Évènement du 3 septembre 1057 :

Décès du comte de Bourgogne Renaud Ier de Bourgogne.
Qui est Renaud - sa vie
Il est le 2ème fils du comte
Guillaume-Otton
ou Otte-Guillaume de Bourgogne et d’Ermentrude de Roucy. Il a dû naitre vers 986.
Son frère ainé, Gui est associé au comté de Mâcon, dès 995, et décède en 1002, certainement lors de la
Guerre de Succession sur le duché de Bourgogne.
À la mort de son fils aîné, Gui, Guillaume-Otton partage ses terres ; Renaud, son second fils reçoit les comtés d'Amous, Varais et Portois, et Otton, son petit-fils,
fils de Gui, reçoit le Mâconnais et l’Escuens. Guillaume-Otton conserve ses droits sur les comtés de la Bourgogne Franque (Beaumont, Fouvent et Oscheret). Les comtes de Bourgogne conserveront pendant longtemps de nombreuses terres ou suzerainetés sur des comtés situés dans le duché de Bourgogne.
Le 1er septembre 1016, Renaud épouse la fille du duc de Normandie Richard II et de Judith de Bretagne.
À la mort en septembre 1026, de son père Guillaume,
le corps de celui-ci est déposé dans l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon auprès de son fils
ainé Gui de Mâcon. Son second fils Renaud à la tête, de nombreux comtés, depuis une vingtaine d’année, devient le premier comte de Bourgogne, et poursuit la lutte engagée par son père
contre le roi de Bourgogne, Rodolphe III.
Il donne à l’abbaye dijonnaise, l’église Notre-Dame de Salins.
Le comte Renaud est en guerre en 1027, contre
l’évêque-comte Hugues de Chalon, pour
la possession de l'avouerie de Saint-Bénigne de Dijon. L'évêque-comte veut
s'accaparer ce titre, qui était dans les mains de Guillaume-Otton, et qui
revenait de droit à Renaud. L'évêque-comte le fait prisonnier. Mais Renaud doit sa libération grâce aux troupes envoyées par son beau-père le duc Richard de Normandie.
En novembre 1031, le roi Rodolphe III de Bourgogne, confirme à la demande d’Hugues de Salins, archevêque de Besançon, le privilège délivré par celui-ci à l’abbaye de Saint-Bénigne de Dijon, au sujet de la donation de l’Église Notre-Dame de Salins, faite par le comte Renaud.
Le 6 septembre 1032, à la mort du
roi Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, la lutte pour sa
succession s’engage entre ses 2 neveux, l’empereur germanique Conrad II et le comte de Blois Eudes II.
Il est vrai qu’Eudes est l’héritier le plus direct de Rodolphe, car il est le fils de sa seconde sœur Berthe, tandis que Conrad n’est que le mari de sa nièce Gisèle, fille de sa sœur cadette Gerberge. Conrad a pour lui l'accord donné en 1025, par Rodolphe, de sa reconnaissance comme l'héritier du royaume bourguignon.
Eudes trouve des appuis en la présence du comte de Bourgogne Renaud Ier, de Guillaume, comte de Provence, de Gérold, comte de Genève, de Léger, archevêque de Vienne, de Burchard III archevêque de Lyon et neveu du roi défunt, mais la reine douairière Ermengarde et Humbert, comte de Maurienne, lui sont hostiles.
Eudes occupe les châteaux de Joux, de Neuchâtel et de Morat, dès 1033, dans le Jura, et conserve l’appui du comte Renaud sur le comté de Bourgogne.
Conrad pénètre dans le royaume bourguignon par Bâle et se fait élire et couronner roi de Bourgogne à Payerne, le 2 février 1033, mais il ne peut pas reprendre les possessions d’Eudes.
Conrad intervient de nouveau et avec l’appui des troupes lombardes du marquis Boniface de Toscane, ils s’emparent des places fortes détenues par son adversaire. Le 1 août, il se fait de nouveau couronner dans l’église Saint-Pierre de Genève et les Grands de Bourgogne sont nombreux à le reconnaître.
Le comte Renaud reçoit le châtiment suprême, comme
un des chef des révoltés, il est banni. Il se réfugie au-delà de la Saône et trouve refuge auprès du duc de Bourgogne
Robert le Vieux, pour échapper aux armées impériales, quant à
l’archevêque de Besançon, Hugues qui a choisi le parti de Conrad, il sera récompensé.
Après la mort d’Eudes de Blois en 1037, lors de la bataille d’Hanol entre Bar-le-Duc et Verdun, contre les troupes impériales, Conrad décide de lever les sentences contre ses adversaires d’hier. Le comte Renaud, chef de la coalition, qui est réfugié à Dijon, reçoit une ambassade de l’empereur qui lui annonce ses désirs de réconciliation.
Renaud devient comte palatin (Pfalzgraf) de Bourgogne, titre donné dans l’administration impériale germanique, à ceux qui sont chargés d’administrer les terres et de rendre la justice au nom de l’empereur. Ses successeurs continueront à porter ce titre.
Conrad fait couronner son fils Henri, roi de Bourgogne, en 1038. Les grands, dont le comte Renaud et l’archevêque de Besançon Hugues, sont présents à cette cérémonie qui se tient à Soleure.
En janvier 1042, le roi de Germanie et de Bourgogne, Henri III vient à Besançon, sur l’initiative d’Hugues Ier, visiter son royaume de Bourgogne. À cette occasion, l’archevêque est nommé archichancelier du royaume de Bourgogne.
Henri revient en 1043, à Besançon, pour se fiancer avec Agnès, nièce de Renaud, et fille du duc Guillaume VII d’Aquitaine. À cette occasion, l’archevêque Hugues obtient les droits régaliens sur la ville (juridique, politique, fiscal et économique).
En 1044, le drapeau de la révolte se soulève de nouveau, le roi Henri favorise ceux qui ont soutenu son père, il donne la ville de Montbéliard au comte Louis de Mousson. Renaud assiège le château de Montbéliard, mais Louis défait les troupes de Renaud et maintient ainsi l’indépendance de ses terres hors du comté de Bourgogne. Le comté de Montbéliard prend forme et va vivre sa propre histoire.
En 1045, le jour de la Saint-Étienne, l’archevêque Hugues et le comte Renaud rendent justice à Besançon, et condamnent le frère de l’archevêque, Gaucher II de Salins, à renoncer à l’avouerie du monastère de Romainmôtier qu’il occupe injustement.
En l’espace d’un an, deux des grands personnages de ce siècle
dans le royaume de Bourgogne, disparaissent. C’est d’abord l’empereur, Henri III, qui meurt en octobre 1056. Son fils Henri (IV) n’a que cinq ans, et c’est sa mère Agnès qui assure la régence.
En septembre 1057, c’est le comte Renaud qui disparaît à son tour. Son fils
Guillaume lui succède, il est déjà associé aux décisions comtales depuis quelques années et assure l’autorité sur la Comté en l’absence de tout souverain.
Renaud est enterré dans l’église Saint-Étienne de Besançon,
puis transféré dans la cathédrale
Saint-Jean au XVIIème.
Son portrait :


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