtient le soutien des chefs religieux dont ceux de l'ancien royaume bourguignon-provençal, dans sa lutte contre le pape, à
l'exception de l'archevêque de Besançon, Gauthier qui démissionne et se retire sur le siège de Langres. Il va nommer les grands ecclésiastiques à chaque changement, installant sur les sièges épiscopaux,
des fidèles à sa politique. Il se réconcilie avec le comte Raymond-Bérenger II, comte de Barcelone et de Provence, en lui confirmant ses droits sur le comté de Provence.
Il sera excommunié en 1165, par le pape Alexandre III.
Cette même année, Frédéric prend sous sa protection
directe l'abbaye de Château-Chalon.
Il passe de nouveau à Besançon et à Dole en 1166 pour aller combattre en Italie du Nord, les villes lombardes qui soutiennent le pape, et repasse dans la Comté lors de son
retour en 1168. A cette date, le seigneur de Salins, Gaucher III tombe en
disgrâce, sans qu'on sache les raisons, mais Frédéric lui enlève des terres
pour les confier à Amédée III de Montfaucon, comte de Montbéliard, à Louis
II comte de Ferrette, et à Amaury III, seigneur de Joux.
Il est encore présent en 1173, 1176 et 1178 à Besançon, mais c’est Dole qui a sa prédilection, il
agrandit le château comtal de son beau-père, le comte Renaud III, et il confirme cette ville comme capitale du comté.
En 1175, par un diplôme, il confirme toutes les donations précédentes réalisées, depuis Charlemagne, en faveur de l’abbaye de Saint-Claude, et leur confirme les accords de ses
prédécesseurs de battre monnaie, et prend sous sa protection directe l’abbaye.
Tout rentre dans l’ordre en 1177, par la paix de Venise et la fin du schisme. Une trêve de six ans est conclue avec la Ligue lombarde, Frédéric reconnaît Alexandre III comme pape légitime,
et la sentence d'excommunication prononcée contre lui est levée.
Après la paix de Venise, Barberousse pénètre
dans l'ancien royaume de Bourgogne, et le 30 juillet 1178, il se fait couronner roi de Bourgogne, par l’archevêque
d’Arles. En septembre, il est de nouveau dans le comté de Bourgogne, ou il
arbitre un différend entre l'abbaye de Baume-les-Dames et un noble Martel de
Maillé, à Dole. En octobre, il est à Pontarlier, pour prendre sous sa
protection le prieuré de Saint-Pierre de Motiers dans le Val-de-Travers près
de Neuchâtel.
Il se croise en 1189, mais meurt pendant le trajet aller, il se noie dans le fleuve Cydnos, en Cilicie en juin 1190.
Il laisse le comté de Bourgogne (l’actuelle Franche-Comté), héritage de son épouse, à son 7ème fils Othon. Mais les deux fils du
comte Guillaume IV,
le comte de Mâcon Gérard Ier et le comte d'Auxonne Étienne II sont très présents dans le
fonctionnement du comté, et notamment sur Lons-le- Saunier et sa saline,
où ils exercent une coseigneurie. Étienne III, fils d'Etienne II, qui succède à son père en 1173, exclut de l’héritage
du comté de Bourgogne, s’emploiera à miner l’autorité comtale.
Puis en 1236, les 2 familles vont s'unir, lors du mariage d’Alix de Méranie,
petite-fille du comte Othon, héritière et comtesse de Bourgogne, avec le
petit-fils du comte Etienne III, Hugues de Chalon, seigneur de Salins.
Son portrait :
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