Évènement du 27 mars 1482 :
La duchesse Marie de Bourgogne, décède après une chute de cheval, fille du duc-comte de Bourgogne,
Charles le Téméraire,
Le début de sa vie : c'est ici
La difficile succession :
Louis XI revendique le duché et le comté de Bourgogne, les États du duché de Bourgogne ainsi que ceux du comté de Bourgogne votent la réunion avec la France,
dans l’espoir du mariage du dauphin Charles avec Marie. Les troupes françaises s’emparent de Dijon le 12 janvier 1477 et Charles d’Amboise publie la lettre du roi qui revendique le duché comme apanage de la couronne.
Marie réplique le 23 janvier par une lettre adressée aux
Dijonnais, indiquant que l’acte de donation du roi Jean II à son fils Philippe le Hardi stipule
« en pleine et entière donation et à ses héritiers issus de son corps et procréés en légitime mariage, quel que soit leur sexe, à perpétuité ».
La guerre est inévitable, Marie qui réside à Gand, convoque les États de Flandre, ceux-ci reconnaissent Marie comme l’héritière, mais établissent un conseil de régence « le Grand Privilège »
qui s’empare du gouvernement en supprimant le Parlement de Malines. Marie signe les documents officialisant ces changements le 11 février 1477.
Le conseil de régence oblige Marie à envoyer une ambassade au roi de France. Louis reçoit celle-ci et va utiliser toute sa perfidie. Il fait croire aux ambassadeurs flamands, que
Marie à un conseil secret composé d’anciens amis de son père opposés aux libertés flamandes. Il leur remet une lettre de Marie avec les noms des deux complices, Guillaume Hugonet, chancelier de Bourgogne, et Guy de Brimeu,
chevalier de la Toison d’Or. Cette lettre est un faux.
De retour à Gand, le conseil de régence condamne à mort les deux conseillers, qui seront décapités le 3 avril 1477. Marie haït Louis XI et jure de ne point tomber aux mains de ce roi,
cause de tous ses malheurs.
La Guerre :
Louis XI lance ses troupes sur les territoires du défunt duc, elles s’emparent dans le nord, de la Picardie, de l’Artois, mais sont bloqués dans le Hainaut. Au sud,
la conquête avec succès du duché de Bourgogne se réalise, des garnisons françaises occupent également des villes en Franche-Comté, à Gray, à Marnay et à Salins. Mais suite à l’appel de Marie aux Bourguignons
« Maintenir la foi de Bourgogne », des villes résistent et se soulèvent dès juin 1477.
Le prince d’Orange Jean de Chalon, a rejoint la révolte avec l’appui de trois mille Suisses. Au cri de
« Vive Mademoiselle », ils reprennent la totalité du comté de
Bourgogne, sauf Gray, et occupent les villes de Beaune, de Semur-en-Auxois et de Verdun dans le duché. D’autres villes se soulèvent pour les soutenir, notamment Dijon et Chalon-sur-Saône, ainsi que le Charolais.
Charles d’Amboise est nommé chef militaire dès le 12 octobre. Il va se conduire avec férocité. Les Français reprennent Chalon et saccagent complètement la ville, ensuite ils incendient
totalement les villes de Cuiseaux et de Seurre. Mais Dole résiste et malgré 4 mois de siège de juillet à octobre 1477, les
Français ne peuvent entrer dans la capitale comtoise.
Avril 1478, une trêve d’une année est signée entre Louis et Maximilien, par laquelle le roi renonce aux comtés d’Hainaut et de Bourgogne, mais conserve la Picardie et le duché de Bourgogne.
Louis XI passe un traité avec les Suisses et moyennant vingt mille francs, il obtient un corps de six mille Suisses. Ces derniers changent de camp et abandonnent les partisans de Marie.
1479, Charles d’Amboise entreprend la conquête de la Franche-Comté,
il prend Dole, le 25 mai, par
traitrise, et ses troupes massacrent les habitants, la ville est complètement détruite sur ses ordres par un incendie. La résistance héroïque de
certains Dolois a donné lieu à la célèbre réplique : « Comtois, rends-toi ! – Nenni, ma foi ! ».
Les Suisses et les Français se conduisent avec cruauté partout où ils passent,
c'est le cas pour Salins, Poligny, Arbois, Auxonne, Gray, Luxeuil, Faucogney et Vesoul. Amboise se dirige vers Besançon ville d’empire, la ville cède et demande la reconnaissance de sa neutralité ; mais Amboise refuse et demande pour le roi, les mêmes droits que le duc de Bourgogne possédait sur la ville.
Ils sont accordés.
Louis XI se rend à Dijon en juillet 1479, du château de Talant, il voit
bruler les villes d’outre Saône. Amboise finit la conquête de la Comté, en s’emparant des derniers
lieux de résistance. Louis XI fait détruire la majeure partie des forteresses de Franche-Comté, sauf Joux et Scey-en-Varais, qui sont achetées. Les Deux Bourgognes sont aux mains des Français. Le bilan est désastreux
pour la Franche-Comté, Maximilien n’a rien fait pour la secourir.
Charles d’Amboise meurt en 1480, il est remplacé par Jean de Baudricourt, qui administre les deux Bourgognes avec sagesse et douceur. Entre 1480/1481, la guerre se déroule maintenant
dans les États septentrionaux entre Français et Autrichiens, toujours aussi cruelle, mais indécise sur son vainqueur.
En 1481,
l’université de Franche-Comté est transférée de Dole à Besançon.
Épilogue :
Le 13 mars 1482, Marie participe avec Maximilien et quelques conseillers à une chasse. En voulant attraper un héron, elle lance son cheval au galop, celui-ci trébuche sur un tronc
d’arbre et entraine sa cavalière dans sa chute et écrase celle-ci contre le tronc d’arbre. Maximilien arrive à son secours, les souffrances de la duchesse sont insupportables, et aucun médecin ne peut la soigner.
Elle décède dans la douleur, dans son lit le 27 mars.
Ainsi meurt des suites d’une chute de cheval, à l’âge de vingt-cinq ans, l’héritière des ducs de Bourgogne.
Son héritage passe à son mari Maximilien de Habsbourg, en attendant la
majorité de leurs 2 enfants. Maximilien mal aimé de ses sujets Flamands, à cause de ses dépenses énormes et de son refus de faire la paix, mais également parce qu’il est autrichien
et pas bourguignon, qu'il ne parle pas le thiois, et très mal le français, ne peut empêcher les États de Flandre, de Brabant et d’Hainaut, de lui soumettre les conditions de la paix avec Louis XI. Le 23 décembre 1482, c’est le
traité d’Arras.
Au décès de Marie, sa belle-mère Marguerite
d'York, élèvera ses deux enfants.
Philippe, qui sera surnommé le Beau,
nait le 22 juin 1478, puis Marguerite née le 10 janvier 1480.
Son portrait et son tombeau dans l'église Notre-Dame de Bruges :
|